Poils /2

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Les poils et les autres.


Mes amies. S'épilaient toutes. L'une d'elle, Aurore, ne s'épilait pas les jambes, ou très rarement. Toutes mes années de lycée, je l'ai envié pour son détachement. J'aurais bien aimé faire la même chose qu'elle. Pourtant, dès que mes poils repoussaient, je les trouvais moches et coupais tout. Et puis clairement, je n'étais pas assez à l'aise dans mon corps pour supporter le regard des autres. Par contre, j'ai compris que je préférais laisser pousser un peu plus les poils de mon pubis.

J'avais d'autres amies avec qui parlaient. Les poils, je trouve que ce n'est pas un sujet très tabou. Assez vite, j'ai trouvé des amies avec qui en parler. On discutait entre nous. L'avantage d'avoir étais interne, c'est que je partageais tout avec d'autres filles. Même les douches. Donc j'en ai parlé assez vite avec mes camarades de chambres. Elles, ne s'épilaient pas l'hiver. Hum, j'ai quand même continué de le faire. Tout en continuant, j'ai tout de même réfléchi à cela, et je me suis dit que j'allais peut-être ralentir un peu le rythme. J'ai fini par remarquer qu'en effet, n'ayant pas une vie romantique trépignant, personne ne voyait mes jambes l'hiver. Et puis lesdites jambes étaient un peu sèches d'autant de rasages.

Il y a aussi ces phrases de vestiaires. Aujourd'hui, j'ai oublié de m'épiler, tant pis / J'ai pensé à me raser hier soir / Mince, j'ai oublié des poils. Plein de petits trucs qui m'ont fait comprendre, que même si la discussion était assez ouverte entres filles, on en revenait toujours au même point : il faut s'épiler. Pour quoi faire d'ailleurs ? Pour être belle ? Plaire aux autres ?

En tout cas, une chose est sûre, les gens avec des poils ne me plaisais pas. Jusqu'à l'an dernier, quand j'apercevais une aisselle féminine poilue, je trouvais ça assez péjoratif. Je considérais que la fille en question se laissait aller.


Et les garçons ?

En seconde, alors que je ne me rasais que depuis quelques mois, j'avais déjà compris, que je le faisais pour être plus belle. Et aussi pour ne pas subir les regards des autres. Bref, j'étais rentrée dans le moule un peu tard, mais j'y étais rentrée sans protester ou remettre en cause l'épilation féminine.

Je me souviens d'une chose très précise. A  15 ans, assise devant ma salle d'histoire-géo, je faisais semblant de traîner sur mon portable alors qu'en fait, je regardais les mollets des garçons. Pas bien compliqué, c'était la seule partie de leur anatomie qui était à ma hauteur. Ils étaient debout, j'étais assise par terre. L'un des garçons face à moi, avait tout plein de poil. Partout sur les mollets. De haut en bas. Je me suis dit que jamais, moi Cléa, ne pourrais sortir avec un garçon aussi poilu. Ironie du sort, on a fini par sortir ensemble. A ce jour, c'est même mon seul et l'unique (ex) petit-ami que je n'ai jamais eu.

Sexualité libéréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant