Marinette.
Depuis trois jours, ce nom ne cessait de le hanter.
Marinette...
Depuis trois jours, chaque fois qu'il l'entendait, un mélange hétérogène de larmes et de bouffées de haine lui nouait la gorge.
Ma Lady...
Depuis trois jours, chaque fois qu'il plongeait dans les ténèbres de ses paupières, c'était pour revivre la même chose. Encore et encore. Sans que jamais l'horreur ne perde de son intensité.
Jamais.
Lorsqu'Adrien ouvrit les yeux, la lumière du soleil inondait sa chambre. Une grimace étira ses lèvres. Il n'avait pas besoin de toucher ses paupières pour savoir qu'elles étaient complètement bouffies.
« Tu as encore pleuré toute la nuit, gamin... »
Cette voix geignarde, c'était celle de Plagg. En temps normal, s'il s'était exprimé sur un ton similaire, Adrien se serait gentiment moqué de lui, avant de lui demander ce qui le tracassait.
Aujourd'hui, il n'avait pas le cœur à rire, et sans doute ne l'aurait-il jamais plus.
Cela, il le devait au Papillon.
Il resta allongé sur le dos un bon moment, les bras écartés, à fixer le plafond sans le voir.
C'était comme si ces trois derniers jours n'en avaient été qu'un seul, et en même temps, comme si des siècles entiers étaient passés sans qu'il ne bouge de son lit. Il avait encore l'impression d'être plongé dans un cauchemar ; que, tôt ou tard, quelqu'un allait forcément le réveiller pour lui dire que tout ce qu'il pensait avoir vécu, tout ce qu'il ressentait, n'était qu'une vaste blague et que tout allait parfaitement dans le meilleur des mondes.
Marinette.
Le monde n'était pas parfait, et rien n'allait.
Plagg était assis sur l'oreiller qu'Adrien lui réservait toujours, considérant l'adolescent d'un regard empreint de tristesse. Il ne savait plus quoi dire, quoi faire. De toute façon, tout était vain : il ne pouvait rien pour lui.
Comme personne d'autre, d'ailleurs.
Le kwami de la destruction ouvrit la bouche pour briser ce silence insoutenable, sans aucune idée de ce qui allait en sortir, quand on frappa à la porte. Ni une, ni deux, Plagg se faufila sous la couverture, se lovant contre le flanc de son porteur en attendant d'avoir le champ libre.
Il voulait qu'Adrien sente sa présence, il savait qu'il en avait besoin.
Au son des pas qui résonnèrent timidement à l'entrée de la chambre, Plagg et Adrien reconnurent Nathalie Sancoeur sans avoir besoin de la voir, ni d'entendre le son de sa voix.
En apercevant le regard sans vie du blond rivé vers le néant, l'assistante de Gabriel Agreste s'immobilisa. À ses yeux, Adrien était comme un neveu – pour ne pas dire clairement un fils, par respect pour sa mère disparue. Le savoir dans un si piteux état était déjà insupportable en soi, mais être confrontée au tableau qu'il renvoyait en ce jour sombre se passait de mots. À dire vrai, elle ne savait plus très bien si elle devait rester en retrait – notamment parce qu'elle se sentait responsable du drame qui l'acculait –, ou si elle devait laisser tomber le masque et courir l'enlacer de toutes ses forces pour accueillir ses larmes sur son épaule.
Elle déglutit péniblement, ravalant le sanglot qui remontait la pente de sa gorge, et étreignit sa tablette contre son cœur.
« Adrien, il est bientôt l'heure. Votre chauffeur vous attendra dans l'entrée d'ici une vingtaine de minutes. »
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Marinette - Miraculous Ladybug Fanfiction
FanfictionPlongé dans un cauchemar éveillé depuis trois jours, le même nom se répète comme une litanie dans l'esprit d'Adrien. Histoire née de ma bande-dessinée en quatre cases "Little kitty on a roof", disponible sur mes comptes Instagram et DeviantArt.