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Alors que je viens d'éclater en sanglots.. Jessie me prend dans ses bras pour me réconforter, mais je sens bien qu'elle est tendue.

Mes pleures cessent, après de longues minutes et je me décale légèrement pour reprendre mon souffle mais Jessie ne veut pas me lâcher.

- S'il te plaît, je veux juste respirer et boire un peu.

Elle enlève ses bras et me laisse reprendre mes esprits quelques instants. Au moment ou je me tourne vers elle, je vois une larme glisser sur sa joue et elle me dit tristement.

- Je me doutais bien que tu avais vécu des événements difficiles, mais je ne pouvais pas imaginer à quel point. Je suis vraiment désolée pour toi Alice.

- S'il te plaît ne pleure pas, je ne veux pas que ça t'atteigne. Ils ont suffisamment fait de mal, et je n'ai pas envie que tu pleures de leur faute.

- Je ne peux pas faire autrement. Comment as tu pu vivre avec ça en toi aussi longtemps?

- A qui voulais tu que j'en parle? Personne ne m'aurait cru de toute façon. Tu comprends sûrement pourquoi je n'ai jamais su refaire confiance à quelqu'un.

- Tu aurais pu en parler avec ta tante. Ou avec un médecin, je suis sûr qu'ils t'auraient cru.

- Je n'avais pas envie de les embêter avec ça, et puis, je pensais que de ne jamais en parler, m'aiderai à oublier.

- Je comprends mieux certaines de tes réactions maintenant, et j'en suis vraiment désolée.

- Tu n'as pas à l'être, tu n'y peux rien.

Plusieurs minutes passent dans le silence, je suis dans ses bras, alors qu'elle me caresse tendrement les cheveux. J'essaie de réaliser que je viens de tout raconter à Jessie. Enfin pas tout à fait. Je n'ai pas raconté mes péripéties de ces derniers jours.

-Jessie? Je dois t'avouer autre chose.

- Je t'écoute.

- Tu vas certainement me détester après ça. Mais je ne veux vraiment plus rien te cacher.

- Je t'écoute.

Je soupire et ajoute.

- Alors voilà, depuis quelques jours je fais pas mal de conneries. Je fume et bois à l'excès, et je ne me contrôle pas toujours.
Je.. enfin.. j'ai eu des rapports sexuels avec la patronne du pub ou Adele m'a trouvé.

Son expression de visage change complètement, elle est visiblement agacée et blessée par mes aveux.

- Tu cherchais quoi en faisant ça?

- Oublier.

- Oublier quoi? Ton passé?

- Oui et t'oublier toi.

- Ça a marché?

- Non, c'était même pire. Je suis entrée dans un cercle vicieux.

Elle ouvre la bouche pour parler mais se ravise, elle semble se contrôler ou chercher ses mots. Au bout d'un moment, elle finit par me demander.

- Tu n'es pas obligée de répondre mais, j'aimerais savoir quelque chose. Pourquoi tu m'as repoussé et pas cette femme?

- J'étais ivre et sous emprise de drogue avec Marina. Alors qu'avec toi j'étais lucide, et puis, ce n'est pas pareil.

- En quoi c'est différent? Qu'est-ce qu'elle a de plus que moi?

- Tout est différent. Absolument tout. Et elle n'a rien à voir avec toi.

- Je suis perdue là. Ne tourne pas autour du pot.

-  Si c'est différent avec toi, c'est parce que.. je tiens à toi, que pour la première fois depuis mes quinze ans j'ai ressenti un profond désir en moi, et j'avais envie que l'on continue, mais j'ai pris peur.

- Tu sais que je ne ferais jamais rien sans ton consentement? Et que je n'ai absolument pas envie de te nuir.

- Je suppose oui. Mais j'ai surtout eu peur de mal réagir, et de ne pas supporter être touchée.

- Tu viens de m'avouer avoir eu des rapports avec cette fille.

