23 - Le rat, l'amour et la promesse

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— Le lendemain —

     En général, le dimanche matin, Raphaël Lelièvre se réveillait toujours plus tôt pour aller acheter des croissants et du pain dans la boulangerie la plus proche. Ce matin-là ne faisait pas exception à la règle. Il ne croisait pas grand monde, surtout pour un dimanche matin. Il en profitait pour prendre un peu de temps pour lui, trainer un peu dans les rues et observer le soleil réchauffer les rues petit à petit.

     Il remercia le boulanger et en sortant de la boutique, il aperçu du mouvement dans l'arbre qui se trouvait de l'autre côté de la rue. Il plissa les yeux avant de les écarquiller. Un énorme rat venait de tomber de l'une des branches. Raphaël traversa la rue rapidement, et vint s'assoir sur le banc face à la Seine. Le gros rat, qu'il ne reconnaissait que trop bien, usa de toutes ses forces pour monter sur les genoux de Raphaël, qui consentit à l'aider.

     Il l'attrapa dans ses mains pour le porter à hauteur de ses yeux. Pas de doutes, c'était bien un de ses rats.

« Mais qu'est-ce que tu fais là, toi ?... marmonna-t-il avant de se retourner pour vérifier que personne ne l'avait vu.

     Le rat émit plusieurs couinement et Raphaël soupira.

— Moins vite, je ne comprend rien...

     Aussi improbable que cela soit, le rat eut un air exaspéré. Raphaël se leva et fourra le rat dans sa poche de manteau, et il se dépêcha de rentrer chez lui.

     L'appartement était aussi silencieux que lorsqu'il l'avait quitté. Il posa discrètement le rat par terre et alla ouvrir la cage de Maltus. Les deux rats se sentirent le museau et couinèrent un instant. Raphaël s'assit par terre et attrapa un bout de la baguette de pain pour en donner aux deux rats.

— S'te plait Maltus, retranscrit-moi, je ne comprend pas, murmura-t-il.

     Maltus remua son petit museau et sembla être très attentif à ce que lui disait son compère. Lorsqu'il eut terminé, Raphaël lui donna un généreux morceau de pain qu'il s'empressa de grignoter.

— Alors ? demanda-t-il à Maltus.

     Le rat se percha sur ses deux pattes et émit une série de couinements. Raphaël se contentait d'hocher la tête de temps en temps. Il n'entendit pas, derrière lui, des bruits de pas arriver.

— Comment elle s'appelle ? murmura-t-il à Maltus.

     Il entendit ensuite une exclamation de surprise qui le fit sursauter et il s'empressa de se redresser, faisant face à Julian, une main sur le cœur.

— Merde, mais qu'est-ce que tu fais assit par terre dans le noir ? marmonna-t-il en se dirigeant vers la porte-fenêtre pour en soulever le rideau, tu m'as fait peur !

     Raphaël eut un sourire. Julian se levait toujours du pied gauche. Il glissa ses bras autour de la taille du blond et l'embrassa dans le cou. D'un regard, il ordonna à Maltus de déguerpir avec l'autre rat. Il aurait le temps d'y revenir plus tard. Ce qui était plus important, c'était Julian qui faisait de légers mouvements de hanches avec son bassin, frottant sur son érection naissante.

— Tu veux ton café ? murmura Raphaël à son oreille, mordillant le lobe au passage.

     Il sentit Julian sourire et se retourner pour passer ses bras dans son cou. Il l'embrassa.

— Devine, murmura-t-il en glissant une main sur l'entrejambe de Raphaël.

     Ce dernier l'embrassa de plus belle et le tira jusque dans leur chambre, où il le poussa sur le matelas. Julian tomba à la renverse et grogna, avant de se mordre la lèvre lorsqu'il vit Raphaël ôter tous ses vêtements, les laissant tomber au sol. Julian écarta ses jambes et Raphaël s'invita à l'intérieur. Le blond attrapa les cheveux de son époux et attira son visage contre le sien pour l'embrasser.

     Il se laissa ensuite faire à ses doigts habiles, qui glissèrent le long de ses muscles. Sa bouche et ses lèvres accompagna ses mains et Julian souleva un instant son bassin pour faciliter la tache à Raphaël qui s'appliquait à faire glisser le simple sous-vêtement qu'il portait sur ses cuisses. Julian se cambra lorsqu'il sentit la langue de Raphaël passer avec application sur la fente de son membre et il laissa échapper un long gémissement lorsque la bouche du brun avala son sexe en entier, jusqu'à ce que son nez touche son pubis.

— Merde, Raphaël... gémit-il.

     Le brun sentit les mains de Julian appuyer sur son crâne et il le laissa remuer ses hanches à son rythme. Raphaël enfonça deux doigts dans la bouche de Julian. Une fois enduits de salive, il les fit doucement disparaitre entre ses cuisses, et il se délecta des gémissements poussés par le blonds. Lorsqu'il toucha son point sensible, il vit tout son corps se tendre d'un coup et il éjacula dans sa bouche par saccades, ses doigts crispés dans les cheveux du bruns à lui en faire mal.

— Merde, Raphaël, répéta-t-il en souriant.

     Raphaël répondit à son sourire, avant de se mettre à genoux sur le matelas, exposant son membre dressé. Julian se redressa à son tour et humecta ses lèvres avant de prendre Raphaël en bouche. Ce dernier rejeta sa tête en arrière et balança ses hanches d'avant en arrière. Il laissa échapper un râle de plaisir et se fit délicieusement torturer par Julian durant quelques minutes, avant de se terminer dans sa bouche.

     Ils se regardèrent amoureusement avant de se laisser tomber sur le matelas, côte-à-côte. Raphaël dégagea une mèche du visage de Julian.

— Bonjour, murmura-t-il.

     Julian lui sourit.

— J'aimerai bien que tous les matins soient comme ça.

— Deux matins par semaine, c'est déjà pas mal, non ? demanda Raphaël, et puis comme ça, ça te fait deux matins sans café.

     Julian rigola avant de se redresser.

— Qu'est-ce que tu faisais, assit par terre ? demanda-t-il en se rhabillant.

— Euh... C'est... Compliqué.

     Julian fronça les sourcils et lui tendit un peignoir. Ils se rendirent tous les deux dans la cuisine. Blanche était déjà là, assise par terre près de la cage de Maltus. Cette dernière était ouverte, et alors que Maltus trônait sur le sommet de son crâne, elle tenait dans ses bras le second rat. Julian écarquilla ses yeux, visiblement très inquiet pour Blanche, et il se précipita vers elle pour la sauver des rats. Ces derniers retournèrent dans la cage à toute vitesse, bien à l'abri des regards.

     Julian se retourna vers Raphaël.

— C'est quoi ça ?! demanda-t-il, légèrement paniqué.

     Raphaël soupira.

— C'est un autre de mes rats.

— Pourquoi est-ce qu'il y a un autre de tes rats dans notre salon ?

— Euh... Julian, ça ne va pas te plaire, mais... Quelqu'un a besoin de moi...

— Comment ça, « quelqu'un a besoin de toi » ?!

— Un... Un Mythe, quoi.

     Julian soupira avant de déposer Blanche dans sa chaise-haute.

— Raphaël. Tu m'avais promit.

— Je sais, Julian. Je sais. Mais...

— Y'a pas de « mais » qui tienne ! Quelqu'un d'autre les aidera ! T'as qu'à envoyer l'autre rat demander de l'aide ! Mais ta place est ici, avec Blanche, et avec moi. On est d'accord ? insista-t-il.

— Je sais, Julian. »

     Il l'attira vers lui et l'enlaça. Raphaël entendit Julian soupirer de soulagement, mais Blanche vit bien l'expression inquiète que son PapaRa venait de prendre.

Il était deux fois [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant