Le retour à la base se passa dans le silence le plus complet. Une fois en sécurité, Croustiinette se dirigea vers les fours afin de commencer à faire cuir de la viande pour le repas. Zelvac, pour sa part, alla s'asseoir sur son lit et cacha son visage entre ses mains. La scène à laquelle il venait d'assister le dépassait totalement, il ne comprenait pas pourquoi October avait réagi de la sorte et pourquoi elle était allée aussi loin. Ils avaient réussi à s'échapper. Pourquoi chercher à tuer l'un des Patricks alors ?
- Octo... Tu étais obligée de faire cela ? Demanda-t-il en rompant finalement le silence. La jeune femme tourna lentement la tête vers son allié tout en rangeant lentement son arc qu'elle était en train de nettoyer. Elle avança vers lui avec un air presque sévère sur le visage.
- Oui, j'étais obligé Zelvac. Tu dois comprendre le principe d'un match à mort. Chaque personne que tu laisses en vie est une personne de plus susceptible de tuer Crousti, de te tuer ou encore de me tuer. Cela, je le refuse, tu comprends ? Alors si je dois tuer chacune des personnes qui osent s'en prendre à nous, je vais le faire pour vous protéger.
- Oui, mais...
- Il n'y a pas de mais, Zézé. Je sais que c'est difficile à comprendre voire même impossible. Tu sais, j'ai déjà participé à un match à mort et si je suis devant toi aujourd'hui, c'est parce que j'ai joué avec cette mentalité. C'est difficile au départ, on ne s'y fait jamais, mais pour survivre, nous n'avons pas le choix.Zelvac hocha doucement la tête et poussa un profond soupir. Ça avait le mérite d'être clair. Octo' était amplement consciente de ce qu'elle faisait et elle pensait seulement à sauver leur peau. Il ne pouvait pas lui en vouloir, elle se servait de son cœur de pierre pour eux. Certes, il ne se sentirait jamais capable d'agir comme elle, c'était même inimaginable, mais il ne la laisserait pas tomber et il la soutiendrait le jour où elle allait craquer. Il connaissait October et il savait qu'un jour, elle éclaterait, qu'un jour, ça en serait trop pour elle. Cette fois-là, il serait là.
***
Fourbe ? Lui ? Jamais voyons. Disons qu'il faisait seulement partie des gens dont on devait se méfier. Dès qu'il passait quelque part, ça pouvait devenir dangereux pour autrui. Il n'avait encore tué personne, mais il multipliait les pièges aux différents endroits où ses pieds avaient le malheur de se poser. Certes, l'homme était amplement conscient qu'il y avait certains de ses amis qui participaient à la Cité d'Hakuna Matata, mais si ces derniers n'étaient pas assez brillants pour éviter ses traquenards, ils ne méritaient peut-être pas leur place à la tête de la CHM ou bien, ils ne le connaissaient pas suffisamment pour être considérés comme de véritables amis. Peu importe, il avait commencé l'aventure en solitaire, il allait la terminer en solitaire.
Sa plume grattait sur le papier depuis plusieurs minutes déjà, Aypierre avait un petit sourire goguenard sur les lèvres. Ce qu'il avait l'intention de faire c'était extrêmement méchant et il en était amplement conscient, mais il devait bien trouver une façon de s'occuper pendant que ses potions se fabriquaient elles-mêmes et il n'en pouvait plus de farmer. Il le faisait intensivement depuis deux jours, il avait besoin de se changer les idées et de se détendre un peu. Au bout d'un certain temps, il ferma brusquement le livre qu'il était en train d'écrire avant de sortir de sa base des enfers, son sac de voyage sur une épaule. Mise à part ses armes et sa nourriture, ce dernier contenait seulement de la redstone, des répéteurs, des pistons, des torches de redstone et quelques sceaux de lave.
Aypierre retourna dans le monde normal en évitant soigneusement le portail qu'il avait piégé, autre que ça, il avait également piégé l'arrivée dans l'end au cas où quelqu'un aurait la brillante idée d'aller farmer des endermans. Le plus vieux de l'aventure avait aussi découvert une base temporaire près d'un portail de retour du Nether. Il avait utilisé le contenu du coffre pour subtilement le piéger au cas où son propriétaire décidait d'y revenir. Aujourd'hui, il allait installer un autre piège, mais celui-ci était destiné à des personnes bien précises et il jubilait déjà à la simple idée de les voir tomber dedans. Car oui, il était pratiquement certain qu'un jour ou l'autre, ils allaient se faire avoir comme les débutants qu'ils étaient.