De mon point de vue, j'ai commencé à m'épiler assez tard.
Au collège, l'une de mes amies m'a dit qu'elle coupait les poils de son pubis aux ciseaux. J'ai fait la même chose. Ouai, Cléa, t'es un mouton. Je ne sais plus vraiment pourquoi j'ai fait la même chose qu'elle. Peut-être que j'ai compris que les poils c'était comme le reste et qu'il fallait les cacher. Sexe = intime = cacher. Poil = sexe = cacher ? Je ne sais plus trop ce qui m'est passée par la tête, en tout cas, j'ai plus ou moins fait la même chose qu'elle. Je coupais mes poils pubiens aux ciseaux. J'ai gardé cette habitude. Quand ils sont trop longs à mon goût, je les taille un peu.
C'est en troisième que j'ai vraiment commencé à remarquer mes autres poils. Ceux sous les aisselles et sur les jambes. J'avais une amie, très proche, qui s'épilait de partout. On en parlait ensemble, mais elle ne me faisait pas de réflexion. Vers la fin de la troisième, pendant un cours de natation, quelqu'un m'a fait la remarque que j'avais des poils sous les bras. Les petits vicieux avaient suffisamment pousser pour qu'on les voit. Sur le moment, j'étais un peu gênée. Quelques temps plus tard, j'ai demandé à ma mère s'il fallait que je m'épile. J'avais 14 ans.
Ma mère a regardé mes jambes et mes aisselles en quelques secondes puis elle m'a dit que non, ce n'était pas la peine de m'épiler, et qu'on ne les voyait pas beaucoup. Faux ! On m'avait fait une remarque! C'était suffisant pour me déstabiliser. J'ai laissé ma mère repartir et je me suis retrouvée seule dans la salle de bain. Ma mère et moi n'avons jamais reparlé d'épilation jusqu'à tout récemment (je ferai une partie sur ce sujet plus tard). Donc ce jour-là, ma mère m'a dit que je n'avais pas besoin de m'épiler. J'ai tout de même noté certains changements. Dorénavant, elle laissait traîner ses rasoirs.
Du coup, j'ai appris à m'en servir toute seule. Dans la corbeille à côté des brosses à dent, il y avait un petit rasoir bic, et caché ailleurs (oui, j'ai fouillé un peu partout) un épilateur. J'ai donc appris à les utiliser. Depuis qu'on m'avait fait une remarque au collège, j'évitais les débardeurs et autres hauts qui pourraient révéler ma pilosité. Sauf que pour la boom du collège, j'avais une jolie robe bleue, qui laissait apparaître mes aisselles. Ni-une ni-deux, le jour même, j'ai passé un coup de rasoir, puis d'épilateur (pour être sûre). Je suis allée à la boom les aisselles rasées. C'était la première fois que je m'épilais.
Après, je l'ai fait toute les semaines. Enfin plus ou moins. Maintenant que j'étais venue à bout de mes poils, hors de question qu'ils repoussent!
Je n'ai jamais dit à ma mère que je m'épilais. J'avais un peu commencé à le faire dans son dos, et je ne voulais plus en parler avec elle. C'était alors un peu étrange. J'avais peur qu'elle remarque je n'avais plus de poil et qu'elle me fasse une réflexion. Bref, le monde à l'envers. Sachant qu'elle même s'épilait.
Et pour les jambes ? Etrangement, mes jambes ne me posaient aucun soucis. Enfin, je m'en fichais un peu. Je les ai rasé pour la première fois au début de mon année de 2nd, un peu avant mes 15 ans. Je ne trouvais pas mes poils moches. Pourtant, toutes les filles les rasaient, c'était donc bien qu'ils l'étaient. Pareil que la première fois, j'ai pris mon rasoir (j'avais enfin réussi à m'en procurer un), et j'ai tout coupé. Chaque semaine, je répétais la même opération et coupais tout. Pendant presque deux ans, j'ai coupé chaque poil de mes jambes et aisselles toutes les semaines ou presque. Même l'hiver. Et oui, la Cléa du lycée ne s'était pas rendu compte que personne ne voyait ses jambes pendant l'hiver. Quelle cruche j'étais!
Pour l'été, c'était encore pire. Je m'épilais le pubis une fois au début de l'été, puis je tentais de le garder imberbe le plus longtemps possible. Je refusais qu'on voit que j'avais des poils. Dans le même temps, je scrutais mes jambes, cherchant le moindre petit rebelle. J'ai aimé mon corps. Mes jambes imberbes, mes aisselles lisses, et mon pubis au poil court.
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Sexualité libérée
Non-FictionEt se dire "moi aussi je suis comme ça". * Ecrire en toute franchise sur ma sexualité, c'est un peu le défi que je me suis lancée. Aborder des sujets qui me tiennent à cœur, m'interrogent, me plaisent. * Partager mon expérience dans des chapitres co...