Marinette - Miraculous Ladybug Fanfiction

Chapitre final

Quand il vit se profiler les contours de la boulangerie de Tom et Sabine Dupain-Cheng, Chat Noir se retrouva confronté à un dilemme de taille : entrer par la grande porte, ou éviter d'avoir à se chercher un alibi de plus et passer directement par le balcon de la jeune fille ?

Le balcon faisait très Roméo, et en d'autres circonstances – c'est-à-dire sans l'image de Ladybug et de ses larmes intarissables après la disparition de son autre lui qui ne cessait de le hanter –, l'idée l'aurait complètement séduit. Déjà avant de prendre conscience de ses sentiments pour la jolie brune qui occupait le siège derrière le sien au collège, Adrien agissait naturellement en preux chevalier à son égard, et il trouvait cela très plaisant. Maintenant qu'il savait qu'il ne souffrait pas de tachycardie, et que les battements affolés de son cœur en présence de Marinette avaient une explication beaucoup plus satisfaisante, il était prêt à saisir n'importe quelle occasion pour l'impressionner, avec ou sans costume.

Seulement, ce soir, il n'avait pas spécialement le cœur à se donner des airs de gentleman.

La grande porte – autrement dit, celle de la boulangerie – était une solution qui posait elle aussi problème. Notamment parce qu'il devrait se détransformer s'il ne voulait pas inquiéter les parents de Marinette, ni même les clients.

Surtout pas après une journée comme celle-là.

Sauf que se détransformer revenait à se retrouver en tête-à-tête avec Plagg pour au moins une bonne minute de marche, et qu'il se trouve en plein milieu de la rue ou non, Adrien savait pertinemment que Plagg ne se gênerait pas pour geindre qu'il le forçait à travailler après une journée aussi mouvementée, qu'il était vraiment pénible, un peu stupide aussi – parce qu'il avait agi sans réfléchir après la découverte du mot laissé par son double –, et qu'il aurait tout intérêt à lui fournir suffisamment de camembert pour étouffer sa colère divine une fois de retour au manoir.

L'idée était peu reluisante, mais pour ne rien arranger, la détransformation comprenait un autre risque.

Si Marinette est vraiment en danger, je vais avoir besoin de mes pouvoirs pour la sauver.

Et s'il entrait comme une fleur dans sa chambre, vêtu uniquement de sa panoplie signée Gabriel, il n'était pas impossible qu'il se retrouve confronté à un sérieux problème, et soit forcé de mettre son identité secrète en péril pour agir vite.

Il pesa le pour et le contre rapidement, puis stationna sur la grande porte.

« Détransformation. »

La seconde suivante, Plagg sortait de sa chevalière et se glissait dans sa chemise sans ajouter un mot.

Adrien, absolument sidéré, écarta son vêtement pour l'interroger du regard.

Un soupir las plus tard, Plagg grommela :

« Dépêche-toi, tu veux ? Il y a un reportage sur les secrets de fabrication du maroilles ce soir, et je ne compte pas en rater une miette ! »

Adrien pouffa de rire, un sourire tendre sur les lèvres.

« Accompagné d'une dégustation en direct, ça te va ? »

Le collégien aurait juré avoir vu des étoiles naître dans les yeux de jade de son kwami.

« Le chef en a acheté ? demanda-t-il, une perle de salive se dessinant au coin de sa bouche.

– Il se peut que je lui ai adressé une petite liste de courses personnelle, en effet. »

Plagg était sur le point de le remercier vivement, quand Adrien l'interrompit en plaçant un index devant ses lèvres.