Attention: je vais parler de choses assez délicates, donc préparez vous, ou bien je mettrais un signe quand ça viendra. C'est parti
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Je reste pendant deux heures dans ma chambre, sur mon lit, à pleurer. Ma plaie s'est ouverte de nouveau. Une plaie que j'espérais avoir cicatrisé. Je sèche mes larmes lorsque quelqu'un frappe à ma porte. Je tourne mon regard vers celle-ci
Moi: oui ?
La porte s'ouvre sur Victor.
Je sèche mes larmes.
Victor: le moment est peut-être mal choisi...
Moi: Non, non, je t'en prie...
Il ferme la porte et viens s'assoir près de moi.
Victor: Comment tu te sens ?
Moi: *soupire* oh, on ne peut mieux
Je ris de désespoir avec lui.
Victor: dis... Tu es occupée ?
Moi: et bien, ce n'est plus à moi de m'occuper de cette maison. Alors pour le moment non
Victor: Alors viens avec moi, je t'avais promis de te montrer les environs.
Moi: allons-yOn sors de ma chambre et sortons. Nous croisons Léonie, et nous la prévenons que nous allons nous balader. Il me prend la main et nous courons à travers champ. On ris, euphorique. J'ai l'impression de m'échapper, de cette réalité, de m'évader. Les cheveux aux vents, le paysage qui défile à toute vitesse. Je m'éloigne de plus en plus de cet endroit. Ça me libère. Je me sens de plus en plus légère. On s'arrête enfin à un endroit, magnifique.
Victor: je viens souvent ici quand je me sens seul
C'est si calme et paisible.
Moi: Ça t'aide à faire le point, c'est cela ?
Victor: oui...
On s'assoit dans l'herbe. Victor arrache de l'herbe pour s'occuper.
Victor: pourquoi tu pleurais tout à l'heure ?
Moi: Je me suis rappelé de choses douloureuses...
Victor: C'est à propos de ton ancienne maison ?
J'aquiesce en silence.
Victor: Écoute, je sais que ça doit être dur, mais tu peux m'en parler tu sais
Moi: Je n'ai pas vraiment le droit d'en parler à vrai dire
Victor: Oh... Mais si je te confies un secret dont personne n'est au courant ? On serait quittes.
J'inspire profondément, après quelques instants.
Moi: D'accord, mais je vais avoir besoin de ton soutien.
Victor: tu peux compter sur moiMoi: J'ai grandi avec ma mère, qui était domestique. Je n'ai jamais connu mon père, ce n'est pas rare pour les gens de mon genre. A mes 5 ans je commençais à travailler avec ma mère. Elle est malheureusement décédée lorsque j'avais 7 ans, alors j'ai dû continuer à travailler. J'étais seule, mais j'habitais dans la maison. J'ai commencé à grandir, et à 9 ans, l'homme de la maison, le compte De Marnaut m'a convoquée. J'avais très peur de me faire renvoyer. En réalité, il m'a posé des tas de questions sur moi, sur mon caractère et mes capacités.
⚠️⚠️⚠️⚠️⚠️⚠️⚠️⚠️⚠️⚠️⚠️⚠️⚠️ C'est à partir de ce moment là que j'ai du me rapprocher de certaines personnes pour avoir des informations, ou pour récupèrer des documents. Au début ça allait, mais plus je grandissais, plus il me demandait des choses plus difficiles.Je marque une pause et respire. Victor pose sa main sur mon épaule.
Moi: j'ai du me rapprocher des hommes. Me rapprocher... Jusqu'à avoir des rapports avec eux... J'étais même soumise à certains hommes. Je devenais presque une prostituée. Je donnais ce que ces hommes voulaient, et j'en apprenais plus, et volait des informations. Je n'avais plus d'identité, même plus les mêmes noms. Je n'osais même plus me regarder dans le miroir, je ne me reconnaissais plus. J'ai passé ma jeunesse et mon adolescence à changer de personnalité, au service de mon "patron". A la merci de ces hommes. Je pense que ce qui m'a brisée, c'est le jour où un de ces hommes a découvert ce que je faisais. J'ai reçu des coups tellement violents que j'ai perdu connaissance. C'est un des hommes de mon patron qui est venu me trouver, du moins c'est ce que l'on m'a raconté. J'ai eu des hématomes partout sur le corps pendant des semaines. J'ai reçu des bouts de verre. J'avais 15 ans et j'ai encore des cicatrices.Les larmes me montent aux yeux.
Victor: ne te reriens pas, laisse sortir tes émotions Louise, je suis là
Je pleure sans m'arrêter et plonge ma tête dans mes mains. Je récupère ma respiration, Victor me réconfortant.
Moi: C'était il y a 2 ans. Après ça, j'ai arrêté quelques temps. Mais mon patron voulait me faire continuer. J'ai essayé de refuser, mais il m'a menacée. Il s'est donc décidé à me garder pour lui. Dès que nous étions seuls dans la maison, il me battait et me touchait. Il voulait une soumise. Pendant deux ans, j'ai souffert en silence. Il me promettait de belles choses, il me disait qu'il m'aimait. J'avoue qu'il m'arrivait d'y croire, aveuglée, désespérée. J'ai pensé à fuir, mais je n'avais nul part où aller. J'étais perdue, sans espoir. J'étais condamnée. Mais un jour, Mme Henriette est arrivée. Elle m'a récupérée contre une somme d'argent. Et c'est la que je suis arrivée. Alors me marier avec Henri, c'est la dernière chose qui me fait peur.Nous restons dans le silence quelques instants. Victor me prend dans ses bras.
Victor: Tout ça c'est fini, le meilleur reste à venir. Je te promets que tu seras en sécurité.
Nous restons encore quelques instants comme ça, me consolant.Je finis par me redresser.
Moi: merci Victor, c'est ton tour maintenant.
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Conditions
FanfictionLouise, nouvelle domestique d'une riche famille fait ses premiers pas après un passé douloureux. Alors qu'elle se satisfait de sa nouvelle vie, une autre l'attend.