- C'est un peu plus compliqué que ça. Je n'ai jamais fait suffisamment confiance à quelqu'un pour me laisser faire. Et dès que ça devient sérieux, je préfère tout arrêter. Les quelques rapports que j'ai eu, ne se sont pas déroulés dans de très bons contextes, et je n'étais jamais dans un très bon état.

-Alice, tu sais que tu ne pourras pas toujours repousser les personnes qui tiennent à toi, sans en payer les pots cassés? Et que je ne vais certainement pas te laisser te détruire sans rien faire.

- Je commence à m'en rend compte oui. J'ai vraiment merdé ces derniers temps et je voudrais te demander pardon pour mon comportement envers toi. Même si je n'étais bien, je n'avais pas à te rejeter. Je suis sincèrement désolée.

- Je comprends maintenant pourquoi tu me repoussais, mais ça n'excuse pas tout. Je ne t'aurais pas rejetée si tu m'avais simplement expliqué que tu n'étais pas prête. Et je voulais être là pour toi dans cette période difficile, même si c'était seulement en tant qu'amie.

- Je suis désolée. Est-ce que je peux te demander quelque chose?

-  Dis-moi.

- Est-ce que tu acceptes de me laisser une seconde chance? Je sais que j'ai vraiment merdé avec toi, mais j'aimerais bien me racheter.

Elle rit tendrement et se détache un peu de moi pour mieux me regarder dans les yeux.

- Tu penses que tu serais là dans mes bras si je ne tenais pas à toi? Tu penses que j'aurais demandé à Adele de te ramener complètement ivre chez moi?

- C'est toi qui a voulu que je vienne?

- Adele m'a appelé complètement inquiète, pour me dire dans quel état elle t'a trouvé. Malgré ma colère et ma tristesse, je lui ai demandé de te déposer chez moi, en lieu sûr. Je voulais veiller sur toi, et avoir des explications. Et surtout j'avais besoin de te voir.

Je ne réponds pas et me cache dans son cou. Elle me sert dans ses bras et nous restons comme ça, en silence.
Pas un silence lourd et pesant, mais agréable et apaisant.
Nous profitons de nos retrouvailles.

Je redresse légèrement la tête et dépose tendrement mes lèvres dans son cou. Je la sens frissonner, et décide de recommencer. Ses frissons s'intensifient, je continue et glisse ma main dans sa nuque et accentue la pression exercée par mes lèvres sur sa peau.

-Alice?

Je ne réponds pas, je continue mes bisous sur sa peau si douce.

- Tu veux bien arrêter, et m'embrasser?

Je me redresse et ne me fais pas prier. Notre baiser est d'abord tendre et timide, puis nos langues se touchent, se caressent, nos souffles deviennent courts. Lorsqu'elle mordille ma lèvre inférieure, je ne peux retenir un léger gémissement, ce qui l'a fait sourire dans notre baisser.
Je me recule à regret pour reprendre ma respiration, je sens que j'ai les joues roses, mais ne me cache pas pour une fois. Lorsque je regarde Jessie, une lueur que je ne peux expliquer brille dans ses yeux.
Je me penche de nouveau vers elle et vient déposer chastement mes lèvres sur les siennes et retourne me blottir contre elle.

- Jessie?

- Oui?

- Tu vas sûrement te moquer de moi mais, est-ce que nous sommes ensemble? Je veux dire un couple?

- Je ne vais pas me moquer de toi, mais je ne vais pas te répondre, je voudrais d'abord que tu me dises ce que toi tu veux.

- Pourquoi?

-  Je ne veux pas te brusquer, et encore moins aujourd'hui, après ce que tu viens de me raconter. Je pense que tu as eu assez d'émotions fortes, et j'aimerais que l'on y aille à ton rythme.

- Ok.

Dis je un peu déçue par sa réponse, je voulais qu'elle me dise que oui, nous sommes en couple.

Nobody's Perfect !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant