La montre

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Lorsque j'arrive dans le jardin, je le vois tourner en rond. Je vois bien qu'il est anxieux. Quand il me voit arriver il s'approche à grands pas.
H: C'est bon ? On y va ?
M: Oui, je vous suis
H: On va se marier, tu crois pas que tu peux me tutoyer ?
M: Je ne tutoie que mes proches
H: T'as entendu ce que je viens de dire ? Je suis ton fiancé, je pensais que tu étais intelligente
M: Ah oui ? Vous pensiez que j'étais intelligente ? Décidément c'est la journée des aveux monsieur Henri ?
H: Bon suis moi
M: Est-ce loin ?
H: T'inquiète pas je connais un raccourci

On quitte alors le domaine et on commence à marcher, éclairés par la lumière de la lune. Au bout de quelques minutes, on arrive devant une maison.
H: On y est
Il s'arrête et me regarde.
M: Quoi ?
H: bah vas-y
M: Alors c'est ça votre plan ? M'amener ici et me laisser me débrouiller pour récupérer votre montre ? Je n'ai jamais mentionné de magie
H: Ouais, t'as raison. Mais enfait, tu ne m'as rien raconté du tout alors t'étonne pas
M: Je ne raconte pas ma vie à n'importe qui
H: Et Victor c'est pas n'importe qui alors...

Je m'approche d'un coup vers lui, si proche que je suis à deux doigts de son visage. Je vois qu'il est surpris et ne sais pas comment réagir.
M: Je vais aller chercher cette foutue montre que vous avez perdue lâchement et que vous allez récupérer lâchement. Alors maintenant, puisque je suis la seule qui ai du courage ici, regardez moi bien faire, et retenez bien.

Je l'éloigne de lui, et inspecte la maison. Il y a un terrain derrière, alors j'escalade la barrière et passe. Je fais le tour et j'essaie de voir par où je pourrais entrer. J'arrive à voir une petite fenêtre, à mi hauteur. Je m'approche alors, et je regarde à travers s'il n'y a personne. Je glisse mes mains sur les rebords de la fenêtre pour identifier le style d'ouverture. Je sors de ma poche un morceau de métal plat. S'il y a bien une chose que j'ai retenu, c'est qu'il me faut toujours avoir quelque chose qui puisse m'aider à m'évader de n'importe où. Je l'insère aux ouvertures et ouvre la fenêtre doucement, pour éviter de faire du bruit. Une fois le calme absolu, j'entre.

Il faut que je fouille les endroits les plus évidents pour disposer les objets de valeur. Je commence à fouiller les meubles, les tiroirs. Rien. Pas une montre. Il ne reste plus que la chambre. J'ouvre la porte. Un homme et une femme sont endormis dans le lit. J'examine leur respiration. Une respiration profonde et régulière. Ils dorment profondément. Je regarde alors autour de moi. Une montre sur le bureau. Plus simple que je ne le pensais. Je m'approche doucement, en gardant un œil sur les deux. Je la saisis et l'examine. Le nom de Monsieur George y est inscrit. Pas de doute. Je sors alors discrètement, et repasse par la fenêtre en prenant soin de faire disparaître la trace de mon passage. Je repasse par le jardin. Je ne m'en suis pas trop mal sortie. Je m'arrête net quand un chien se met à aboyer à ma gauche. Par réflexe je regarde son cou pour voir s'il est attaché. Je vois un collier à son cou avec une corde. Malgré cela, je me depeche d'escalader la barrière et retombe sur ma cheville.

H: Qu'est ce qu'il s'est passé ? Dépêche toi !
J'essaie de me relever mais ma cheville me fait mal.
H: Bon sang dépeche toi ou on va se faire prendre
M: Je n'y arrive pas, je crois que je me suis tordue la cheville !
Il soupire et regarde la maison, une lumière s'est allumée. Il passe sa main dans sa nuque, paniqué, puis s'approche de moi.
H: Passe un bras autour de moi, je vais te porter au moins pour partir de la sinon on va se faire arrêter et j'ai assez d'ennuis

J'acquiesce, retissant, puisque de toute façon il n'y a pas d'autre moyens, et le chien ne s'arrête pas d'aboyer. Je passe mon bras autour de son cou tandis qu'il me porte. On s'éloigne ainsi de la maison, passant par le même chemin. Le seul bruit des pas et des respirations d'Henri retentissent. Je suis un peu mal à l'aise. Être aussi près de lui. Même si je ne l'aime pas, évidement.
On arrive enfin dans le jardin. Il s'approche d'un banc et me dépose. Il s'assoit à côté de moi et reprend son souffle. Après quelques instants, il se met à mes pieds.

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