Aujourd'hui est un grand jour. Je sais que tout va probablement changer du tout au comble. Je fais enfin avoir les réponses (du moins la plupart) aux questions qui m'intriguent depuis si longtemps. Je vais pouvoir savoir ce qu'est réellement le Conseil de Londres. Et plus que tout, je vais retrouver maman. Peut-être pas aujourd'hui, ni demain, ni dans les semaines à venir, voire les mois, mais une chose est sûre, ces événements, celui du mystérieux collègue de mon père, du logo qui est apparu sur mon poignet et sur celui de Sara, de mes cauchemars répétitifs, et la mort de mon père, ont tous un lien avec le SCL.
Nolan et moi avons quitté exceptionnellement à quatorze heures, ce qui nous laissait amplement le temps pour nous rendre à la librairie dont Monsieur Belereau nous avait parlé et pour interroger Monsieur Lebrun.
On a pris nos vélos et on est parti en direction du 32 Avenue de la Seine. C'était à environ trente minutes en vélo.
En arrivant devant la librairie, Nolan a déposé son vélo sur le côté et a dit :
- Tu es sûre que c'est une bonne idée ? Et si Monsieur Belereau avait raison ?
- Si jamais il a raison, et que Monsieur Lebrun est aussi fou qu'il l'a décrit, alors on partira directement.
Il a semblé hésiter. Il était angoissé. J'ai continué :
- Moi j'y vais. Fais comme tu veux.
- Je viens avec toi. Il faut juste qu'on fasse attention.
Nous sommes rentrés dans la librairie. Malgré l'aspect vieux du bâtiment vu de l'extérieur, l'intérieur avait l'air d'avoir totalement été rénové. Il y avait de grands rayons remplis de livres de tous genres. Au centre de la pièce était situé deux petits fauteuils autour d'une table, sur laquelle était disposé un livre (probablement un nouvel ouvrage) ainsi que quelques magazines.
Mon regard s'est arrêté sur un livre en particulier. Il s'agissait d'un vieux livre, de part l'aspect déchiré et jauni de sa couverture. Il était disposé dans un petit rayon, sur lequel était affiché un papier avec écrit : "Livres à donner ! Servez-vous !". C'était un vieil exemplaire du "Tour du monde en 80 jours", par Jules Verne. Je ne savais pas pourquoi mon esprit s'était arrêté sur ce livre en particulier. Une femme plutôt âgée est venue nous voir. Elle a commencé, sur un ton peu aimable :
- C'est pour quoi ?
Nolan a répondu, en hésitant légèrement :
- Heu... nous voudrions parler à Monsieur Lebrun.
La femme a levé un sourcil tout en soupirant de façon nonchalante.
- Il est occupé.
J'ai répondu :
- Nous avons besoin de lui parler tout de suite. C'est important.
- Il est occupé je vous ai dis. Repassez plus tard.
Nolan et moi avons soupiré, puis il s'est avancé vers elle en disant :
- Nous en avons vraiment besoin. Il faut qu'on lui parle. On en aura que pour quelques minutes.
La femme a froncé les sourcils de mécontentement. Elle a croisé les bras, en signe d'impatience. Au moment où elle s'apprêtait à prendre la parole, un homme est arrivé :
- Qu'est ce qu'il se passe ici ?
Il avait l'air beaucoup plus aimable et chaleureux que la femme. Il avait un léger accent allemand. Il s'est approché. Il était très grand, et faisait au moins trente centimètres de plus que sa femme, qui de son côté, n'excédait pas les 1 mètre 60. L'homme avait les cheveux châtains, qui se teintaient de plus en plus de gris. Du même ton désagréable qu'elle prenait depuis le début de la discussion, la femme a répondu :
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ALONE
General FictionIl y a maintenant six ans, Eli habitait 6 Baden-Powell Street dans un petit quartier de Londres, avec sa mère et son père qui s'aimaient plus que tout au monde. Mais, comme la vie ne fait souvent pas de cadeaux, ce dernier est décédé, alors qu'elle...