Septième

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Aujourd'hui était un nouveau jour, j'allais quitter l'hôtel et visiter le merveilleux pays qu'était la Malaisie. J'y allais seule, Jacob était décidé à rester dans la piscine. Je ne sais pas avec qui il allait rester mais qu'importe, je voulais sortir, et croiser le moins possible, Paul et sa fiancée.

Je finis de déjeuner et me dirigeai vers la sortie de l'hôtel. J'avais pris un sac à dos et emmené de la crème solaire, -beaucoup- d'eau, des lunettes de soleil et puis mes papiers. Un taxi m'emmènerait en ville et de là, je trouverais un car pour m'emmener au temple. J'avais toujours été fascinée par l'histoire et les cultures des différents pays.

J'arrivai en ville, c'était animé, des enfants couraient pieds nus, des jeunes traînaient dans les coins de rues en sirotant des boissons. Des petits commerces étaient implantés tout le long de la rue. Un parking était rempli de cars, je m'approchai.

- Bonjour, j'aimerais me rendre ici, dis-je en anglais en montrant le temple sur mon prospectus.

L'homme assez âgé acquiesça et se munit d'un bout de papier et d'un stylo. "150" Ringgit. Je lui donnai l'argent et nous embarquâmes dans son taxi. Le paysage était assez similaire dans tout le pays, j'avais l'impression. Il n'y avait pas de grands buildings, dans le coin où nous étions, c'était plutôt rural. Je pris mon téléphone et capturai quelques clichés de la vue. Je reçus un appel de Jacob.

- Arrivée ? me demanda-t-il entre la musique de l'hôtel et les plongeons enfantins.

- Je suis dans le taxi, d'après le compteur j'arrive dans une dizaine de minutes. Tu n'es pas trop seul ?

- Hmm, non, je suis avec nos coloc et ma mère est passée me voir. Elle a demandé de tes nouvelles et m'a réprimandé de t'avoir laissée seule. Tu m'en veux ? s'inquiéta-t-il.

Je souris malgré le fait qu'il passe son temps avec Paul.

- Je ne t'en veux pas, mais tu seras forcé de venir avec moi au moins une fois, lui ordonnai-je.

Il rit et je lui souhaitai une bonne journée. Il me dit de prendre mes précautions et je raccrochai. Le taxi venait de s'arrêter devant une troupe de touristes.

- Vous y êtes, mon amie, dit le chauffeur en se tournant vers moi.

Je le remerciai et sortis du véhicule. Le temple était immense. Il était blanc, avec des dorures sur le toit, il faisait vaguement penser à un temple arabe, d'Abou Dabi. Des vendeurs à la sauvette entouraient le temple et une longue file d'attente se trouvait devant l'entrée, que je ne distinguais pas. Je mis mes lunettes de soleil et entamai cette longue aventure. J'allais y être pour au moins deux heures.

[...]

Il était dix-sept heures lorsque j'arrivai, exténuée, devant l'hôtel. J'avais pris des photos incroyables du temple, je ne regrettais pas mes trois heures d'attente. Oui, trois heures finalement. Ça en valait la peine, un guide était à notre disposition et l'endroit était juste à couper le souffle. J'avais hâte de montrer mes clichés à Jacob.

J'entrai dans la villa et c'était le calme absolu. Je passai me servir un verre d'eau et montai dans la chambre afin de me doucher. J'avais passé la journée dehors, à transpirer. Mes cheveux étaient poussiéreux et je ne sentais plus mes orteils. La chambre était vide, je me demandais où était passé Jacob. Je n'y prêtai pas plus d'attention et fonçai dans la douche.

Je sortis vêtue, uniquement d'un peignoir et vis une silhouette dans le dressing. Je m'avançai et fus surprise -pas tellement en fait- de voir un homme, blond. Jacob était brun.

- Paul ? demandai-je.

Il se retourna, un haut à moi dans les mains,

- Mince, je voulais pas te faire peur.

Il posa rapidement le vêtement et je resserrai mon peignoir.

- Qu'est-ce que tu fais encore ici ? T'as perdu quelque chose ?

- À part toi ? Non, rien.

Je soufflai. Nous nous étions mis d'accord pour tourner la page.

- Paul...

- C'est bon, je déconne, rit-il en sortant du dressing. Je le suivis. Je voulais voir si t'avais pas un fer à repasser, ce soir c'est la soirée blanche et ma chemise est toute froissée.

Je n'étais pas au courant du thème de la soirée de ce soir.

- Nos chambres sont équipées de la même manière, arrête de trouver un prétexte pour fouiller dans mes affaires.

- Le monde ne tourne pas autour de toi, Manon.

- Ton monde en a pourtant l'air, dis-je en m'appuyant contre l'encadrement de la porte.

Il fit de même, face à moi. Il arbora un sourire sournois, qui me fit -malgré moi- sourire,

- Touché.

Nos yeux restèrent plantés les uns dans les autres et je ne saurais vous dire à quel point il m'avait manqué, parce que c'était mal.

- Je devrais sûrement aller me préparer, dit-il en reprenant ses esprits.

J'hochai la tête et il sortit en me faisant un clin d'œil.

Mais qu'est-ce qui nous prend ?

Sunset Lover - 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant