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ALORS SUR LE PONTON, elle ne faisait que de pleurer. Allez, quelle serait votre réaction si vous avez toujours parlé à votre père mais n'ai jamais entendu sa voix ?
Isabelle avait tout fait pour ne pas pleurer, ne pas paraître faible. Mais là, elle ne pouvait plus se retenir. Non seulement, elle avait enfin dévoilé à son frère qui elle était, vraiment, mais elle avait aussi put entendre son père. De plus, il l'avait mentionné dans l'enregistrement destiné à John B.
D'ailleurs, ce dernier arriva vers elle. Son magnétophone à la main. Elle l'entendit arriver et s'asseoir au près d'elle. Elle s'arrêta de renifler et essuya ses larmes à l'aide du seul tissu présent qu'est son t-shirt. Ils ne dirent rien pendant de longues secondes, jusqu'à ce que John B commence la discussion.
— Si... papa voulait vraiment qu'on se voit, pourquoi est-ce qu'il t'as caché... pourquoi est-ce qu'il ne m'a jamais rien dit ?
Isabelle ne voulait pas répondre à cette question. Elle savait qu'il refuserait d'entendre la vraie réponse. Mais à quoi bon lui mentir, encore ?
— Quand papa et maman... étaient encore ensemble..
Ses reniflements la perturbaient, ses larmes ne faisaient que de réapparaître.
— Ils étaient vraiment heureux, on étaient tous heureux.
Elle regarda le ciel, comme si elle parlait aux dieux qui gardaient un œil sur elle.
— Puis un jour, maman et moi étions obligées de partir. Elle ne m'a jamais dit pourquoi est-ce que je n'avais pas le droit de revenir vers toi. C'est qu'avec papa que j'ai pu avoir ma réponse..
— Qu'est-ce qu'il t'a dit ? demanda-t-il
— Qu'on seraient en danger, que... Elle viendra nous chercher.
— Qui elle ?
— J'ai cru que c'était la Lune, la femme qui est à la tête des Chasseurs.
— Ton boss.
— Pas.. vraiment. grimaça-t-elle
Il arqua des sourcils mais laissa un léger sourire s'échapper. Il ne savait rien de sa vie, il comprenait la moitié de ce qu'elle disait.
— Alors qui ça peut être ?
— J'en sais foutre rien. Et putain, j'aimerais savoir, je te le jure.
Elle s'allongea sur le ponton, à moitié calmée.
— Au pire, on la verra le jour où une femme aura un flingue pointé vers nous.
Ils sourirent tout les deux. Les reniflements d'Isabelle retentissaient devant l'immensité de l'océan.
— Tu ne veux vraiment pas l'écouter ?
John B lui tendit le magnétophone. Elle tourna sa tête vers l'objet puis se redressa.
— Je sais pas...
— Il n'y a qu'un seul moyen de savoir. dit-il
Elle sourit et le prit en main. Elle avait affreusement peur. Elle cliqua sur un bouton positionné à droite de l'objet et du son en sortit.
— Salut, Belle.
Elle suffoqua et manqua un battement de cœur. John B la rassura en passant sa main dans son dos.
— Tu dois être dans un sale état maintenant. Je sais que ça n'a jamais été facile pour toi. Je n'ai vraiment pas été le meilleur père, pour vous deux. Je suis, vraiment désolé.
Des reniflements s'entendaient à travers l'enregistrement.
— Ma puce, si tu savais à quel point je regrette de t'avoir éloigné autant.
Les larmes d'Isabelle revinrent à la surface.
— Mais c'était le seul moyen pour nous, de rester une famille.
Une famille déchirée, surtout.
— Belle, s'il te plaît. N'oublies pas que tu es la seule qui peut la vaincre. Quand tu la verras, tu sauras si c'est elle. Tu es plus intelligente que moi sur ce coup là. Utilises la meilleure stratégie que tu puisses avoir, tu ne dois pas seulement la vaincre, mais aussi la convaincre.
Leur père soupira et on put entendre des bruits de pas à travers l'enregistrement.
— Tu es la prochaine Nébuleuse.
L'enregistrement s'arrêta. Même si son frère ne comprenait rien, Isabelle était encore plus perdue que lui.
— La prochaine Nébuleuse ?
— Oui, c'est un nom de code.
John B la regarda.
— Mais je n'ai toujours pas trouvé ce que ça voulait dire. Enfin, je n'ai jamais eu le temps de m'y accorder du temps. Ça n'était pas important, jusqu'à maintenant.
— Et bien, on dirait que tu as de nouveaux devoirs... soupira-t-il
Isabelle soupira. John B lui tendit ses bras, elle remarqua son faible sourire.
— Allez, on doit agir comme des frère et sœur maintenant, non ?
Elle sourit et accepta son étreinte. Ils restèrent dans cette position pendant longtemps, jusqu'à ce que les autres Pogues arrivèrent. Kiara avait un ukulélé à la main.
