Conditions

Tout ira bien

Je me crispe un peu. La boule au ventre. Il est vrai qu'il faut affronter son destin, car on ne peut y échapper. Mais je ne suis pas encore complètement remise.
Moi: monsieur, j'aurai aimé vous accorder mon écoute, mais je ne me sens pas encore très bien.

Il avale une gorgée de son verre et le pose, tout en me regardant. Il se lève et s'approche de moi, le verre à la main.
Henri: d'accord, mais quand allons nous aborder le sujet ? On va quand même se marrier.
Je reste silencieuse, l'idée me fait sentir bizarre.
Henri: Me marier à une domestique...
Il ricane. Honnêtement je pense avoir plus de valeur que ce faquin.
Henri: Enfin, tu devrais faire l'affaire.

Je ne pense pas ce qu'il en est pour lui. Moi, il ne me convient pas. Mais, cela veut dire que je vais entrer dans la société, avoir ma maison, de l'argent. Je ne sais pas si j'en serais heureuse, sincèrement. Mais je sais qu'il ne sera jamais à la maison. Donc je n'aurai pas à la confronter.

Mes genoux recommencent à trembler. Je suis encore un peu faible.
Je commence à retourner dans ma chambre.
Henri: Alors on reste là ?
Mais c'est pas vrai, ce faraud ne me laissera pas de répit. Je suis fatiguée.
Moi: oui !
Il ne bouge pas et sors de la maison. J'arrive dans ma chambre où Léonie m'attends.
Léonie: Oh ma chérie, il ne fallait pas te lever, tu es encore trop fragile. Viens te recoucher !

Elle me tient le bras, me couche dans le lit et me borde. Elle me caresse le joue.
Moi: Mais Léonie j'ai des choses à faire.
Je commence à me relever et elle me remets en place.
Léonie: Ne t'inquiète pas on se partage ton travail. Et puis bientôt tu ne travailleras plus
Je soupire. Tout le monde dans la maison est au courant.
Léonie: Tout va bien se passer ma belle, ne t'en soucie pas.
Moi: Tu viendras me voir ?
Léonie: bien sur ma chérie

Elle quitte la pièce je reste alors seule. Oui, seule. Je repense alors à mon parcours. J'étais malheureuse avant. Je pensais être heureuse en arrivant ici, et peut être que je le serai, qui sait. Peut être que Dieu me veut à cette place, qu'il me veut mariée à cet homme. C'est peut être mon destin. Un destin que je n'aurai jamais osé imaginer.

Je m'endors petit à petit dans un sommeil profond.