C H A P I T R E 3

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L'air frais, de la journée qui n'a pas encore commencé, soulage la brûlure que l'angoisse s'est amusée à faire à ma gorge. Tout en courant, j'observe la vie naturelle s'animer. Les fleurs s'ouvrent délicatement pendant que le soleil se presse pour les couver. Les branches craquent sous les pas des animaux qui sortent.

Tandis que d'habitude, je fais de l'exercice avec mes écouteurs et des musiques, le volume au maximum, pour une fois, mes oreilles peuvent profiter de la douceur des oiseaux. J'avais envie et surtout besoin de me reconnecter à la nature, pour me relaxer et calmer l'agitation qui me hante. À court de souffle, je m'arrête un instant puis je marche pour détendre mes jambes.  

Au début, la charge qui m'a été attribuée ne me semblait pas si terrible, et même si j'aurais fait des choses impensables pour l'éviter, je me croyais capable de tenir pendant ces 10 petites années. Mais c'était sans compter ce que mes parents m'ont appris au cours d'une dispute qui éclata quelques heures à peine après le Conseil. 


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D E B U T D U F L A S H - B A C K

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C'est le dimanche le plus long de ma vie... Nous nous sommes enfin éclipser et pendant que je m'installe dans la voiture pour un trajet de près de 3 heures, je détaille la malle renfermant l'écharpe. Elle est sublime. Sa base est essentiellement constituée de bois, obscurci par le temps, elle est parsemée de particule d'or lui conférant cet aspect mystique qui m'intrigue depuis qu'elle est entre mes mains. Des incrustations de pierres se dévoilent sur les contours, mais mon étude minutieuse de l'objet m'a convaincu que l'attache de la malle est ce qu'elle  a de plus beau. Elle est en or vieilli ciselée, comme si une multitude de diamants étaient posés là, et est parfaitement moulée sur le coffre comme si c'était une prolongation de son bois qui avait débuté une transformation digne d'un récit d'alchimie. 

Les minutes s'écoulant de plus en plus lentement, je décide de lancer une vidéo sur mon téléphone et j'enfonce mes écouteurs et laisse le son coulé jusqu'à mes tympans comme de la lave face à une forêt.

Je sens que l'on m'arrache un écouteur ce qui me réveille en sursaut. Mes yeux lancent des éclairs à mon père installé du côté passager de notre petite voiture verte. Alors que j'étais prête à me disputer avec lui puisqu'il m'a sorti de mon agréable léthargie, je m'immobilise en observant sa mine. Il a l'air soucieux et enclenche un dialogue auquel je n'ai aucune envie de prendre part.


— Alexia, tu n'as pas ouvert la bouche depuis que nous sommes partis, qu'est-ce qu'il y a ?

— Qu'est-ce qu'il y a ?, je rétorque avec un ton empli d'amertume, ce qu'il y a papa, c'est que je me retrouve avec une nouvelle responsabilité dont je ne veux pas à cause de notre famille que je n'aime même pas ! Ce qu'il y a, c'est que vous n'êtes même pas intervenu pour m'éviter cette charge ! Ce qu'il y a, c'est que je me suis fait humilier par des propos que je vais avoir du mal à pardonner, et tu sais ce que je ne pourrais pas oublier ? C'est que pendant tout ce temps où je ravalais mon angoisse, vous hochiez simplement la tête.


J'oriente ma tête vers le paysage, espérant qu'il s'arrête là, mais je crois que cette journée n'a pas fini de me décevoir.


— Enfin, Alexia tu exagères un peu. Nous avons pris part dans le débat et nous avons fait de notre mieux pour te discréditer, mais si nous gardions ce détail pour nous, c'est pour la simple et bonne raison que tu te serais probablement vexée... Et puis tout le monde s'est montré très cordiale envers toi, tu as une tendance à tout amplifier, nous n'y sommes pour rien. Alors calme toi, je pense que nous devrons reparler un peu plus en détail de ton nouveau rôle, mais si tu le souhaites nous pouvons attendre d'être à la maison.


Mon attention reste centrée sur les arbres qui défilent, pourtant, je ne peux pas le laisser dire ça. C'est faut, je n'amplifie rien du tout, j'ai juste une excellente ouïe et les anciens ne sont pas discrets dans leurs propos.


— Ah oui, j'amplifie tout ? C'est bizarre parce que pour cela, il faut qu'il y ait quelque chose à amplifier. Et je suis persuadée que mon imagination n'était pas réveillée quand on m'a qualifié de « mauvais choix », « d'incapable »... Ou quand l'autre gaupe s'en est mêlée...

— Alexia !, prononcent mes parents en cœur.

— Quoi ? J'ai juste utilisé un langage aussi vieux que l'autre, je n'aurais pas dû ? J'essaye de m'adapter à tout le monde, je suis un peu perdue à force.

— Alexia, tu arrêtes ça tout de suite. Ne nous prends pas pour des idiots, tonne mon père.


L'automobile freine et je remarque que nous sommes désormais garés devant ma maison. Je m'empresse de saisir le coffret, puis je claque la porte en me dirigeant vers l'entrée de mon domicile. Mes parents m'appellent. Je les ignore, j'ai besoin de calme pour mettre mes idées en ordre. Je risquerai de partir en vrille s'ils commencent à parler des mauvais sujets. Au bout de quelques instants de silence, quelqu'un toque à ma porte et entre sans attendre ma permission. C'est encore mon père.


— Descends, il faut qu'on parle.


Je le suis à contrecœur. Dans le salon, j'aperçois ma mère assise sur le canapé et mon père l'a rejoint.


— Ton père et moi, nous aimerions que tu nous partages tes sentiments concernant tout ça...

— Je vais très bien, c'est bon. C'est tout ? Parce que vous connaissant ça me semble un peu court.

— Et bien oui, saches que nous sommes tout aussi inquiet que les anciens. Ce n'est pas que nous ne te faisons pas confiance, mais il faut vraiment que tu fasses très attention à cette écharpe.


Une larme s'échappe de mon œil pour aller s'écraser sur le parquet. Ils m'ont dit qu'ils préféraient ne pas me voir devenir la gardienne de l'écharpe car ils avaient peur pour moi, et qu'ils refusaient de me voir renier. En fait, ils ont surtout peur pour leur réputation à ce que je peux constater. Ils me dégoûtent. 


— J'ai une idée, on a qu'à la balancer dans le feu et hop, votre inquiétude s'envolera avec les cendres de cette écharpe.

— Ça ne vas pas ! Tu te rends compte de ce que tu dis ? Je refuse de te perdre après ce qui est arrivé !, me hurle ma mère, finalement, son cœur n'est pas totalement fossilisé.

— Tu n'as pas le droit d'en reparler et puis je suis sérieuse, plus d'écharpe, plus de problème et surtout plus de famille trop collante. C'est un raisonnement tout à fait logique.

— Je crois que nous avons oublié de te préciser quelque chose au conseil, une information très importante qu'Adélaïde avait fortement  souligné dans ses écrits..., reprend mon père.








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Coucou !! J'espère que tu vas bien et que ce nouveau chapitre t'as plu !


Je suis désolée, j'ai dû couper le flash-back en deux, donc le suite sera dans la prochaine partie. Si je ne le faisais pas la partie était trop longue puisque mon but reste de faire des parties assez rapide à lire.


---> Savais-tu ce que signifiait "gaupe" avant de lire le texte ? (Personnellement c'est un mot que j'ai découvert en rédigeant ce chapitre 😂😅)


---> Que penses-tu des parents d'Alexia pour l'instant ?


---> Que penses-tu d'Alexia ?


Sur ces quelques mots, je te dis à demain, 18h00, pour la prochaine partie !

Le tricot de mamieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant