La soirée

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Marie finit de me poudrer le visage. Nous restons silencieuses. Elle quitte finalement la pièce, me laissant seule assise devant mon miroir. Je me regarde. Je ne m'étais jamais vue aussi parée auparavant. Ces diamants qui brillent autour de mon cou. Je regarde la bague de fiançailles posée sur la table. Je n'avais jamais songé au mariage, mais encore moins à une telle situation. Je finis pas l'enfiler, me regarder une dernière fois dans le miroir, puis je descends. Quand j'arrive dans la pièce, l'homme est déjà présent.
Mr Dufour: Mais cette demoiselle est charmante !
Tous se retournent, un verre à la main.
J: Louise ! Vous voilà
M: Je vous prie de m'excuser, ma mère m'a toujours dit qu'arriver en retard assurait aux jeunes femmes d'être admirées par les invités
L'ambiance d'adoucit avec les rires de chacun. Sauf Henri, évidement, qui regarde son verre.
D: Ma foi il est vrai que vous êtes ravissante, Henri a beaucoup de chance de vous avoir
Voyant qu'Henri ne répond pas, Mr George prend les devants.
G: Et si nous allions dans le séjour, nous y serons mieux !

Nous allons alors dans le séjour.

Nous nous installons à table, Henri s'assied en face de moi

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Nous nous installons à table, Henri s'assied en face de moi. Il n'a m'a pas lancé un regard. Pour un couple de jeunes fiancés, nous ne sommes pas très crédibles.
D: Henri, tu as reçu mon courrier ? Je n'ai toujours pas eu de réponse
Je vois au visage d'Henri, qu'il n'en a aucune idée. Il fronce les sourcils et fait non de la tête. Mr George serre sa mâchoire.
M: C'est surement moi, à vrai dire j'attendais un courrier important, alors je me suis emparée du courrier et j'avoue ne pas avoir fait attention au reste....
D: Mais ce n'est rien ma jolie, nous en discuterons tout à l'heure
Il me parle tout en souriant. J'ai sauvé la mise. Henri me regarde, d'un air incompris. Il est vrai que si l'on prend en considération son comportement de tout à l'heure, j'aurai dû le laisser tomber. Mais je ne vais pas jouer aux imbéciles.
D: Dites moi Louise, aimez-vous lire ?
M: J'adore, la lecture est très importante pour moi. Comme dirait Montesquieu, une heure de lecture est le souverain remède contre les dégoûts de la vie.
D: Très juste
M: Mais assez parlé de moi, je ne veux pas attirer toute l'attention. Ce n'est pas convenable.
D: Au contraire, vous êtes nouvelle parmi nous, il va de soi que vous vous présentiez.
Je lui souris en guise de réponse.
G: Au fait, j'ai croisé le directeur de la bourse il n'y a pas moins de 3 jours
D: James ? Cela fait longtemps que je ne l'ai pas vu, ce devait être au gala de charité. J'aurai d'ailleurs bien aimé te voir Henri, surtout accompagné de ta fiancée.

M: Hélas, si vous vouliez nous voir il aurait fallu nous accompagner au restaurant.
D: ah oui ? Je ne savais pas qu'Henri était romantique ?
M: assurément, il m'a offert une robe et m'a demandé d'être prête pour 21h. On m'a alors emmenée au restaurant où il m'attendait. Nous avons passé une merveilleuse soirée.
D: C'est admirable. De quel restaurant s'agissait-il ?

Je ne sais pas quoi répondre, je ne connais aucun restaurant.
H: Au clair de lune
Je le regarde alors, quelque peu surprise.
D: Ah oui, quel merveilleux restaurant. J'y suis allé une fois, les mets y étaient exquis. En tout cas Henri, je découvre ce soir une facette que je ne connaissais pas.
M: Ce n'est pas tout, Henri m'a affirmé cet après-midi qu'il me réservait une surprise.
Chaque membre assis à table semble surpris. J'improvise, et en profite. C'est ma chance.
D: Comme c'est adorable
M: Je ne vous cacherai pas que c'était frappant

Je lance un regard à Henri, lui souriant. Il ne répond pas, mais rougis. Comme c'est mignon. Pathétique plutôt.

Le dîner se déroule agréablement. Je mets en valeur Henri sans trop en faire. Ils finissent même par rire ensemble. Avant qu'ils se lèvent pour aller dans la boudoir, j'attrape Henri par le bras et le tire dans un autre pièce. Il semble surpris et me regarde en fronçant les sourcils. Un rictus apparaît.
M: Je vous préviens, les dés sont jetés. Maintenant je fais ce que je veux. Ne jouez plus au malin avec moi. Ce soir je vous ai venté des mérites que vous n'avez jamais eu.
Il ne répond rien, se contente de me regarder. Je recule en le regardant.

M: Toute votre famille se bat pour vous promettre un avenir parce qu'ils pensent que vous êtes quelqu'un de bien. Réveillez vous, vous avez la chance de votre vie. N'attendez pas de vous réveiller un matin en vous demandant si votre vie vaut la peine d'être vécue. Maintenant vous allez prouver votre valeur et rendre votre famille fière. Vous avez fait assez de mal comme ça.

Il continue de me regarder, très sérieusement. Je pense qu'il m'a très bien comprise, et qu'il est quelque peu perturbé.

M: Et puis, vous me le devez bien
H: Louise, cet après-midi je me suis emporté c'est vrai.... Je...
M: Je parlais de la montre
Il souris et rigole.
H: Bien, j'y vais.
Il commence à s'éloigner, et, toujours de dos il me lance
H: Au fait la robe te va plutôt bien.
Je ne sais pourquoi, mes joues se réchauffent. Je crois que je rougis. Il savait qu'un compliment me ferait effet.

J'ai vraiment du mal à le cerner. J'ai envie de croire qu'il est bon, mais à chaque fois il se comporte de manière détestable. Je retourne vers Mme Jeanne, buvant une tasse de thé, dans son siège. En me voyant, elle finit d'avaler sa gorgée et me fait signe de la rejoindre.
J: Je te remercie Louise, tu as été fantastique. Je pense que les choses s'arrangent pour Henri.
M: Ma foi, je suis la pour ça apparament...
J: Ma chère, vos qualités dépassent celles d'une simple bonne. Je suis heureuse de vous avoir.
M: Je vous remercie madame

Nous buvons chacune une tasse de thé, quand je décide de prendre la parole.
M: Madame, vous avez mentionné des événements difficiles dans la vie d'Henri. Pensez vous pouvoir m'en parler ? Cela pourrait sûrement m'aider à le comprendre.
Elle regarde sa tasse et la pose sur la table, soupirant.
J: Nous avons perdu notre fils aîné il y a deux ans et demi...
M: Je suis désolée... Je sais ce que c'est de perdre un proche, mais jamais de perdre un enfant.
J: Ce fut très douloureux. Mon fils était fabuleux. Henri l'aimait tellement. C'est à partir de là qu'il a commencé à changer. Je n'ai jamais réussi à savoir quel était son point de vue face à cette perte. Je suis certaine que cela l'a chamboulé. Je pense que vous devez le persuader de s'ouvrir à vous.

Évidement. Il a perdu son frère. Chaque jour un problème. Mais oui ! La chambre condamnée, la photo. C'est la chambre de son frère. Tout s'explique. Je ne pense pas qu'Henri voudrait partager quoique ce soit avec moi. Mais je ferais mon enquête. Après tout, je vais rester avec cet homme pour la vie... Autant en savoir plus.

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