Ch 22

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Les journées de décembre de l'Angleterre étaient toujours glacials. Et cette après-midi n'en faisait pas exception. Il neigeait un peu, mais pas assez pour stopper la vie. Ainsi, dans une voiture à deux chevaux conduit par un valet à la peau de serpent, la comtesse était emmitouflée dans la fourrure. Comme elle ne pouvait plus ramenait de couverture sous l'ordre de Sebastian. Elizabeth avait décider d'acheter de quoi faire du chocolat chaud pour tout l'orphelinat. Mais vue la quantité, ils pourraient aussi compter les fermes aux alentour et le village.

La secousse brusque de la cabine indiqua à la jeune femme qu'ils étaient arrivé. Bientôt Snake vient lui ouvrir la porte puis l'aider à descendre. Malgré l'assistance de son serviteur la boue et la neige tâchèrent le bas de ses jupons. Son nez se plissa légèrement de dégout, mais cela ne resta pas sur son esprit longtemps. Aux moins dix enfants sautèrent sur ses jambes pour lui souhaiter la bienvenue. Elle vacilla légèrement face au poids soudain, mais n'en tomba pas. Comme toujours ils racontaient pleins de chose en même temps. Sautait pour attirer son attention. Et essayaient de lui montrer leurs créations. 

Snake entreprit d'enlever quelque enfant en les soulevant puis les plaçant plus loin. Mais dès qu'ils les reposaient leurs petits pieds les dirigeaient de nouveau vers Elizabeth. 

Maria ne tenta même pas de s'approcher, et tout en rigolant alla directement chercher dans la voiture les cadeaux de la comtesse. 

Voyant les friandises. D'autre enfants sortir du bâtiment pour aider la femme qui s'occupait d'eux. 

Finalement la silhouette de Madame Eloie apparut dans l'embrasure de la porte d'entrée et avec trois claquement de sa canne calma les enfants et leur ordonna de rentré. 

Ils s'exécutèrent, néanmoins les gloussement ne s'éteignirent pas complétement pour autant. 

Le regard lassé par les années, la directrice dirigea ses yeux vers la jeune femme. Elle ce décala assez pour laisser sa supérieur social passer puis de sa main libre l'invita à rentrer. "C'est un plaisir de vous revoir, Madame la comtesse. Ne restez pas dehors dans le froid. Rentrez je vous prie."

Elizabeth sourit, souleva ses jupons pour marcher avec plus de facilitée vers l'orphelina "Le plaisir est partagé. J'ai apporté la meilleur poudre de cacao de Londres. J'ai également amenée des biscuits; ils viennent d'une manufacture française, j'espère qu'ils ne nous décevrons pas."

Tout en rentrant la jeune femme enleva son couvre-chef. Rémi vient l'aider en prenant son chapeau et son manteau. Elle le remercia brièvement, puis suivit Eloïse dans la salle principale. 

Quand elle rentra elle vue une vingtaine d'enfants éparpillés un peu partout dans la pièce avec un grand sourire. Ils ne bougeaient ni ne parlaient mais elle pouvait voir qu'ils tremblaient d'impatience. Attendant tous soigneusement qu'on leur donne la permission de s'exprimer. 

Elle leur rendit leur sourire et fit un petit coucou de la main. Ils répondirent tous avec plus ou moins d'enthousiasme. 

Elle s'approcha de son fauteuil habituelle près de la cheminée. Mais ce dernier étant tournée vers les flammes, Elizabeth jugea cela peu pratique pour parler aux enfants. Alors sans trop de difficulté elle tourna le vieux fauteuil, puis s'assit enfin. 

Bien vite, Madame Eloie les rejoins. Tous les yeux se posèrent sur elle. Lentement la vielle dame passa son regard vers les orphelins, puis avertie "Vous pouvez parler. Mais seulement après avoir levé la mains et lorsque la comtesse vous l'autorise. Suis-je clair?"

Ils hochèrent vivement la tête. 

"Bien" déclara Eloïse.

Et tout à coup, dans un seul élan pleins de petites mains se levèrent. 

Maîtresse de maisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant