Épisode 25 : Le retour du passé...

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Nous avons tous cette personne qui arrive toujours quand on va mal pour nous redonner le sourire. A toutes ces personnes, un grand je t'aime.

***

ADRIEN

Les démons nous suivent partout. Dans la réalité comme dans l'illusion. Ils se baladent en apesanteurs autour de vous. L'invisible est ce que nous ne pouvons voir. Pourtant, l'instinct fait que nous arrivons à les sentir. Et ils sont proches de moi. Bien trop près de mes pensées.

Ils ont décidé de me faire chier. Et bien que je ne comprenne pas pourquoi, je suis obligé de les affronter en silence.

Et mon cœur qui saigne. Il souffre, et me crie de l'aider. Mais lâche que je suis, je fais semblant de ne pas l'entendre. Et mon geste me fait penser à des évènements que j'ai laissé passer... Il y a longtemps.

- Non Adrien, ne me laissent pas avec eux. Je t'en prie, ne m'abandonne pas toi aussi... M'implore Bleue en tenant ma main des siennes.

Ses yeux sont imbibés de larmes et ses lèvres tremblantes ne me font rien du tout. Je n'ai aucune pitié envers elle. Je ne ressens qu'un sentiment ressemblant aux remords. Mais en me rappelant que mon père doit certainement être en train de nous regarder derrière la fenêtre du séjour, je me reprends.

- C'est le mieux à faire pour toi, Bleue. Ces hommes vont t'aider à aller mieux, tu vas être guérie. Lui dis-je d'un ton froid alors en retirant ma main.

- Non... Non, Adrien, je t'en prie... Murmure-t-elle d'une voix presque inaudible sans me lâcher des yeux.

Et afin de couper court à ce moment qu'y m'est insupportable, je détourne les yeux. J'enfonce mes mains dans mes poches et laisse les hommes en blouse blanche l'emmener.

- Non... Non, ADRIIEN !!! S'écrie-t-elle violemment en commençant à se débattre. NE ME LAISSE PAS, JE T'EN SUPPLIE !! Me crie-t-elle en pleurant.

Mais je ne réagis pas. Je ne la regarde même pas.

- ADRIIEN !! Continue-t-elle de crier alors qu'ils l'enferment dans la camionnette blanche. Lâchez-moi ! Noon ! S'enquiert-elle en gesticulant ses bras dans tous les sens.

Mais ils sont deux. Et bien musclés en plus. Ils la maîtrisent sans peine et l'enferment dans le petit camion. Malgré qu'elle soit enfermée, Bleue continue de m'appeler à l'aide en tapant ses poings contre les vitres arrières.

- Adrien ! Adrien ! Adrien ! Crie-t-elle.

Et bien que le son soit atténué, il reste aussi tranchant. Les hommes partent chacun d'un côté de la voiture et montent dedans. Quand j'entends les portières claquées, je retourne mes yeux vers elle.

Ses yeux attrapent les miens et s'y accrochent. La détresse que j'y lis me déchire le cœur. Je manque de vomir sur place tant elle me bouleverse.

Bleue a peur. Elle est terrorisée.

Mais je ne bouge pas. Elle finit par s'arrêter de crier quand le moteur retend. A cet instant, elle comprend que je ne viendrais pas l'aider, que je ne bougerais pas pour venir la sortir de la voiture. Qu'elle est à nouveau prisonnière de son enfer.

A travers les yeux, je lui crie que je suis désolé. Mais elle le sait déjà. Et faiblement, alors que je vois les larmes couler de ses yeux et roulées le long de ses joues, ses lèvres bougent et je réussis à comprendre : Je t'aimerais toujours... Elle dit en secouant un peu la tête.

BrokenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant