Un vent frais chatouillait mes chevilles tandis que mes cheveux volaient. J'ai ouvert doucement les yeux. J'étais debout, dans un petit jardin. Le ciel était bleu et le soleil étincelait. Il faisait chaud.
Il n'y avait personne dehors. Derrière moi, se dressait une petite maison, dans laquelle une femme d'une trentaine d'années semblait cuisiner. Les fenêtres étaient ouvertes et les rideaux volaient de tous sens.
Je ne savais pas ce que je faisais ici, ni encore comment j'avais pu y arriver. Un silence étrange régnait dans l'atmosphère, comme le calme avant la tempête.
Soudain, deux petits garçons sont passées devant mes yeux en courant et riant.
- Excusez-moi ? ai-je demandé.
Aucun n'a répondu. Ils ont continué à courir dans tout le jardin, sans prêter la moindre attention à moi.
L'un d'eux avait les cheveux noirs, comme les plumes d'un corbeau, et le visage blanc comme celles d'une colombe. Des petites veines ressortaient sur son front. Il avait les yeux d'un vert transperçant et était habillé tout en noir. L'autre avait les cheveux bruns, des lunettes et les yeux bleus. Il avait les dents légèrement écartées. Son visage m'était familier, mais je n'aurai su reconnaître qui cela pouvait bien être.
Je me suis approchée vers eux, en haussant légèrement la voix :
- Excusez-moi ? ai-je demandé une seconde fois.
Une fois de plus, aucun d'eux n'a réagi, ils se sont contentés de continuer de jouer ensemble, comme si de rien n'était.
- Arrête John ! a fini par crier le garçon aux cheveux noirs alors que l'autre le chatouillait.
- Bonjour, je... je voudrais savoir où je suis, ai-je finalement dis.
Mais il ne semblait pas s'être énervé pour cela, une fois de plus, il ne prêtait aucune attention sur moi. Il a froncé les sourcils, d'un air inquiet.
- Qu'est ce qu'il se passe ? a demandé l'autre garçon.
- Chut ! s'est écrié le garçonnet au teint blanc en posant son index sur ses lèvres. J'entends quelque chose au loin.
Nous étions tous les trois à l'écoute, tentant de percevoir le moindre bruit ou signe suspect.
Soudain, une fumée d'une couleur grisâtre est apparu de tous les côtés. Les enfants avaient disparu, je n'étais plus que seule, dans la pénombre. J'étais effrayée.
- Est-ce qu'il y a quelqu'un ? ai-je appelé en posant mon bras contre ma bouche pour m'éviter d'avaler de la fumée.
Je me suis avancée vers une petite lumière blanche, la seule chose que je pouvais désormais voir, et j'ai finalement atterri dans un petit salon.
La décoration était vieille, en bois. Deux fauteuils gris étaient placés devant une télévision ancienne des années 80. Une nouvelle fois, l'endroit semblait être vide.
Je me suis avancée vers l'écran. Sur le meuble où il était posé, il y avait une cassette. Je l'ai prise. J'ai ouvert le boitier de la télévision et je l'ai inséré. Je me suis installée dans un des fauteuils et j'ai contemplé.
Devant mes yeux, se déroulait une vidéo de mauvaise qualité, mais sur laquelle on pouvait tout de même distinguer plusieurs adultes. Ils étaient tous habillées de façon élégante : les femmes portaient des robes roses, rouges et blanches, tandis que les hommes étaient en costards. Ils tenaient dans leurs mains une coupe de champagne. Derrière eux était disposée une longue table remplie de mets et de biscuits. Quelques enfants couraient un peu partout. Une nouvelle fois, la scène se situait dans un jardin, mais j'avais reconnu celui-ci. C'était le jardin de mon ancienne maison, à Londres. Et les personnes qui étaient là étaient probablement de ma famille.
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ALONE
General FictionIl y a maintenant six ans, Eli habitait 6 Baden-Powell Street dans un petit quartier de Londres, avec sa mère et son père qui s'aimaient plus que tout au monde. Mais, comme la vie ne fait souvent pas de cadeaux, ce dernier est décédé, alors qu'elle...