Chapitre 77

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Après que Charles ait accepté de rencontrer le Professeur Rossi, je fus beaucoup plus apaisée. J'avais le sentiment que tout irait mieux. Qu'après avoir entendu ses paroles, tout s'arrangerait pour nous. C'était notre seule et unique chance, nous ne pouvions ni l'occulter ni passer à côté.

La journée touchait déjà à sa fin et je n'avais pas l'intention d'abandonner Charles une seconde de plus. Je ressentais le besoin de rester auprès de lui jusqu'à ce qu'il l'emmène en salle d'opération, si tant est qu'il accepte de se faire opérer.

Je dus tout de même faire un saut à la maison, pour récupérer quelques affaires et prendre une douche. J'en avais grand besoin après toutes ces péripéties. Je la pris en quatrième vitesse, trop impatiente de retourner au chevet de mon homme.

Alors que je descendais les escaliers à toute vitesse, je vis Paul arriver avec un plateau sur lequel se dressaient deux sandwichs triangles fait maison. Je pouvais voir d'ici le saumon fumé qui en dépensait ainsi que la salade. Je n'avais pas vraiment faim, mais je ne voulais pas offusquer notre majordome. Me nourrir était bien la dernière de mes priorités. Je n'allais pas mourir parce que j'avais sauté un ou deux repas, en plus, j'avais l'estomac beaucoup trop noué.

Paul m'adressa un grand sourire tandis que je m'approchais de lui. Je déposai mon sac sur le sol, au pied des marches et m'emparai de ce casse-croûte improvisé en laissant entre les mains de mon ami son plateau ainsi que l'assiette.

- Merci Paul ! le remerciai-je.

- De rien Mademoiselle. Ne profitez pas de l'état de Monsieur Potens pour vous négliger. Il aura besoin de vous en pleine forme.

Il avait forcément raison, mais ça m'était plus ou moins égal. Il repartit avec son plateau en direction de la cuisine et je repris mon sac sur le sol, les deux sandwichs encore dans les mains. Je n'eus le temps de ne faire que deux pas que mon téléphone vibra dans ma poche arrière. Je me stoppai au milieu du hall et reposai une fois de plus mon sac au sol. Je venais de recevoir un message de Charles.

De Charles :

Si tu es encore à la maison, pourrais-tu me ramener quelque chose ?

De Margaret :

Bien sûr ! De quoi as-tu besoin ?

De Charles :

Je voudrais que tu me ramènes mon cœur !

Son cœur ? Je ne lui répondis pas par message et composai immédiatement son numéro.

- Charles ? Comment ça va ? m'enquis-je tout d'abord.

- Tu n'es partie que depuis une heure, grommela-t-il . Je vais très bien.

- Très bien ? m'étonnai-je. Se peut-il que tu ailles très bien ?

- Très bien pour quelqu'un qui est sur le point de mourir, corrigea-t-il. Il faut dire que mon sang est une vraie droguerie au moment où je te parle.

- De quoi as-tu besoin ? Paul préparera tes affaires et te les apportera plus tard.

- J'ai besoin de mon cœur !

- Quel cœur ? le questionnai-je en ne comprenant vraiment pas de quoi il parlait.

- Mon vrai cœur ! J'en ai besoin.

J'y réfléchis un instant et je compris enfin.

- Ton cœur que tu gardes dans un pot plein de formol ? fis-je ahurie. Pourquoi en as-tu besoin Charles. Ce n'est rien d'autre qu'un organe inutilisable dans un pot.

Cœur Artificiel Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant