EXPLOSIF

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PDV STÉPHANE

Demain c'est Noël, cette journée tant festive que familiale me rappelle brutalement à quel point notre famille est brisée. Depuis le jour où Marco m'a annoncé que nos parents étaient morts lors de cette exploration le monde des Octaviuz s'en est allé avec eux. Je ne me souviens même plus du jour où j'ai fêté Noël avec joie et bonheur, la dernière tentative remonte à une année après la mort de nos parents, pour leur rendre hommage nous avions décidé de fêter Noël mais c'est vite parti en dispute. J'en voulais tellement à Kevin de m'avoir laissé gérer la situation tout seul alors que je n'étais qu'un jeune garçon qui avait lui aussi une vie, des occupations ou des amis, il m'a complètement abandonné pour suivre sa bande de drogués car à l'époque Kevin était un drogué accro aux fêtes et aux femmes. Je ne savais plus où donner la tête entre les Octaviuz trop rigides pour rendre un hommage digne à leur fils et les Lorenzo trop furax pour comprendre que ce n'était pas la faute mon père si leur fille était morte bien que le voyage était une idée de mon père. J'ai dû gérer le conflit tout seul essayant de me mettre à la place de tout un chacun, personne n'a essayé de comprendre que moi aussi je venais de perdre non pas un mais mes deux parents. Je n'avais aucune épaule où poser mon front et pleurer, je devais calmer les choses tout en essayant maladroitement de faire comprendre à une gamine que ses parents ne reviendront plus. Ça était les mois le plus dur de ma vie, je me suis énormément renfermé sur moi car porter le poids d'une famille sur ses épaules à un âge aussi jeune demandait beaucoup de caractère et encore une fois j'étais seul à essayer de faire de mon mieux pour que ma famille et moi-même ne nous éparpillons pas d'ailleurs je ne remercierai jamais assez Miss Ella pour son soutien, elle était la seule qui m'avait vraiment vu tellement que j'étais, elle avait consolé mon cœur meurtri du mieux qu'elle le pouvait et a toujours été là pour moi comme Richard. Lorsqu'on n'a organisé Noël l'année suivant la mort de nos parents je n'avais pas digéré le comportement de Kevin et le voir tout joyeux comme s'il était presque heureux de voir nos parents morts m'avait complètement grillé le cerveau, je lui avait collé une énorme gifle lorsque sa bande d'amis puant l'alcool s'étaient auto-invités à la soirée que moi j'avais pris soin d'organiser, je pense que c'était ça la goutte d'eau qui a fait déborder la vase. Ça fait si longtemps que l'événement s'est produit mais j'arrive pas à lui pardonner ce manque de respect, j'imagine que s'est lié au fait que je n'arrive pas à faire mon deuil et que tout ce qui touche mes parents me rendent complètement furax.
Je n'ai pas fait mon deuil je l'avoue, je n'arrive jusqu'à présent pas à passer à autre chose tout en sachant que les meurtriers de mes parents se baladent sereinement, je sais que c'est mission impossible de retrouver la trace de ses rebelles mais je n'arrive pas à me résoudre de laisser tomber l'affaire comme la police l'a fait depuis des années. Ce n'est pas de ma faute s'ils ont perdu la vie je le sais mais le sentiment de culpabilité et de colère qui rongent mon âme ne me permettent pas de réagir, de réfléchir normalement. Les autres ont raison, Lilas a raison, ce n'est pas ma faute, j'y suis pour rien mais putain pourquoi je n'arrive pas à vivre ma vie ? J'ai juste besoin de lâcher prise mais c'est trop dur, j'ai accepté ma condition de solitude pendant très longtemps et avoir une famille rien qu'à moi me paraît si inimaginable que je n'arrive pas à savoir comment me comporter, je n'enchaîne que boulettes sur boulettes à tel point que Lilas en a eu marre de moi. Je savais que ça allait arriver un moment où un autre elle allait se fatiguer de devoir me comprendre, se conformer à mon mode de vie, j'ai pété un câble... Elle a craqué.

Deux mois en arrière

Je revenais du boulot complètement épuisé, j'avais envie de faire quelque chose pour oublier que j'étais en froid avec ma copine alors à la place de rester derrière mon bureau à examiner des dossiers je suis descendu dans l'un des chantiers pour aider les maçons. Je n'avais jusqu'à là jamais fait une chose pareille, je m'étais même déguisé en complicité avec le contremaître pour que je passe pour un nouveau dans l'équipe. Cette expérience m'a permis de voir à quoi ressemblait un travail en équipe, ils avaient tous des problèmes bien plus grave que moi, des familles bien plus nombreuses à nourrir que moi, un travail beaucoup plus dur que moi pourtant ils respiraient tous la joie de vivre bien-sûr il y avait toujours des grincheux mais dans l'ensemble ils m'ont tellement bien accueillis que je suis rentré de très bonne humeur et très épuisé. J'étais rentré avec la ferme intention d'arranger les choses lorsque j'ai vu le spectacle qui s'offrait à moi, j'étais scandalisé pire catastrophé de voir Lilas décrocher le tableau préféré de ma mère, c'était l'œuvre d'un artiste peintre très célèbre et ce tableau était un cadeau de mon père pour leur quinzième anniversaire de mariage. J'étais prêt à rugir devant cet acte lorsque mes yeux se sont posés sur la totalité de la pièce, elle avait tout enlevé, du sol au plafond il ne restait plus que mon bureau et quelques meubles lourds. Mon sang bouillonnait, j'étais prêt lui bondir heureusement pour elle c'était une femme... Et que je l'aimais.

AMOUR VERSION RACISMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant