Jour 29

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Cela fait trois jours que je suis allée à la stupide fête de Sara. J'ai passé le week-end entier à regretter cette dernière. J'avais été totalement ivre cette nuit là, et j'avais accordé ma confiance à une personne presque inconnue.

Je déteste avoir à ma confier, et encore moins quand cela traite de ma famille. La disparition de maman était un mystère que seule moi devais savoir. Depuis l'incident à la gendarmerie, je m'étais promis de ne plus parler de ça à personne. Je devais me concentrer pour la retrouver. 

Des centaines de questions tournaient encore dans ma tête. L'alcool m'avais fait oublier comment j'étais arrivée sur ce banc, mais je m'étais souvenu exactement de tout ce que j'avais pu dire à Nolan, dans les moindres détails. 

Et c'était vraiment une erreur de ma part. J'avais passé les deux derniers jours angoissée à l'idée de retourner en cours. Angoissée à l'idée qu'il en ai parlé aux autres et que toute la classe soit au courant. Angoissée à l'idée qu'il sache désormais tout.

Je lui avais confié tout mon chagrin, toute ma douleur. Je lui avais tout raconté, du début à vendredi, sans rien oublier. Il ne m'avais pas juger. C'est ce que j'essayais de me dire. Si il ne m'avais pas juger, il ne l'aurait probablement pas raconté à tout le monde. Et il m'avait promis de ne rien dire.

Mais bon, nous savons tous que la plupart des promesses ne sont que de simples mots sans sens, sans vraie conviction, sans réelle pensée. Elles sont faites dans le but qu'une personne puisse raconter ses secrets, sans avoir peur que ceux-ci soient racontés. Tout cela est faux. Ils nous font croire qu'ils ne diront rien, mais très souvent, à peine sorti de chez vous, ils s'empressent d'aller tout raconter à qui veut l'entendre.

Et j'avais peur, terriblement peur de m'être trompée au sujet de Nolan. Qu'il raconte tout à ses amis, à la classe. Que tout le monde soit au courant, et qu'à leur tour, ils me prennent pour une folle. 

Vous allez sûrement vous demander pourquoi j'avais décidé de retourner en cours. La réponse est simple : je devais continuer mes recherches. Il fallait que je trouve des informations à propos des hommes qui figuraient sur la liste que j'avais trouvé.

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Je suis arrivée au lycée avec la boule au ventre. J'étais angoissée comme je ne l'avais jamais été. Je suis entrée dans le bâtiment, et j'ai regardé tout autours de moi, afin de vérifier que personne ne jette de regard insistant ou moqueur à mon égard. 

Mais rien. Ils discutaient tous entre eux, et ne portaient aucune attention à moi, comme avant. Ils n'avaient pas l'air d'être au courant de quoi que ce soit. 

J'avais prévu d'éviter Nolan du maximum possible, et cela a commencé dès mon arrivée au lycée. Je me suis rendu à mon cours d'histoire au deuxième étage. Au lieu de prendre les escaliers que tout le monde prend, j'ai décidé de prendre ceux plus loin, beaucoup moins empruntés. 

Avec la chance que j'ai, il était là, seul. Lorsque je l'ai aperçue, je me suis arrêtée nette. Il s'est avancée vers moi et je suis partie en courant. Il m'a appelé, mais je ne me suis pas retournée.

Je suis rentrée dans la salle d'histoire. Durant le cours, j'ai senti son regard être posé sur moi. J'étais comme figée sur place. Tout ce que je voulais était de l'éviter. Je voulais qu'il arrête de me fixer ainsi, qu'il oublie tout ce que j'avais pu lui dire. J'aurai voulu que l'on ne soit que de simples inconnus. Que l'on ne se soit jamais adressé la parole. 

Au bout de trente longue minutes, j'ai craqué. J'ai tourné la tête vers lui. On s'est regardé droit dans les yeux dix longues secondes. Il avait le même visage neutre et sérieux que vendredi soir.

ALONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant