Le Labyrinthe de Roxanne

Chapitre 12

Les deux jours qui suivirent furent calme et reposant, en tous cas pour moi. Je me remettais de ma nuit disons, mouvementée, je posais mes marques et mes repères au Bloc, je faisais la connaissance des quelques habitants et j'avais parfaitement intégré un petit groupe composé de Minho, Newt, Alby, Fry et moi. Poêle-à-Frire nous avait d'ailleurs appelé le Club des Cinq, sans connaitre la véritable signification de ce nom. Il nous avait dit que ça lui était venu comme ça, comme s'il s'agissait d'une référence dans notre ancienne vie. A la fin de la journée, nous partions manger, à une table où se trouvait notre bande. On mangeait toujours en dernier pour que Fry nous rejoigne rapidement à la fin du service. Après manger, je partais me laver sous les conseils du blond. Etant donné que les garçons se lavaient généralement le matin je faisais ma toilette le soir. Après ma douche, on allait parler tout ensemble avant le couvre-feu et on partait dans le dortoir. Mais ce soir, je partis immédiatement dans mon hamac pour être en forme pour ma première journée entre tant que coureuse qui se déroulerait le lendemain.
Lorsque Minho me réveilla, le soleil était à peine levé. Malgré ma nuit reposante, je grognai et m'enfonçai encore plus dans mon oreiller, obligeant le maton à arracher ma couverture.

-Et imagine j'étais à poil en dessous ? questionnai-je.

-Tu dors avec dix gars en chaleurs autour de toi, tu prendrais pas le risque de les provoquer comme ça. Si ?

-Oh je suis sûre que j'en serai capable.

-En vrai ouais. Mais en attendant t'es pas à poil. Debout, mademoiselle est une coureuse aujourd'hui.

Je parti m'habiller et me débarbouiller vite-fait dans les douches puis suivis le jeune homme jusqu'à la fameuse cabane dans la forêt.

Bienvenu à la salle des cartes, exclusivement réservée aux coureurs, fit-il en ouvrant grand ses bras pour me montrer la petite cabane bancale. Normalement on se lève plus tard, mais là je dois t'expliquer et t'équiper, m'expliqua-t-il.

-Pas de problèmes.

La salle en question était un petit cabanon circulaire, une table ronde au centre avec un semblant de maquette du labyrinthe au milieu, laissant tout de même assez de place pour pouvoir écrire. Minho fouilla dans une caisse et en sortit un harnais en cuire semblable à ceux que portaient les autres coureurs. Je l'enfilais mais visiblement il n'était pas fait pour les filles.

-Ça me fait mal, me plaignis-je.

-Arrête c'est même pas vrai.

-Ta gueule t'as pas de poitrine toi.

Minho explosa de rire. Lorsqu'il fut calmé, il me tendit des chaussures de course à ma taille et une montre. Puis il poussa une caisse révélant une trappe. Il sortit un jeu de clé et l'ouvrit.

-Tu ne dois parler de cette pièce à personne. Pour le moment seul Ben, Alby, Newt et moi connaissons cette pièce. Et maintenant y'a toi.

Je lui fis signe de fermer ma bouche à clé et il s'enfonça dans le sol en me faisant signe de le suivre. En bas se trouvait une pièce remplie d'armes, des arcs et des flèches, des épées, des couteaux... et tout un tas d'autre trucs.

-Si les blocards apprennent l'existence de cette salle, ça va être le bordel. Ils vont flipper parce qu'on est trois à avoir les clés et à potentiellement pouvoir les attaquer, c'est débile mais y'a forcément un tocard qui va penser ça. Ensuite ils voudront tous avoir une arme pour eux enfin... on va jamais s'en sortir.

-T'inquiète. Je suis une tombe.

Il me tendit une dague, que je pris, jouant quelque seconde à la faire tourner habilement dans ma main. Puis je me tournai vers les arcs et l'un d'eux m'interpela. Comme s'il m'appelait. Je m'avançais vers lui et passai une main sur les gravures fines sur son bois.

-Il est arrivé quand celui-ci ? demandais-je.

-En même temps que toi.

Je pris l'arme dans mes mains et au même instant, j'eus une sorte de flash.

Je me vis, dans une pièce semblable à celle où je me trouvais lors de mon dernier rêve. J'étais au centre de la salle, une cible contre le mur en face de moi, un arc dans mes mains. Cet arc. J'encochais une flèche, bandais mon arme et tirais. La flèche se planta en plein centre de la cible.

Je revins à la réalité.

-Cet arc. C'était le mien, avouai-je.

-Ça m'étonne pas. Il te va bien. Il est fin, les gravures, ça donne un côté raffiné. Et il est proportionnel à ta petite taille.

-Ha ha ha. Ma petite taille et moi on t'emmerde. Je te rappelle la patate que je t'ai mise ? Ton nez s'en souviens encore.

-Oh, je l'ai vexée.

Je replaçai l'arc là où je l'avais pris et remontai. En haut Minho me demanda de me placer de l'autre côté de la table, en face de lui.

-Bien alors, passons aux choses sérieuses, commença-t-il. Tu vas voire c'est très simple. Tous les soirs, on rentre du labyrinthe et on cartographie la section qu'on a exploré. Ben et moi, fait moitié moitié, et c'est plutôt épuisant. Maintenant que tu es là on va pouvoir faire un tier chacun et ça va nous faire une immense différence. Et quand on aura assez de recru pour faire une section par coureur, ça va clairement nous changer la vie.

-C'est quoi une section ?

-J'y viens. Le labyrinthe est composé de huit sections, chaque nuit, une nouvelle section s'ouvre dans un ordre bien précis, cette nuit s'était la trois. Puis la sept, la une, la cinq et ainsi de suite. Tu piges ?!

J'acquiesçais et on sortit de la salle des cartes pour partir vers le labyrinthe.