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Je ne pensais plus avoir à ressentir ce genre de sensation, mais mon cœur est littéralement brisé. Je n'arrive même pas à retenir mes larmes de couler. Comment les choses ont elles pu déraper à ce point en 24 heures?
Je pose le journal d'Alice sur ma table de jardin et et m'apprête à rentrer dans la maison, en ignorant Alice.

- Jessie attend s'il te plaît.

- A quoi bon? De toute façon tu ne penses qu'à toi dans cette histoire. Tu prétends que c'est pour mon bonheur, mais tu fais exactement l'inverse. Je savais que j'aurais dû faire plus attention et ne pas me précipiter. Mais puisque tu as décidé de fuir encore une fois, vas-y, je n'ai plus la force de me battre.

- Lis mon carnet s'il te plaît. J'ai besoin de temps pour réfléchir, et pouvoir parler calmement avec toi.

- Je ne le lirais pas. Tu doutes de tes sentiments, et tu n'es pas assez en confiance avec moi pour me parler. Tu n'oses même pas être toi-même.

- Jessie, stop! Arrête ! Laisse moi juste le temps de finir de parler. Je ne doute pas de mes sentiments pour toi, je t'aime comme une dingue.

- Tu m'aimes, mais tu veux partir! Vachement logique.

- Je n'ai pas l'impression de te rendre heureuse et ça me ronge.

- Tu veux me rendre heureuse ?

- Oui.

- Ne pars pas, nous pouvons gérer et traverser ça à deux. Même si ça prendras du temps, je ne veux pas que l'on se sépare.

- J'ai besoin de temps pour réfléchir. Je vais rentrer chez moi, j'ai besoin d'être seule, désolée.

- Tu peux être seule ici, je vais dans la chambre. Tu as le reste de la maison pour toi. Si tu veux rentrer chez toi, attends demain matin s'il te plaît. Je ne voudrais pas que tu fasses un accident à cause de la fatigue, et je te rappelle que tu as fait un malaise avant de rentrer.

Je me retourne et rentre dans la maison pour aller me mettre dans mon lit. Une fois allongée, je pleure à chaudes larmes et maudit le fait d'avoir trop parlé. Sans ça, nous ne nous serions pas disputées et Alice ne voudrait sûrement pas partir.

PDV Alice:

Je regarde Jessie rentrer et je ne sais plus quoi faire. Est-ce que je suis aussi égoïste que ça? Est-ce que je ne pense qu'à moi, au point de blesser la femme que j'aime éperdument?
J'ai besoin de marcher pour reflechir, mais je ne veux pas que Jessie s'inquiète en pensant que j'ai pris la voiture. Je me décide donc à lui écrire un mot avant de partir.

Le mot! Je me souviens qu'il y en avait un sur le plateau que m'a dépose Jessie. Je m'empresse de le prendre et de le lire:

Alice mon amour,
je sais que le moment est peut-être mal choisi pour te dire ça mais, je tenais à te dire que je t'aime énormément.
Malgré nos disputes, j'aimerais pouvoir me réveiller chaque matin à tes côtés, que la première chose que je vois en ouvrant les yeux soit ton doux visage.
J'aimerais que notre relation avance et que tu viennes avec moi en tournée.
Je ne supporte plus vraiment être loin de toi. Les séparations sont de plus en plus difficiles, mais j'ai espoir qu'un jour tu puisses m'accompagner au quotidien, et que l'on officialise enfin notre relation.
Je t'aime Alice Parker.

Je pleure en terminant de lire le mot.
Comment ai-je pu être aussi bête? Je dis à la femme de ma vie que je veux réfléchir sur notre avenir alors qu'elle souhaite que nous passons nôtre quotidien à deux.

Je me sens encore plus mal, et repense à ce qu'elle vient de me dire. Elle a raison, je ne pense qu'à moi dans cette histoire, j'en oublie que Jessie est là pour moi, et qu'elle fait de son mieux pour me soutenir, malgré mon comportement.

Je pense qu'il est temps que je prenne le taureau par les cornes et que j'affronte mes démons. Je monte à l'étage et m'arrête devant ma chambre de Jessie.
Une fois devant la porte, je prends une grande aspiration et frappe doucement contre celle. Mais pas de réponse, je tente une nouvelle fois en frappant un peu plus fort, mais toujours rien.
J'hésite un moment à entrer directement, mais je ne sais pas si Jessie acceptera de me parler.

Je m'apprête à partir vers le salon lorsque j'entends des sanglots à travers la porte. Je n'hésite plus un instant et me précipite dans la chambre, je mets à genoux à côté du lit, et pose ma main sur le dos de Jessie.

- Je suis désolée Jessie, pardonne-moi. Je ne suis qu'une imbécile.

- Le mot est faible ! Laisse-moi, je n'ai pas envie de te parler.

- Je ne te demande pas de me parler, juste de m'écouter.

- Va-t-en Alice! Tu ne penses pas que tu as fait suffisamment de mal aujourd'hui?

- Je le sais! Je suis là pour m'excuser.

- Tu t'excuses toujours, mais au final rien ne change.

- Tu as raison, je ne pense qu'à moi. J'en oublie que tu es là depuis le début pour moi, et je ne prends même jamais le temps de te demander comment tu vas, ou de parler de toi.
Tout tourne autour de moi et ma fibromyalgie. Mais je veux changer ça, je ne peux pas te promettre que ce sera parfait du premier coup, mais j'ai envie d'être prêt de toi.
J'ai envie de partager nôtre quotidien. Je souhaiterais que tu acceptes d'être à mes côtés du réveil au coucher. Que l'on officialise notre relation aux yeux du monde entier.

Est-ce que tu es prête à me laisser une dernière chance me rattraper et essayer de te rendre heureuse?

Nobody's Perfect !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant