13 - L'abstinence

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NDA : La photo n'est pas de moi, c'est un montage trouvé sur Internet

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** 24 décembre 2019, à Paris. **

* Regina *

La main de ma conjointe vient cueillir la mienne lorsqu'elle clôture son récit. Je tente de la saisir mais ses doigts glissent jusqu'à ma jambe. A sa gauche, Henry fait le clown pour amuser nos convives. Absorbés par ses blagues et ses grimaces, personne ne prête attention à nous. Une bonne chose étant donné qu'Emma presse ma cuisse à plusieurs reprises. Son regard aguicheur me fixe sans aucune limite, tandis que son pouce se promène sur le tissu de ma robe. Je ne compte plus le nombre de provocations que nous nous sommes infligées au cours de la soirée, toutes plus irrésistibles les unes que les autres. Et c'est vrai, je dois admettre que j'ai initié ce jeu en première. Néanmoins, j'en récolte les conséquences en cet instant. Parce que si d'ordinaire je prends un malin plaisir à embarrasser ma partenaire, cette fois c'est moi qui le suis. Perdre le contrôle m'arrive peu souvent, je ne sais donc pas comment réagir.

Une bouffée de chaleur m'envahit. La responsable de cette dernière détient la rare capacité de me retirer ma prestance habituelle en un rien de temps. Au moindre geste, à la moindre requête, me voilà à sa merci. Des papillons voltigent au creux de mon ventre au contact de sa paume contre ma joue. Sa proximité me décroche les mêmes frémissements que sept ans auparavant, son parfum m'enivre autant que le jour de notre rencontre. Quand elle se penche vers moi, nos nez s'effleurent avec douceur. Son but consiste à me faire languir, j'en ai conscience. Son souffle m'appelle et je n'y résiste pas longtemps. C'est pourquoi je m'approche encore, dans le souhait de l'embrasser.

– Oh, un bisous! s'exclame le cadet, content de nous surprendre sur le fait.

Des ricanements s'élèvent aux alentours pendant que ma bouche atteint celle de ma promise. La concernée agrippe mon faciès en coupe en me rendant mon baiser de façon modérée. A contrecœur, je m'éloigne de ma bien-aimée afin de regagner mon installation initiale. Je vais devenir dingue à force de subir des frustrations à répétition. 

Cette pensée réactive une case de ma mémoire. Un souvenir presque équivalent à la situation présente qui engendre un gloussement de ma part. Aujourd'hui n'est pas l'unique moment où notre fils m'a interrompu avec ma blonde, après tout.

** 28 août 2017 **

Mes pupilles s'ouvrent lentement. A mon grand étonnement, le lit est vide à mes côtés. L'horloge du séjour annonce neuf heures et demi dès que je franchi l'entrée de la pièce principale. Je balaye les environs en vitesse, à la recherche de la seule occupante de la résidence. En effet, notre progéniture a passé la nuit chez David et Mary-Margaret, sous demande des intéressés. Ils adorent avoir leur petit-fils auprès d'eux, un état d'euphorie qui se vérifie d'ailleurs pour le chérubin. En plus de cela, c'est aussi l'occasion de se retrouver en tête à tête. En amoureuses, comme aime le dire ma compagne. 

En m'avançant au sein la cuisine, je la visualise enfin. Dos à moi, elle s'affaire à préparer des crêpes. Ma vue brouillée en raison de mon réveil récent ne me permet pas une analyse approfondie sur le sujet. Cependant, l'odeur vanillée qui émane de sa poêle confirme mon hypothèse. A chaque pas supplémentaire, une nouvelle senteur m'interpelle. La délicieuse arôme de ma dulcinée me titille les narines lorsque je me colle contre elle. Mes bras viennent entourer sa taille, un long frisson lui échappe. Mes lèvres se posent sur son cou en guise de «bonjour» puis son menton pivote à demi en ma direction. Un sourire radieux éclaire son minois, dévoilant une lignée de dents blanches. Ses envoûtantes prunelles brillent d'une lueur mi-admirative mi-reconnaissante. Puis, son œillade me contemple durant quelques minutes, en silence.

Au pied du sapin [SWANQUEEN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant