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PDV d'Alice:

Je viens de quitter la chambre d'Anastasia. L'appel de Jessie me laisse plus que perplexe et surtout la manière dont elle a mis fin à nôtre conversation.
Je rentre chez moi pensive, je m'installe dans le canapé avec une grande tasse de café.

Je me passe la conversation avec Jessie en boucle et des souvenirs remontent à la surface. Je suis partagée entre tristesse et joie. Le souvenir de ces doux moments en sa compagnie qui m'ont procuré tant de bonheur, me laissent aujourd'hui comme un goût amer.
Je ne pourrais plus ressentir ça désormais, plus comme ça et surtout plus avec elle.

Même si je sais que c'est de ma faute notre séparation, je ne peux m'empêcher de me dire qu'elle savait très bien que son absence allait m'être difficile, surtout avec la perte de mon père à ce moment là. Enfin bref! Je ne veux pas ressasser encore une fois toute cette histoire.

Je pense que je vais traîner un peu à la maison aujourd'hui. Ça me fera le plus grand bien. Je finis mon café et me lève pour m'en refaire un lorsque mon téléphone sonne. Je suis très étonnée de voir qu'il s'agit de Jessie. J'hésite un instant mais finis par décrocher.

- Excuse-moi de te déranger mais, est-ce que tu aurais du temps à m'accorder? J'ai vraiment besoin que te parler.

- Je t'écoute.

- Tu es seule?

- Pourquoi?

- Réponds moi s'il te plaît.

- Tu veux savoir si je suis seule chez moi ou dans la vie?

- Chez toi.

- Oui je suis seule. Mais pourquoi tu demandes ça?

- Parce que j'aimerais..enfin je ne veux pas te déranger.

- Si je réponds c'est que tu ne me dérange pas. Mais arrêtons de tourner autour du sujet. Tu veux me parler de quoi?

- Ce n'est pas facile pour moi de te l'avouer mais je voudrais que l'on parle de nous.

- De nous? Il n'y a plus de nous Jessie.

- De nous, avant.

- Écoute je ne comprends pas de quoi tu veux parler exactement. Mais tu ne veux pas en parler de vive voix plutôt que par téléphone?

- ...

-Jessie? Tu es encore là?

- Oui, je suis là.

- Tu ne veux pas me voir?

- Ce n'est pas ça. Je ne m'attendais pas à ce que toi, tu veuilles me voir.

- Nous ne sommes pas des enfants et je sais faire la part des choses.

- Très bien, tu es disponible quand?

- Je ne fais rien aujourd'hui, si toi tu es disponible on peut se voir.

- D'accord pour aujourd'hui. À quelle heure?

- Ça te dit un brunch? Il y a un nouveau café en ville qui vient d'ouvrir.

- Ok pour le brunch mais tu ne veux pas venir à la maison? J'aimerais que tu regardes quelques trucs en même temps pour du travail.

- Très bien. Dans combien de temps?

- Quand tu veux.

- Je peux être là dans 1 heure.

- Parfait.

Je m'apprête à raccrocher lorsque Jessie m'interpelle.

- Alice?

- Oui?

- Merci.

- Pourquoi merci?

- De prendre le temps de m'écouter.

- Ne me remercie pas trop vite, nous ne nous sommes pas encore vue.
Au fait je dois prendre des outils pour venir ou tu veux juste un avis?

- Juste un avis mais tu peux très bien venir en vêtements de travail si tu en as envie, ça nous rappellera des souvenirs.

Je souris en pensant à ces fameux souvenirs. Mais me mets une claque mentale lorsque je sens du désir monter en moi.

- Je ne voudrais pas t'infliger de telles souffrances, je viens en civile.

Nous rions légèrement toutes les deux à ma dernière phrase

- Bon je vais raccrocher, à tout de suite Jessie.

- A tout à l'heure.

Je reste dans la même position quelques secondes, je n'en reviens pas. Quel revirement de situation. Je vais revoir Jessie.

Je vais voir Jessie! Oh non! Je stresse subitement. Qu'est-ce que je vais mettre comme vêtements. Et pourquoi elle veut me parler de nous. Je suis complètement perdue. Je me dépêche de prendre une douche mais reste un moment devant mes vêtements à me demander lesquels porter.
Je ne veux pas en faire trop mais je ne veux pas non plus y aller en jogging.
Je vais faire simple, même si je sais qu'elle aimait bien quand je portais ce type de tenue. Jean slim noir, converse et t-shirt blanc avec une veste en cuir.

Je me coiffe légèrement et grimpe dans ma voiture. Je passe par une boulangerie et prend plusieurs choses qu'elle adore. Puis j'arrive devant chez elle. J'allais appuyer sur l'interphone pour qu'elle m'ouvre, mais la barrière s'ouvre juste avant que je n'appuie sur le bouton.
Je prends mon temps pour monter l'allée jusqu'à sa porte et en profite pour me donner du courage.
Je reste un instant devant la porte et souffle un bon coup avant de sonner.
Mon coeur bat à tout rompre. J'ai l'impression que je vais m'effondrer à n'importe quel moment.

Nobody's Perfect !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant