Jour 9 (partie 3)

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 Je me suis réveillée dans un lit d'hôpital. Je ne serai pas dire quelle heure il pouvait être, mais le soleil était toujours présent, et brillait encore plus fort que ce matin. J'ai pris quelques minutes à ouvrir pleinement mes yeux, car ils étaient comme collés après une longue nuit mouvementée. La seule chose dont je me souvenais était de m'être évanouie, puis plus rien. Le vide totale, comme si plus aucune pensée n'avait traversé mon corps. Comme si je ne rêvais plus, et que la seule et unique chose que je pouvais voir n'eue été que du noir. Aucun contraste. Alors, bien évidemment, lorsque j'ai ouvert les yeux à nouveau, après avoir vu pendant plusieurs heures la funèbre couleur du "rien", la lumière du jour, se reflétant sur les murs blancs de la chambre d'hôpital m'a aveuglée. 

J'ai observé autour de moi: une commode, une armoire, une petite table et probablement une porte qui donnait sur une salle de bain. Bref, une chambre d'hôpital. J'ai ensuite voulu bouger légèrement mon bras, mais il était comme retenu par une force. J'ai regardé, avant de me rendre compte que j'avais été perfusée. Je déteste les piqûres. 

J'ai tenté de me lever doucement, mais ma tête me faisais terriblement mal. Mis à part ma perfusion, je ne semblais avoir aucun autre signe de blessure, pas même un pansement.

Je suis finalement sortie de mon lit, tout en gardant dans mes mains le genre de grand bâton auquel était relié ma pochette de perfusion, et en le traînant avec moi jusqu'à la fenêtre. J'ai regardé à travers la vitre ; il y avait un peu plus de monde que ce matin. Je pense qu'il était probablement 14 heures. 

Soudain, la porte s'est ouverte, et une infirmière est entrée:

- Oh, mademoiselle Toberson, vous êtes réveillée. 

Je l'ai regardé en souriant légèrement. Puis elle a continué, dans un ton un peu plus angoissé:

- Asseyez-vous, s'il vous plaît, il faut que vous vous reposiez. 

- Qu'est ce qu'il s'est passé ? Ai-je demandé, malgré le fait que je savais clairement ce qu'il venait de se passer.

- Vous avez fait un malaise. Vous n'aviez probablement pas suffisamment mangé. Un jeune homme nous a appelé et nous sommes venu. 

- Un jeune homme? 

- Oui. Il vous a trouvé allongé au sol. Il nous a directement appelé. Il attendait que vous vous réveilliez. 

Je ne savais absolument pas de qui il s'agissait. Alors que je m'apprêtais à poser à nouveau une question, l'infirmière m'a coupé:

- Permettez-moi, maintenant que vous êtes réveillé, de vous retirer votre perfusion. 

Je lui tendis mon bras, non sans crainte, pour qu'elle puisse me retirer l'aiguille qui était plantée dans mon bras. J'avais un peu peur, je l'avoue... Mais bon , ce n'était qu'un mauvais moment à passer. Elle retira rapidement l'aiguille, tandis que je serrais les dent pour ne pas faire entendre ma douleur. Ca ne faisait pas vraiment mal, mais la perception de cette aiguille me faisais avoir des vertiges. Après avoir terminé, l'infirmière repartit, mais une dernière question me passa par la tête:

- Combien de temps je vais rester ici ?

- Deux jours. 

- Deux jours ?! Mais je vais faire comment pour récupérer mes cours? 

Elle était partie. Cependant, une nouvelle personne entra, et je compris comme instinctivement qu'il s'agissait du garçon qui m'avait trouvé. Je pris quelques secondes à me souvenir de qui il s'agissait, mais au bout de quelques secondes, j'ai reconnu son visage. C'était le nouveau que j'avais croisé hier. Il a avancé et un silence s'est installé dans la pièce. Je l'ai regardé, il était habillé comme hier, à l'exception de son pantalon, et portait toujours ses vans délavés. Il faut avoué que cela m'a un peu étonné, mais au fond, je préférais que ce soit lui qu'un inconnu. Bon, oui, c'était un inconnu, mais je l'avais déjà vu. 

Au bout d'une minute, il finit par dire :

- Ca va ?

Je l'ai regardé dans les yeux. C'était étrange, cette façon dont il avait de parler. Sa voix était posée, douce. Il me parlait comme si on se connaissait depuis toujours. Je lui ai finalement répondu, en essayant de mettre ma timidité de côté:

- On va dire que oui. Malgré la perfusion qui a faillit me faire m'évanouir à nouveau.

J'ai souri pour la première fois depuis plusieurs jours déjà, et lui aussi, m'a souri. Ca me faisais du bien , de me sentir protégée, en sécurité. Je ne vais tout de même pas dire qu'un inconnu pouvait faire changer ce sentiment, mais sa présence estompait légèrement mon mal-être. Puis, il a répondu, comme instinctivement, à la question que je me posais tout bas:

- Excuse-moi, je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Nolan.

A mon tour, je me suis présentée:

- Moi c'est Eli.

- Attend, Eli c'est ton prénom? C'est pas un surnom?

- Non, je sais (j'ai ris). On me le dis souvent. Les gens pensent que mon prénom est Elisa, ou encore Elisabeth, et que Eli est une contraction. Mais non, c'est Eli-tout-court.

- J'aime beaucoup. C'est original.

J'ai souri :

- Merci. Donc tu es nouveau au lycée non ? J'ai cru te voir hier.

- Oui, mes parents ont déménagé ici parce qu'ils avaient trouvé un travail dans le coin. J'ai l'impression que c'est la raison de 3/4 des déménagements... Ca craint.

- Tu habitais où avant ? 

- A Lyon.

Il avait l'air un peu perdu. J'ai dis :

- Je pense que tu te feras beaucoup d'amis. Tu as l'air sociable, c'est le meilleur atout qu'on puisse avoir dans mon lycée. Les gens sociables s'intègrent rapidement. 

Il avait l'air rassuré. Puis, après une dizaine de secondes de silence, il a enchaîné:

- Qu'est ce qu'il s'est passé pour que tu fasses un malaise en pleine rue ? 

Je ne savais pas quoi répondre. Lui raconter la vérité aurait été trop risqué. Je ne le connaissais pas assez, il aurait pu tout raconter. Alors j'ai inventé :

- Il m'arrive assez fréquemment de faire des malaises. Le médecin dit que c'est parce que mon système immunitaire est faible... 

- Ah, d'accord. Dans tous les cas, j'ai eu assez peur quand je t'ai vu allongé sur le sol. 

- Ne t'en fais pas, ce n'est rien de grave. En tout cas merci.

- C'est normal.

On s'est fixé quelques secondes. Il avait les yeux marrons clairs. Il paraissait tout d'un gars simple. Il était gentil. Puis quelque chose est venu troublé à nouveau mes pensées:

- L'infirmière a dit que je sortirai dans deux jours... Comment je vais faire pour les cours ? 

- Ne t'en fais pas, je te les reprendrai. Il faut bien s'entraider. 

J'étais assez gênée. Il était généreux, alors que je ne le connaissais même pas.

- Tu n'as pas à en faire autant pour moi.

- T'inquiète pas. Il n'y a aucun problème. 

Une voix grave l'a appelé du fond du couloir. Il a dit rapidement:

- Je dois y aller, désolé. Je repasserai demain pour te donner les devoirs. Salut.

- Salut. 

Il est reparti en me faisant un dernier petit sourire, puis il a fermé la porte.

ALONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant