L'alpha monde

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Il ne faut même pas quelques secondes pour qu'un loup gris que je reconnais être Dénar arrive à notre rencontre suivit d'un énorme loup au pelage gris avec des reflets argentés. Il n'a pas besoins de déployer une quelconque aura pour que je me rende compte à quel point il est puissant. J'ose à peine le regarder dans les yeux et c'est limite si je ne baisse pas la tête devant lui. C'est un comportement que je déteste : la soumission. 

Se soumettre équivaut à abandonner la vie à la pulpe. C'est accepter de recevoir les coups, les insultes, les pierres, les poignards, les viols, la torture. Un homme soumis est un homme mort. Dès que tu baisses les yeux, ton sort appartiens à la personne en face de toi. C'est pour ça que j'apprends à mes loups à ne se soumettre que devant leur alpha et jusque-là, ce choix sauvais plus de vie qu'il n'en prenait. Devant ce nouvel adversaire qu'est l'alpha monde, c'est du suicide que de se révolter. Les oreilles baissées et la queue entre les pattes sont de rigueur pour survivre.

Alors que le loup s'approche, je sens Étrak prendre ma main. Je n'avais même pas remarqué que je tremblais. La dernière fois que j'ai tremblé de la sorte était quand j'ai affronté le champion qui avait prit la suite de ma mère après sa mort. J'avais treize ans à l'époque. Le genre d'adversaire dont tu sais qu'il ne vas pas te lâcher jusqu'à la victoire et dont tu sais que la force te surpasse largement. 

On l'appelait le Monstre des arènes. Un homme sanglant, qui aimait faire souffrir ses ennemis jusqu'à ce qu'ils s'effondrent de douleurs et tombent dans le coma. Il s'est inscrit aux combats d'arène après la mort de ma mère car il savait qu'il ne la battrait pas, et il a tué des centaines de personnes par la cruauté de ses coups. C'était également l'homme qui avait manqué de me tuer en me plantant une lame près du coeurs et qui était responsable de six tentatives d'assassinat à mon encontre auxquelles j'ai échappé de justesse en lui brisant tous les os du corps pour qu'il s'arrête. C'était ainsi que j'avais réussis à le battre dans l'arène et  c'est ainsi que je l'avais toujours battu. À la sixième tentative d'assassinat, il a réussis à saisir son pistolet et s'est tiré une balle dans la tête, dans mon salon. J'avais quinze ans. Cet homme ne vivait que par le combat et la peur qu'il instaurait, un homme assoiffé de pouvoir et d'influence qui ne vivait qu'à travers ça, un homme qui à préféré mourir que d'admettre qu'il avait trouvé plus fort que lui dans une gamine pas encore majeure. 

L'alpha qui se dirige vers nous en ce moment laisse émaner le même genre puissance de lui... Mais en beaucoup fort ! 

Étrak me dit : 

"Calmes-toi, normalement tu n'as rien à craindre. 

- Super rassurant, merci mon chéri. Rappelles-moi de tuer ma mère quand toute cette merde sera finie. 

- C'est rare de te voir trembler comme ça. 

- La dernière fois j'avais treize ans, mon adversaire m'avait planté une lame à quelques centimètres du coeur et avait tenté de m'assassiner six fois par la suite. Il émettait la même impression de puissance pure que le loup qui s'avance vers nous, sauf que là c'est dix fois pire. 

- Je ne le laisserais pas te faire de mal, ni à toi, ni aux enfants. 

-Étrak, j'ai peur pour eux. Dis-je en serrant sa main plus fort. "

Il me regarde surpris de mon aveu. Il est le premier à savoir que je n'avoue jamais ma peur que ce soit pour moi pour les personnes qui me sont proches. Par ces mots j'avoue que j'ai peur de ne pas pouvoir protéger les petits êtres qui grandissent dans mon ventre ainsi que nos louveteaux qui attendent à la pulpe. J'avoue que je suis vulnérable, ce qui fait que je le suis d'autant plus.

Voyant cette lueur d'inquiétude qui grandis dans mes yeux, il se penche vers moi et m'embrasse. Il se relève rapidement et m'affirme d'un ton rassurant  : "tout va bien se passer". Je ne sais pas pourquoi, mais la moindre cellule de mon corps a envie de le croire. J'ai confiance en lui.

WolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant