Particuliers

Chapitre 15

Ils étaient assis à une table en silence, regardant le sol. Ils mangeaient mais ils étaient choqués et impressionnés à propos de ce qu'il s'était passé même pas une demie-heure plus tôt. Shannon les regarda les uns après les autres. Il fallait qu'elle fasse quelque chose, elle ne pouvait pas les laisser broyer du noir comme cela.
C'est les vacances scolaires là, qu'est-ce que vous avez prévu ? Demanda Shannon en prenant une frite.
Elle leur posait des questions sans importance pour leur faire penser à autre chose. Et ça avait l'air de marcher. En vérité, ils voyaient tous ce que Shannon essayait de faire, mais n'avaient pas le coeur de la contrarier alors jouèrent le jeu.
- On rentre passer du temps avec nos familles. Dit Iris
- Moi je vais chez mes grands-parents, dis William en souriant légèrement, ma grand-mère va me préparer ses fameux cookies pour mon retour et on va passer toutes nos soirées à regarder des feuilletons débiles à la télé et à faire la cuisine tous les deux.
- Je vais avec ma grand-mère, elle a prévu de m'emmener à la mer ! S'exclama Cassandra
- Moi chez ma cousine. Dit Iris
- Et moi chez ma tata, mais on a rien de prévu de spécial, ajouta Amélie, et toi Corentin ?
Il se tourna vers elle un air confus sur le visage, il ne l'avait pas écouté. Il regardait sa main qui tremblait.
- Qu'est-ce que tu as dis ?
Elle lui pris la main en lui souriant chaleureusement. Il lui rendit son sourire.
- Je te demandais ce que tu avais prévu de faire pendant les vacances.
- Mon oncle m'emmène faire du camping avec mon cousin et ma petite cousine.
- C'est super, dit Shannon, j'espère que vous allez tous bien vous amuser.
Calandra arriva inquiète en trottinant et vint s'installer à côté d'Iris :
- Pardon pour le retard, il y avait des bouchons sur la route, vous allez tous bien ?
- Un peu secoués mais ça va. Dit Corentin en souriant faiblement
- Vous me rassurez. Dit-elle en soufflant
- Tiens Calandra, je t'ai pris un cheeseburger.
- Merci Shannon, je meurs de faim. ( Elle croqua dedans puis les questionna. ) De quoi est-ce que vous parliez ?
- De ce que nous allons faire pendant les vacances. Répondit Amélie
- Et toi Shannon, qu'est-ce que tu as prévu de faire ? Demanda Will soucieux
- Je vais demander à mes amis de venir combattre avec nous. D'après ce que vous m'avez dit, nos ennemies sont nombreuses donc des alliés ne seront pas de trop.
- Je t'aiderais. Dit la membre du conseil
- Merci. Et vous, il faudra que vous vous entraîniez plus, dit-elle en montrant du doigt les jeunes wiccans, il y a sans doute des côtés cachés de vos pouvoirs que vous n'avez pas encore exploité. Peut-être pas pendant les vacances mais essayez quand même.
- Tu en est sûre ?
- Non, mais je sais qu'en général, quand un wiccan et où wiccane à un don, celui-ci peut évoluer. Et essayez si vous avez le temps avec tout cela de lire les livres que je vous ai donné sur les sortilèges.
- D'accord, et bien, on essayera.
- La Déesse Mère et le Dieu Cornu nous ont dit que nous n'avions pas besoin d'avoir notre élément sur nous pour pouvoir l'utiliser, par exemple Cassandra n'a plus besoin de briquet. Remarqua Corentin
- Vous m'impressionnez de plus en plus, vos dons sont vraiment incroyables ! S'extasia Calandra
- Au fait, comme on ne sait pas du tout quand elles ont prévu de faire s'écrouler un immeuble, il ne faut surtout pas que vous laissiez vos téléphones sur silence. Et si jamais vous êtes en cours, trouvez une excuse, par exemple qu'il y a un incendie chez vous ou que un membre de votre famille c'est fait cambrioler, quelque chose dans le genre pour que le lycée vous laisse tranquille. Remarqua Shannon
- D'accord.
