Our Destiny

Chapitre 21

La vie desserrait son étau. Pas beaucoup. Un petit peu.

A l'hôpital, Mika allait mieux. Cet après-midi-là, il avait pu s'asseoir, calé par des oreillers, et boire la moitié d'une canette de concentré vitaminé. Le soleil de mars entrait par la fenêtre. Andreas avait apporté des fleurs et plein de dessins de Fortuné. Andreas parlait. Mika écoutait, avide et un peu saoulé. De temps en temps, il relâchait tout et poussait un long geignement, presque de bien-être.

Andy- Ils ont peut-être trouvé le bon traitement ? *timidement

Il ne parlait guère de sa maladie à Mika. Il avait trop peur de montrer son espoir, partir peu à peu. D'ailleurs, il osait à peine regarder Mika. Ce crâne chauve, ce cou de poulet, cette peau jaune collée aux os, ces épaules de petit vieux. Et dans ce désert, deux yeux de plus en plus grands où l'intelligence ne voulait pas mourir.

Mika- Il va falloir que je rattrape les cours. Je vais m'y remettre demain.

Demain, mais pas aujourd'hui. Cet aujourd'hui fragile où l'on est presque bien. Dans le long couloir des maladies, il y a par-ci par-là une fenêtre. Les deux amoureux s'y accoudaient, profitant du ciel et de l'instant.

Katherine- Toc, toc, pardon, pardon, je dérange ! *en entrant

Sa gaieté professionnelle fit grimacer les deux garçons.

Katherine- Je viens te chercher pour ta ponction, Mika

Mika- Oh non *découragé

Katherine- Mais c'était prévu pour 15 heures. C'est une ponction de routine.

Andy- On voit que vous êtes du bon côté de l'aiguille ! cria-t-il

Mika- Ne t'énerve pas, Andy, murmura-t-il soudain à bout de forces

Une idée traversa l'esprit de Andy.

Andy- Je vais t'accompagner

Katherine- Je suis désolée, c'est pas possible

Andy- Mais si. Je vais demander à Jérôme. Tu veux, Mika ?

En face de Andy et s'accrochant à lui par un regard, ce n'était plus un adolescent, c'était un enfant qui n'en pouvait plus de souffrir. Mika n'eut pas besoin de répondre. Andy sortit à la recherche de Jérôme. Il l'intercepta dans un couloir.

Andy- Jérôme !?

Jérôme- Quoi encore ? s'irrita le jeune médecin

Andy- Je veux tenir compagnie à Mika pendant la ponction. Il en a marre, tu comprends ? Ça va l'aider si je suis là.

Jérôme fit "non" de la tête et écarta brutalement Andreas. Il avait l'impression que ce type se foutait de lui.

Andy- Allez, ne fais pas le méchant, supplia Andy, un peu douché

Dr. Gubler- Qu'est-ce qu'il y a ?

Le docteur Gubler, s'approcha des jeunes gens.

Andy- Non, non, rien, s'écrasa-t-il

Spencer interrogea son subordonné du regard.

Jérôme- Il voulait accompagner Mika à la ponction, dit Jérôme en désignant Andy d'un signe de tête.

Dr. Gubler- Oui ? Et quel est le problème ?

Jérôme comprit qu'il n'avait plus qu'a quitté le terrain.

Jérôme- Eh bien, OK, dit-il, vexé. Andy peut aussi faire la ponction tant qu'on y est !

Andreas resta donc avec son copain, plaisanta avec lui pendant les préparatifs puis posa la main sur son crâne nu pendant qu'on lui enfonçait l'aiguille dans l'os. Mika ne cria pas. Ce fut comme une victoire remportée à deux.

Le lendemain, d'un pas plus léger que d'habitude, Andy se rendit à l'hôpital. Il avait pris les dernières notes de cours au lycée, les derniers polycopiés. Il avait dit "Ouais, ça va mieux" au proviseur. A présent, il se dépêchait de rejoindre la chambre 118. Il entra. Mika vomissait, soutenu par Louise.

Andy- Je savais que la bouffe des hôpitaux était dégueulasse, mais à ce point-là ! Essaye-t-il de plaisanter.

En pure perte. De violents soubresauts agitaient le maigre corps de Mika. Il vomissait de la bile.

Louise- Ça va passer, ça va passer, répétait-elle

Mika- Mal, j'ai mal, geignit l'adolescent

C'était trop pour Andy. Un effondrement. Il quitta la chambre, referma la porte, appuya le front au mur. Il se mit à pleurer.

Dr. Gubler- C'est dur, je sais...

Andy- Je peux pluuuus, sanglota-t-il

Dr. Gubler- Il faut garder confiance. Les dernières analyses sont encourageantes. C'est pour cela que, Jérôme et moi, on a décidé d'y aller très fort. Il faut gagner maintenant.

Andy secoua la tête. Il n'y croyait plus. Mais il venait aussi de s'apercevoir que Spencer avait posé une main sur son épaule gauche, l'autre main sur son épaule droite. Puis tout en lui parlant, il s'était mis à le malaxer entre les omoplates, pour le calmer.

Dr. Gubler- Ça va être encore très dur pendant quelques jours. Michael sera à plat. Mais on le transfusera.

Andy commençait à se calmer.

Dr. Gubler- Michael n'a plus le moral. C'est à toi de le garder. Il faut y croire. C'est la SEULE solution.

Il administra encore quelques tapes dans le dos de Andreas pour le réconforter.

Dr. Gubler- Voilà, dit-il, comme si il venait de soigner le jeune homme. Va faire un tour au jardin et reviens quand tu seras sur de ne plus flancher.

Il hésita et se servit du diminutif que tout le monde avait adopté dans le service.

Dr. Gubler- Courage... Andy

Le jeune homme acquiesça dans un gémissement et s'éloigna. Au bout du couloir, il s'arrêta, resta rêveur deux secondes. Il me demande de garder le moral, mais c'est dur. Il ne peut pas comprendre la blessure que ça fait de voir son copain dans un état pareil. J'aimerai bien, lui arracher cette fichu perf du bras et me la plantait dans le bras. Je n'en peux plus de le voir souffrir comme cela. Si seulement, je pouvais être à sa place. Si seulement, je pouvais souffrir, pour que lui n'est pas à le faire, il ne mérite pas ça. Sa vie est dans la musique, pas dans un lit d'hôpital avec un pref dans le bras entrain de souffrir. Il est fait pour chanter, pour devenir une star. Et je me jure, que dès que cet enfer sera terminé. Il réalisera son rêve. Il vivra pour ça et seulement ça. Il deviendra chanteur ! Et il donnera de l'espoir à tout les futurs enfants malades, il leur montrera, que la maladie ne doit pas brisé les rêves, et qu'il faut se battre contre ce fléau pour pouvoir les réalisés.

Mika,

Je m'assois et pense au jour où tu vas mourir
Car tes yeux plissés trahissent la joie avec laquelle tu souris
Inquiet d'entendre ma raison ?
Inquiet de fondre ta vie dans la mienne ?
Voyant la vie du point de vue d'un garçon
Qui a appris à aimer mais avait aussi appris à grandir
Pourrions-nous faire mieux, temps orageux ?
Tellement dur de savoir

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Holà, si vous avez la réf de ces dernières phrases, alors là bravo ;)

Si vous l'avez, je vous écoute...