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Kuroo était dans sa chambre, changeant les piles de sa lampe de torche en humant l'air de sa sonnerie de téléphone. Dehors, il faisait déjà nuit noire, et il pouvait voir un faisceau de lumière venant de la chambre de Kenma. De toute façon, qu'il y ait de la lumière ou non, Tetsurou savait que son ami était réveillé. Il ne s'endormait jamais avant une heure du matin, et il était à peine minuit.

Il ouvrit sa fenêtre et alluma sa lampe, la faisant clignoter en direction de la maison des Kozume.

Il adorait ça. Leur moyen de parler sans que personne ne les entende, sans que personne ne les comprenne, à plusieurs mètres de distance. Oui, ils avaient appris le code morse. Après tout, ils avaient beau être voisins, s'ils voulaient s'entendre d'une fenêtre à l'autre, ils étaient obligés de crier, et ce n'était pas une possibilité en plein milieu de la nuit. Sachant que la mère de Kenma lui confisquait son téléphone pour ne pas qu'il reste dessus toute la nuit (elle n'avait aucune idée qu'il avait sa Switch cachée dans sa chambre), les deux adolescents avaient quand même trouvé un moyen de communiquer.

Au début, Kuroo avait envoyé un avion en papier avec le simple message « tu dors ? » écrit dessus.

Maintenant, ils avaient l'habitude de se parler en pleine nuit, et le morse était un code bien pratique.

Alors, ce soir là, penché sur sa fenêtre, l'adolescent répéta son message jusqu'à ce qu'il voit Kenma ouvrir sa fenêtre, l'air exaspéré, et lui faire un magnifique doigt d'honneur.

Le noiraud ne put s'empêcher de rire, et il regarda le blond attraper sa propre lampe et lui répondre.

Je ne suis pas d'humeur.

Kuroo fit la moue, agacé. Quand Kenma disait ça, la plupart du temps, c'était exactement quand il avait actuellement besoin d'extérioriser ses émotions à quelqu'un. Malheureusement, c'était aussi le moment où il était le plus renfermé sur lui-même. Réussir à le faire parler était une véritable épreuve.

Par chance, quand le blond tourna les talons, il ne ferma pas ses rideaux. C'était au moins signe qu'il était bien sûr de ne pas vouloir lui parler. Alors, le plus âgé continua de faire clignoter sa lumière à un rythme irrégulier, espérant vraiment que son voisin finirait par se décider à s'ouvrir à lui une nouvelle fois.

Seulement, rien. La lumière dans sa chambre s'éteint même, et les rideaux finirent par se fermer.

Merde Kenma. Merde, jura Kuroo en fronçant les sourcils.

Là, il savait que ce soir, il n'aurait pas à droit à une conversation. Alors, Tetsurou posa sa lampe de poche sur le rebord de sa fenêtre et croisa les bras, regardant les étoiles. Il hésita à aller à son bureau pour essayer de commencer les devoirs qu'il avait à rendre pour le lendemain, mais en voyant tous les cahiers, les feuilles de classeur, les pelures de gomme et les stylos en vrac sur son bureau, il baissa les bras. Ça ne donnait pas envie de travailler, tout ce bordel. Et il n'avait vraiment pas envie de ranger. Tant pis, il recopierai sur Oikawa pendant les intercours, même si son cœur manquait de lâcher à chaque fois qu'il faisait ça – c'était beaucoup trop angoissant de recopier une série d'exercices en moins de cinq minutes. Malgré tout, il était assez fier de pouvoir dire qu'il était devenu un maître en matière de recopier les devoirs. Il s'en vantait pas mal, disant que si c'était une épreuve aux Jeux olympiques, il la remporterait haut la main (bon, il ne se la ramenait pas devant Suga, sachant très bien qu'il se ferait gronder sévèrement).

Il finit par attraper sa lampe, soupirant en silence, et il commença à la faire tourner dans sa main, s'amusant alors à faire des tours de passe-passe. Il jeta un autre coup d'œil à la fenêtre de Kenma, déçu. Il avait envie de lui parler.

In the middle of the night [iwaoi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant