43 - Le dilemme, la piste et le dernier étage

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     Après une baignade dans l'eau translucide de la petite rivière située à quelques mètres de leur point de rencontre, Clyde et Duncan s'étaient étendus dans l'herbe, d'abord au soleil pour sécher. Ils avaient ensuite remis leurs vêtements et étaient retournés à l'ombre des arbres, pour finir par s'allonger l'un contre l'autre. L'un des bras du Loup servait de repose-tête au roux, et ce dernier était très occupé à décorer les cheveux du Loup d'une couronne de fleurs qu'il venait de tresser.

     Duncan avait finit par s'assoupir en serrant Clyde contre lui, sa couronne de fleurs tombant dans l'herbe. Dépité, le roux avait néanmoins continuer de parsemer les cheveux de Duncan de pâquerettes. Son but était de voir combien il pouvait en faire tenir dans ses cheveux avant qu'il ne se réveille. Lorsque ce fut le cas, il y en avait dix-sept.

     Le Loup le regarda d'un air circonspect avant de se débarrasser des fleurs, sous les râlements de Clyde.

« Cet endroit est vraiment reposant, n'est-ce pas ? demanda-t-il au roux.

     Clyde s'allongea et fixa les hauts branches des arbres.

— Oui... Je resterai ici pour l'éternité, je pense.

     Il se tourna vers Duncan.

— Tu restes avec moi ?

— Bien sûr, Petit, mais...

— Pourquoi est-ce qu'il doit toujours y avoir un « mais » ? On est bien ici, pourquoi on ne reste pas ? Ça ne devrait pas être plus compliqué que ça.

— Petit, tu sais où on est ?

     Clyde haussa les épaules. Quelle question.

— On est dans la forêt, pas loin de mon village, pourquoi ?

     Duncan secoua la tête, son visage trahissant un air grave. Il attrapa le bras de Clyde, remonta la manche de sa veste pour exposer son bras.

— Petit, tu me fais confiance ?

     Clyde hocha la tête silencieusement. Duncan posa une de ses griffes sur la peau de son bras et appuya dessus, jusqu'à ce que Clyde glapisse de douleur.

— Merde, qu'est-ce qu'il te prend ?! T'es malade ?! Je suis sûr que je sai...

     Clyde s'interrompit en portant son attention sur son bras. Duncan l'avait griffé, mais ce n'était pas du sang qui était sorti de la plaie, c'était un épais liquide noir. Le Loup attrapa son bras pour le mettre à la hauteur de son visage.

— Petit, tu sais ce que c'est, ça ?

— Ça ressemble au liquide que je vomis quand un Mythe est assassiné...

     Duncan souffla d'énervement devant le déni de Clyde.

— C'est de l'encre, Petit. On est dans le livre, là. On est dans la première édition.

     Clyde resta interdit. Il le savait, au fond de lui, mais il refusait de se l'avouer.

— On doit rentrer à Chicago, Clyde.

     Le roux fronça les sourcils.

— Mais pourquoi ?! cria-t-il en se redressant brusquement, on est bien ici ! Y'a personne pour nous déranger, on ne vieillira pas, ma mère est vivante, ma grand-mère aussi ! Y'a pas de pollution, pas de meurtres, pas de viol, pas d'agression ! Et en plus, tu n'as plus vraiment envie de me manger ! Pourquoi tu voudrais qu'on rentre ?! On est à notre place, ici !

     Duncan se redressa à son tour et prit Clyde par les épaules, avant de l'enlacer.

— Ne me dit pas que tu es égoïste au point de vouloir laisser Bonnie toute seule. Je ne le croirai pas.

Il était deux fois [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant