*8 avril 845*
Les rumeurs disaient que c'était dans le besoin qu'on reconnaissait ses amis, et qu'avoir une mère était précieuse parce que nous n'en avions qu'une dans sa vie. Une part de vérité existait dans chacune d'elles ; Julia aura plus que jamais besoin du soutien de ses amis, dès lors que l'on découvrira l'horreur en retrouvant Erna Rosenberg chez elle, à l'agonie. Mais nous n'étions pas encore arrivés à cette partie de l'histoire. En ce huitième jour d'avril aucun n'aurait pensé que quelque chose de grave allait se passer, ni que ce soit un des enfants Rosenberg qui ferait la « découverte ». Quoi qu'il en soit, la journée avait commencé le plus normalement du monde.
Théa, la troisième de la fratrie, fêtait aujourd'hui son huitième anniversaire, ce qui ravit la principale intéressée. Il n'y avait que ses sœurs et sa mère qui étaient présentes (Viktor, son frère aîné, ne viendrait pas avant demain, mais il avait envoyé une lettre quelques jours plus tôt pour lui souhaiter un bon anniversaire), mais cela suffisait à la petite blonde aux yeux bleus. Julia avait prêté main forte pour tout préparer et acheter les cadeaux dans la plus grande des discrétions car ses sœurs ne lui lâchaient pas la grappe de la journée.
Pour cela, Julia avait dû demander à ses amis de les occuper pendant l'achat des cadeaux, et ils avaient accepté. Mikasa et les garçons avaient alors entraîné Annelies et Théa vers la porte principale du Mur Maria, jusqu'à ce que la rouquine ait fini — c'était le 3 avril.
A son anniversaire, Théa reçut une peluche en forme de chauve-souris, un livre pour enfants, une nouvelle poupée, un jeu de dinette et un collier avec un arlequin en pendentif ; ces cadeaux la ravirent au plus haut point. Elle se confondit en remerciements et sauta au cou de Julia et de leur mère, non sans oublier d'embrasser Annelies au passage. Ce que la blondinette avait reçu était suffisant pour elle ; le mieux, fut la présence d'Erna et de ses sœurs, Julia et Annelies. L'importance de la famille passait avant l'amitié, car les premiers qui soutenaient leur progéniture n'étaient autre que les membres de la famille, et les cadeaux venant d'eux avaient une valeur plus précieuse aux yeux de la personne.
Sur ce détail, Julia faisait partie de ceux qui tenaient aux valeurs familiales, et aux principes sur la loyauté, la sincérité des propos, et une solide amitié avec les personnes auxquelles elle s'entendait bien. Les secrets et les mensonges, elle détestait, et c'était idem pour les complots. Elle ne comprenait pas pourquoi il existait des gens qui manigançaient pour écraser et manipuler les autres, afin d'arriver à leurs fins. Le retour de boomerang était toujours très violent si on n'y prêtait pas attention.
La matinée avançait lentement, et à midi on mangea en dessert le gâteau d'anniversaire spécialement préparé pour l'occasion. Erna, qui avait pris une journée de repos à l'hôpital, recommanda à ses filles de terminer le déjeuner au plus vite ; Eren et les autres n'allaient pas tarder à passer à la maison pour jouer dehors.
- Julia, tu voudras bien prendre les filles avec toi s'il-te-plaît ? demanda l'infirmière à son aînée. J'ai quelques dernières petites choses à terminer avant de partir.
- Bien sûr, maman, accepta Julia. Mais qu'est-ce que ça insinue, « avant de partir » ?
La sensation que quelque chose de terrible allait tomber sans crier gare, depuis quelques jours, était effrayante. Et le fait qu'elle se soit accrue tout d'un coup le jour du huitième anniversaire de Théa n'arrangeait en rien le malaise déjà présent. Julia souhaitait s'enquérir de l'état d'esprit de sa mère mais n'osa pas. Elle savait que celle-ci lui répondrait que tout allait bien, que cela passerait, et qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. Pour autant, Julia se douterait tout de suite que ses mots sonnaient faux. On n'apprenait pas à un Métamorphomage à faire la grimace ; chaque membre du clan ressentait les sentiments des autres, quand quelque chose de grave arrivait.
Et Julia n'était pas la seule à sentir le malaise. Elle n'eut même aucunement besoin de faire part de ce qu'elle éprouvait, ses jeunes sœurs avaient quelque part compris. Théa et Annelies regardaient l'une après l'autre leur aînée et leur mère, inquiètes, du haut de leurs huit et six ans.
Afin d'éviter tout autre question, Erna les somma de rejoindre les amis de Julia — ils devaient certainement attendre à l'extérieur. Ses filles la saluèrent joyeusement alors qu'elles s'éloignèrent de la maison. Erna répondit en retour, un sourire aux lèvres. Dans quelques heures, elle ne sera plus là...
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« [Tome 1 SNK] On ne sait jamais ce qu'il peut nous tomber sur la tête ! » (FIN)
Fanfiction« Depuis 100 ans, les humains vivent cloîtrés derrière les Murs. Tous pensent qu'ils sont hors de danger, loin des Titans... et ce genre de pensées a le don d'énerver deux amis d'enfance, très proches depuis leur naissance. Au fond d'eux, ils se dou...