L'arène

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J'arrive à l'arène après une heure de marche. Je commence à m'échauffer en m'étirant et en sautillant sur place. Ensuite je frappe dans des sac de sables pour me vider la tête. Je finis par faire un trou dedans et toutes les personnes présentes dans la salle d'échauffement me regardent l'air apeuré. Et ce ne sont pas les plus coriaces qui sont présents. Ils arrivent beaucoup  plus tard en général. Il n'est que dix-huit heures et les combats commencent à vingt heures. 

Les plus forts arrivent à dix-neuf heures trente pour s'échauffer un peu avant leurs premier combat. Je fais comme ça aussi d'habitude, mais ce soir j'ai vraiment besoins de me vider la tête avant toute chose. 

Les plus forts arrivent et me regardent d'un mauvais oeil. Ceux-là je ne les ait pas vu depuis mes  seize ans et ça s'est terminé par quelques bras et jambes cassés de leurs côté sans sortir les crocs. 

Ils s'étaient définitivement entraînés comme des fous pour ce jour. Mais moi aussi je m'étais entraînée les quatre dernières années, dans le dos de Frank et sa famille, et aussi en combattant les démons seule tout en protégeant des groupes de bras-cassés. 

Ce soir j'ai une pêche d'enfer. Je sens que quelque chose va mal tourner comme toujours quand je suis en bonne forme pendant un tournoi. Le premier combat commence. 

Je m'assois sur un banc en attendant mon tour et je commence à faire le vide. J'inspire, je retiens mon souffle pendant trois secondes, et j'expire tous mes doutes en même temps que l'air de mes poumons. 

Je ferme les yeux et j'affute tous mes sens. Je sens la tension dans la salle d'échauffement. Autant de peur que de haine du concurrent. J'entend, les clameurs de la foule la foulent et le tic-tac de l'horloge. Je vois les sueurs froides perler sur les front des plus faibles et des plus jeunes en me regardant. Je sens, cette odeur de transpiration, de sang, et les snacks des spectateurs qui se délectent du spectacle. 

Le premier combat est terminé. Le vainqueur revient dans la salle d'échauffement sur ses propres jambes, et le perdant sur les épaules de l'arbitre et du toubib, évanouie avec le nez en sang. Il a beaucoup de chance. 

Les combats passent et voilà mon tour qui arrive. Je me lève, prend mes crocs et je passe la porte qui mène au centre de l'arène. Devant moi, un gamin. Il sait déjà qu'il a perdu en voyant mon regard. Je sens l'odeur de quatre loups. S'ils veulent voir du spectacle, ils vont être servi. 

La cloche sonne et le combat commence. Le gamin sort son couteau directement. Il se dit qu'il va avoir une chance en faisant ça, mais ça ne change rien. 

Il se jette sur moi le premier. Je lui prend la main qui tient le couteaux, je lui fait lâcher prise et avec une clé de bras, je l'immobilise. Je lui chuchote à l'oreille : 

" Si tu veux t'en sortir sans bras cassé ni autre chose, tu vas t'arrêter là, c'est compris ? 

- Oui. Me répondit-il la voix tremblante. "

Je me relève et lui lâche le bras. Je ne l'entend pas dire "j'abandonne", il reprend son couteau. Je me retourne et me dirige vers la sortie de l'arène, mais il ne dit toujours rien. C'est un désespéré. Trois... Deux...Un...Il attaque par derrière. Je me retourne brusquement, lui prend le couteaux et saisi son bras. Je le casse d'un coup sec en espérant que ça le calme. Il abandonne et repart dans la salle d'échauffement avec une fracture ouverte. 

Le sang commence déjà à couler. Le présentateur annonce enthousiaste : 

"Et c'est le retour de Bloody Silanaaaaaa"

La foule en délire m'acclame. Tous sauf les quatre loups. Je lève les poings en signe de victoire et ils m'acclament de plus belle. Je sens le regard noir d'Étrak me transpercer le ventre. Désolée mon joli, mais le spectacle ne fait que commencer. 

WolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant