ALONE

Jour 30 (partie 1)

Vingt deuxième jour sans maman. Plus de trois semaines. Elles auront été remplis d'espoir, mais aussi de désespoir. Elles m'auront sans doute apprises que sans ma mère, rien n'est pareil. 

Mais je ne vais pas passer mon temps à me lamenter et à compter les jours sans elle, aujourd'hui, j'y crois. J'ai espoir à nouveau. Car je ne suis plus seule. Nous sommes deux désormais, moi et Nolan, et j'espère réellement que son aide me permettra d'avancer.

 Hier, après les cours, nous avons planifié comment allait se dérouler la journée d'aujourd'hui. 

On a décidé de faire à nouveau le tour de tous les lieux où maman aurait pu être, voire d'aller un peu plus loin. Je l'avais déjà fait une bonne dizaine de fois, mais si j'avais oublié des détails ? Et si j'étais passé à côté de quelque chose qui aurait pu me permettre d'avancer sur tout ça ?

Au départ, je trouvais que la proposition de Nolan était une perte de temps, mais après y avoir réfléchi, il est vrai que j'avais probablement oublié des endroits... 

J'ai mis sur une liste tous les endroits où j'étais déjà allée, mais aussi tous ceux auxquels je n'avais pas pensé.

Voici comment nous voulions procéder : après les cours, on partirait en vélo et on ferait tout le tour des lieux que j'avais écrit sur les listes. En espérant trouver des indices...

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Il était 16 heures. Je venais de sortir de mon cours d'allemand. Je me suis directement rendue à la bibliothèque pour continuer d'avancer sur mes recherches à propos des collègues de mon père. J'étais toujours autant intriguée par le fait qu'il n'y avait rien d'autre que cette liste qui mentionnait leurs noms. 

J'ai tapé minutieusement chaque lettre de leurs prénoms sur le clavier de mon ordinateur. La page affichait à chaque fois "aucun résultat". J'ai ensuite recherché dans l'intégralité de la bibliothèque le livre que j'avais commencé à feuilleter, en vain. Il avait disparu. Qui aurait voulu lire ce livre sérieusement ? Il était plus ancien que tous les manuels du lycée réunis...

Nolan quittait de son cours d'espagnol à 17 heures. Je me suis donc rendu devant sa salle. J'avais l'impression d'avoir passé une heure à ne rien faire. Une heure sans aucun résultat. Le livre avait disparu. Les collègues de papa avaient comme disparu eux aussi. J'avais l'impression de reculer au lieu d'avancer.

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Nolan est sorti de son cours et on s'est directement rendu dans le premier endroit de la liste, la rue où j'habitais ; la rue des sentiers. On a donc commencé à pédaler en direction de la maison. Il fallait d'abord sortir de Paris, pour arriver à mon village. 

Sur le chemin, on s'est arrêté à plusieurs reprises pour boire. J'en ai profité pour dire à Nolan que le livre avait disparu :

- Il a sûrement dû être emprunté par quelqu'un. On est plus de mille au lycée, tu sais ?

- Je sais, mais c'était un livre très ancien, et on voyait qu'il n'avait pas été ouvert depuis longtemps. La couverture était même arrachée ! Et puis après tout, qui voudrait lire un livre comme celui-ci... "Mille scientifiques qui ont révolutionné le monde", il doit avoir au moins cinquante ans ! Personne ne voudrait lire un livre pareil...

- Eli, ne commence pas à te faire de fausses idées. Je suis sûr que quelqu'un a été intéressé par ce livre et qu'il l'a juste emprunté pour quelque temps. Peut-être un fils d'apothicaire, ou un fan de vides greniers...

Il a souri, fier de ce qu'il venait de dire. Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire à mon tour.

- T'es pas drôle !