« [Tome 1 SNK] On ne sait jamais ce qu'il peut nous tomber sur la tête ! » (FIN)

Chapitre 7 : Recueillement

*9 novembre 844*

Quelques jours plus tard, Julia et ses amis s'étaient retrouvés à leur coin préféré, emmitouflés dans leurs manteaux d'hiver. C'était deux jours avant le quatrième anniversaire du décès du capitaine Rosenberg. Théa et Annelies jouaient non loin d'eux.

- Alors, vous comptez offrir quoi, à Noël, à vos proches ? demanda Cara, qui avait rejoint le reste des Aigles grâce au bateau de liaison Trost-Shiganshina. Vous avez acheté leurs cadeaux lors de la baisse des prix ?

Armin fut le premier à répondre :

- Oui, j'ai pu acheter la montre à gousset que j'avais repérée, pour mon grand-père. Heureusement que les commerçants font des prix réduits à l'approche de Noël, sinon je n'aurais pas eu assez pour l'acheter.

Depuis la mort des parents d'Armin, son grand-père touchait une indemnité militaire par l'État. Cela se faisait lorsque les familles des soldats venait de perdre ces derniers soit pendant les excursions extra-muros, soit quand ils avaient été assassinés — ce fut le cas pour Armin, dont les parents étaient soldats de la Garnison et tués par des personnes non identifiées, et idem pour Julia, son père faisant partie du bataillon d'exploration et assassiné lui aussi par un tueur à la petite semaine. Cara, elle, avait encore son grand-père, le commandant de la Garnison, malgré la mort de ses parents ; sa famille n'avait donc nulle besoin, pour le moment, de les toucher.
Eren prit à son tour la parole :

- Mikasa et moi, on a trouvé un collier de perles et des boucles d'oreilles à ma mère, et un nouveau gilet de costume à mon père. On avait eu du mal à se mettre d'accord : nos idées de cadeaux n'étaient pas les mêmes.

- Je te rappelle que tu n'avais pas encore réfléchi à ce qu'on pourrait leur offrir, avant que je ne t'en reparle, observa Mikasa d'un ton monotone.

- Enfin, Mikasa !

Cara, Julia et Armin rirent en voyant Eren rouler des yeux. Puis reconnaître finalement, vaincu :

- Oui, bon. C'est vrai que ça ne m'avait pas effleuré l'esprit jusqu'à maintenant...

- Dis plutôt que tu étais plus concentré sur tes bagarres que réfléchir aux cadeaux de Noël, intervint Armin. Tu es vraiment désespérant, Eren ! Tu t'attires souvent des ennuis pour pas grand-chose. Si les hommes qui t'avaient tabassé n'avaient pas commis l'erreur d'être vus par plusieurs témoins dont Tammy, lors de la querelle, et confondus, la Garnison ne les aurait jamais arrêtés. Et ils n'auraient jamais payé pour leurs crimes !

- Ils m'ont gonflé ! se défendit Eren. Les insultes qu'ils avaient proférées à l'égard du bataillon d'exploration étaient immondes, ils n'avaient pas le droit de les traiter de cette manière ! Les explorateurs risquent leur vie pour se battre contre les Titans, découvrir à quoi ressemble le monde derrière les Murs.

- Et on est tous d'accord sur ce dernier point, Eren, l'interrompit Julia avec la plus grande des patiences qu'il soit. Mais nous sommes tous emparqués entre ces Murs, comme des oiseaux sans ambition et sans valeur ; les gens ont donc peur du changement et des idées qui ne vont pas dans leur sens. Et ce n'est pas en partant au quart de tour comme tu fais, que ça changera les mentalités.

Grand silence. Julia venait de marquer un point : Eren fonçait toujours tête la première dans les ennuis, sans réfléchir aux conséquences. Et les habitants des trois Murs étaient bloqués dans leurs idées, persuadés que ces immenses façades en béton les protégeraient à vie de ces bêtes monstrueuses qu'étaient les Titans.