Chapitre 4

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Chat Noir se tourna dans une lenteur irréelle, les yeux prêts à jaillir de leurs orbites. À mesure que l'image de son interlocutrice s'imprimait dans son esprit, sa bouche s'ouvrait de stupéfaction.

La réalité. Il fallait qu'il garde à l'esprit qu'il se trouvait bel et bien dans la réalité.

« Ma... Marinette... ? »

Les sourcils froncés à leur paroxysme, l'adolescente se pencha en avant.

« Tu te sens bien, Chat Noir ? Tu es tout pâle et... mais tu pleures ? »

Les paupières de Chat Noir battirent quelques instants, avant que son corps réagisse enfin : il se précipita vers Marinette et l'enlaça de toutes ses forces, la soulevant du sol de quelques centimètres, humant le doux parfum qui se dégageait de ses cheveux.

Elle était en vie, là, dans le cercle de ses bras. Il pouvait sentir son cœur s'affoler dans sa poitrine et la chaleur qui se dégageait de sa peau. Son visage n'était pas barbouillé de sang. L'arrière de son crâne n'était pas enfoncé. Elle allait bien. Elle respirait. Elle était vivante.

Il éclata en sanglots. Des sanglots bruyants, pareils à ceux d'un enfant. Sous le poids de l'émotion, ses genoux le trahirent : il entraîna Marinette dans sa chute, profitant de l'occasion pour cacher son visage dans le creux du cou de la jeune fille. Ses larmes redoublèrent, ses soubresauts également. Il tremblait tellement que sa prise autour de l'adolescente s'était intensifiée malgré lui, à tel point qu'elle en eût le souffle coupé.

Marinette sentait l'angoisse monter en elle comme les bulles de dioxyde de carbone dans une canette de soda. La dernière fois qu'elle avait croisé la route du chat le plus célèbre de la ville lumière, il profitait de leur victoire face à la énième akumatisation de bébé Auguste (à croire que le Papillon n'avait rien de mieux à faire que de jeter son dévolu sur un pauvre bambin qui piquait une colère pour un oui ou pour un non) pour fanfaronner devant elle, enchaînant des jeux de mots plus capillotractés les uns que les autres.

En d'autres termes, il se portait comme un chat-rme.

Elle l'avait aperçu dans le parc tandis qu'elle rentrait de chez Alya, où elles avaient passé la journée à garder les deux démons qui lui faisaient office de petites sœurs. Elle s'était d'abord inquiétée de savoir si un akuma était apparu entre le moment de son départ de l'appartement des Césaire et son arrivée ici, mais un rapide examen du Ladyblog avait suffi à écarter cette hypothèse.

Donc, Chat Noir était là, au beau milieu du parc qui jouxtait la boulangerie familiale, transformé pour une raison qui lui échappait totalement, et il agissait bizarrement.

Elle avait décidé d'aller à sa rencontre pour tâter le terrain. Après tout, il lui arrivait aussi à elle de se transformer quand des obligations personnelles l'y forçaient, et quelques fois quand elle ressentait le besoin de s'évader. Somme toute, ce n'était peut-être pas si grave.

Seulement, elle n'était plus qu'à une dizaine de mètres de lui quand elle l'avait vu de ses propres yeux se planter ses griffes dans la joue. Ses craintes s'étaient alors confirmées : quelque chose clochait.

Et maintenant, voilà qu'il l'étouffait contre son torse en déversant sur elle une pluie de larmes brûlantes, le corps tout entier secoué d'un irrépressible chagrin. Elle hésitait entre se tortiller pour essayer de dénicher une bulle d'air quelque part, ou répondre à l'étreinte du chat en dépit de ses difficultés à s'oxygéner convenablement.

Finalement, la seconde option l'emporta. Marinette passa ses bras dans le dos du héros en le caressant tendrement, se blottissant complètement contre lui.

Marinette - Miraculous Ladybug FanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant