24 - Le départ, l'arrivée et la jalousie

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— Quelques mois plus tard —

     Raphaël avait tout planifié. Depuis des mois. Et il se sentait terriblement lâche. Il soupira en jetant le stylo qu'il tenait sur la table. Une lettre. Une seule putain de lettre, c'était tout ce qu'il avait trouvé de mieux à faire pour s'excuser auprès de Julian. Il se frotta les yeux, encore un peu irrités de fatigue, et il laissa la longue lettre qu'il venait d'écrire bien en évidence sur la table de leur cuisine.

     Son sac l'attendait près de l'entrée. Il soupira et ouvrit doucement la porte de sa chambre. Julian dormait profondément, sa respiration calme soulevait lentement son torse. Il baissa les yeux. Il ne le reverrait peut-être jamais.

     Il se rendit ensuite dans la chambre de Blanche. Loin de dormir, cette dernière était debout dans son lit à barreau, fixant son père avec ses yeux grands ouverts. Raphaël ne put s'empêcher de sourire. Il l'attrapa et la serra dans ses bras.

« Tu sais que je pars pour une bonne cause, pas vrai ? murmura-t-il.

     Blanche serra ses petits bras autour de lui.

— On se retrouvera toujours, Blanche. S'il te plait, ne fait pas de bruits. Julian va se réveiller, sinon.

     Il l'embrassa dans les cheveux avant de la reposer dans son lit. Elle ne se coucha pas, elle regarda Raphaël refermer la porte de sa chambre.

     Il se rendit ensuite dans le salon, et ouvrit la cage de Maltus pour le prendre dans ses mains.

— Prend soin d'eux, d'accord ? Non, ne me fait pas ces yeux-là, tu ne peux pas venir. J'ai des troupes sur place, je n'ai pas envie que tu risques ta vie pour ça. Et puis, Blanche t'adore, murmura-t-il, elle va se sentir seule sans toi. »

     Maltus remua son museau et partit se recoucher, un peu vexé. Raphaël vérifia une dernière fois que ses papiers étaient en ordre, et qu'il avait bien ses billets Il jeta un dernier coup d'œil à son téléphone, lui certifiant que son taxi l'attendait en bas de l'immeuble. Une fois cela vérifié, il posa son téléphone qu'il venait d'éteindre à contre-cœur sur la table, à côté de la lettre. Il attrapa son sac et ouvrit la porte d'entrée discrètement, la referma derrière lui. Une fois en bas du bâtiment, il glissa ses clés dans leur boite aux lettres. Sa vue se brouilla un instant de larmes, qu'il se dépêcha d'essuyer. Il entra dans le taxi et il donna sa destination, et le véhicule s'enfonça dans la nuit.

———————

— Quelques mois plus tôt —

     Clyde referma la porte de son appartement. Les chaussures de Bonnie étaient éparpillées dans l'entrée, et tout était silencieux. D'une main tremblante, il rangea les chaussures correctement, enleva les siennes et son manteau, et partit se servir un grand, grande verre d'eau qu'il but d'une traite.

     Il se surprit ensuite à sourire bêtement lorsqu'il se brossait les dents, et il s'administra quelques petites tapes sur ses joues pour arrêter. Mais il n'arrêtait pas de penser au baiser qu'il venait d'échanger avec Duncan dans la voiture, et à quel point il avait été bon.

     Il se toucha les lèvres, encore un peu gonflées, et posa ensuite ses doigts dans son cou, où il vit une petite marque rouge, là où Duncan avait posé ses dents, l'espace de quelques instants.

     Clyde arrêta de rêver lorsqu'il entendit la porte de la chambre de Moyra s'ouvrir, certainement pour qu'elle aille se chercher à boire, elle aussi. Il éteignit la lumière de la salle de bain et rentra dans sa chambre, s'enfermant à clé. Son sommeil fut terriblement dur à trouver, mais il fut certain de ne pas avoir aussi bien dormit depuis des semaines une fois qu'il sombra dans la somnolence.

Il était deux fois [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant