Chapitre 5

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Cela fait quelques heures que je suis assise au chevet du garçon. Il ne se réveille toujours pas. J'ai vu un bon nombre d'infirmières faire des allées et venues dans sa chambre pour vérifier ses constantes et lui passer certains médicaments dans sa perfusion. C'était vraiment intense comme matinée. J'ai agis automatiquement sans me poser de questions. Il est 10 heures. Je pianote sur mon téléphone quand j'aperçois ses doigts bouger. Ses yeux s'ouvrent lentement, et je découvre de magnifiques iris, d'un bleus profond. Je n'y avais pas fais attention tout à l'heure. Je n'en ai pas vraiment eu l'occasion en même temps. Il parcours la pièce des yeux avant de les poser sur moi. J'essaie de ne pas trop le brusquer alors je parle doucement et calmement.

- Timothée ? Comment tu te sens ?

- Et bien, j'ai connu mieux. Mais qui es-tu ?

- Celle qui t'a sauvé la vie. Coucou toi.

Alie me fait un bisou sur le crâne avant d'examiner le garçon. Elle note deux ou trois choses dans son dossier et lui explique les soins qu'il a reçu.

- Cara, il est fatigué. Rend lui ses affaires et viens dans mon bureau.

Je hoche la tête et elle sort de la chambre. Un silence un peu gênant s'installe entre nous. Nous prenons la parole en même temps ce qui me fais légèrement rire. Je lui fais signe de commencer.

- Pourquoi es-tu restée ?

- Et bien d'abord parce que je voulais te rendre tes affaires moi-même. Et puis je me suis dis que ça doit être mieux de se réveiller avec quelqu'un à côté.

Je pose son portefeuille et son téléphone à côté du lit, sur la table de chevet, et me lève pour rejoindre Alie qui doit être entrain de se demander ce que je fabrique. Lorsque je pose ma main sur la poignée, je me retourne en l'entendant bouger.

- Vas-y doucement, tout de même. c'est une grosse blessure.

- Merci... Cara, c'est ça?

- Oui. 

Je lui souris légèrement et essaye de ne pas me perdre dans les couloirs de l'hôpital. Après m'être trompée deux fois d'étage et de bureau, je parviens enfin à destination. Elle est assise, devant son écran d'ordinateur, le front plissé. Ça doit être un cas difficile. Je m'assois devant elle, et c'est à ce moment qu'elle me remarque. J'ai envie de voir ce qui l'a contrarie autant alors je passe derrière elle. C'est une radio, du cœur je présume.  Je ne sais pas comment elle fait pour comprendre. Ce n'est qu'une image en noir et blanc. Elle pointe du doigt son écran.

- Tu vois là? C'est une radio qui montre, juste ici que les deux ventricules du cœur sont reliés.

- Et que donc, le sang sans oxygène se mélange avec le sang qui en contient. Donc ce n'est pas bon pour le patient.

- Comment tu sais ça?

- Bah c'est logique. Là c'est la veine cave, je crois. On apprends ça au  collège.

- En réalité, elle est là mais tu y étais presque. C'est la radio d'un nouveau né. Je n'ai jamais fais cette opération sur un cœur aussi petit.

Je suis estomaquée. Elle m'explique la procédure. Dit comme ça, cela peut paraître simple, mais je sais qu'en réalité, ce n'est pas le cas. Tous les jours, elle a la vie des autres entre ses mains. Et tous les jours, elle les sauve presque tous. Alie me fascine vraiment.

Je passe la matinée à l'aider à trier ses dossiers, et quand la maladie marquée à côté du nom m'intrigue, elle m'autorise à le feuilleter et elle m'explique sur quoi il s'agit et la procédure à suivre pour la soigner. C'est fou, tous ce qu'elle parvient à mémoriser. L'heure du déjeuner arrive et nous mangeons à la cafétéria. C'est pas super-super. Alie me dit que les patients ont la même chose. Je pense à ce garçon, Timothée. Après un accident comme le sien, il doit avoir envie d'autre chose. Sur accord d'Alie je vais au distributeur, et comme je ne sais pas ce qu'il aime, j'ai pris un paquet de chips et un sachet de bonbons. Je retrouve sans trop de difficultés sa chambre et attends d'avoir l'autorisation pour entrer. Lorsque je ferme la porte de la chambre, je m'aperçois qu'il y a ses parents. Oups, mauvais timing.

𝓕𝓲𝓷𝓭 𝓜𝔂 𝓦𝓪𝔂Où les histoires vivent. Découvrez maintenant