Il y eu un court silence mais néanmoins gênant.
- Au fait Shannon, demanda Amélie, c'est quoi ton travail ?
- Elle est journaliste. Répondit Iris en lui souriant
- C'est ça. C'est pour ça que j'ai beaucoup de contacts, et je m'assure aussi que notre secret ne soit pas découvert.
- Wouah !
- Ce n'est pas grand chose.
Après quelques minutes de silence, Calandra s'exclama :
- Vous avez rencontrés la Déesse Mère et le Dieu Cornu en personne, c'est incroyable, je suis trop jalouse !
Le jeunes sourirent, ils se sentaient privilégiés et soutenus. Ils se dirent qu'au fond, si leurs parents étaient auprès des Dieux, ils pourraient peut-être espérer les revoir un jour...
Ils finirent leur repas puis rentrèrent à l'internat pour faire leurs valises pleines à craquer. Ils étaient sur le parking et se disaient au revoir.
- Vous allez me manquez !
- Vous aussi, passez de bonnes vacances !
Ils se firent tous la bise avant de s'en aller chacun de leur côté. Il ne restait plus que Corentin et Amélie sur le parking, celle-ci attendait sa tante et Corentin voulait restait avec elle jusqu'à ce qu'elle parte.
- Amélie... Il y a quelque chose à propos de mon passé qu'il faut que tu saches.
- Je t'écoute. Dit-elle inquiète
- Et bien... avant, j'étais un petit geek boutonneux. Tout le monde se moquait de moi. Et l'année dernière... j'ai changé physiquement pour devenir comme tu me vois maintenant. Mais... j'ai intégré un groupe de populaires. Je... draguais des filles et buvais de l'alcool. Je sortais en douce dans le dos de mes parents pour aller à des fêtes... J'étais un vrai connard et j'ai persécuté des jeunes qui étaient comme je l'étais avant. Mais je n'en suis pas fier. À la mort de mes parents, je me suis rendu compte qu'ils m'aimaient par rapport à mon physique et pas pour ce que j'étais vraiment et je me suis retrouvé tout seul. Je suis entré dans ce lycée pour prendre un nouveau départ. Je ne suis pas fière de qui j'étais avant... Et si tu ne veux plus de moi après ce que je viens de te de confier, je comprendrais.
Il repensa à son anniversaire qu'il avait passé à pleurer sous le feu d'artifice en repensant à ses parents qui le passaient normalement avec lui. Et à comment il les aurait abandonné pour aller faire la fête avec ses « amis » si ils n'étaient pas morts... Il avait baissé la tête, honteux. Amélie lui pris la main.
- Corentin. Ton passé est derrière toi maintenant. Ce qui compte c'est qui tu es aujourd'hui. C'est ce Corentin-là que j'aime, celui qui n'a pas à passer pour quelqu'un qu'il n'est pas pour être aimé car tu n'en a pas besoin. « Dans le monde, il n'y a pas d'un côté le bien et de l'autre le mal. Il y a une part de lumière et d'ombre en chacun de nous. Ce qui compte c'est celle que l'on choisit de montrer dans nos actes, ça c'est ce que l'on est vraiment. » Aujourd'hui Corentin, tu as choisi le bon côté et je suis fière de toi.
- Une citation de Sirius Black ? Je n'en attendais pas moins de toi Amélie. Je t'aime.
- Je sais.
Ils éclatèrent de rire et s'embrassèrent.
- Tu vas beaucoup me manquer. Dit-elle
- Toi aussi.
Une voiture arriva sur le parking.
- C'est ma tante, je dois y aller.
- Bye.
- Bye.
Elle l'embrassa rapidement avant de courir à la voiture.