Le tricot de mamie

P R O L O G U E

— L'expérience est-elle concluante ?

— Nous ne le saurons que dans quelques mois. Mais nos ordinateurs affirment que ça le sera. Cependant, des anomalies ont été détectées sans que nous parvenions à les définir précisément. Devons-nous lancer l'opération malgré tout ?

— Ces anomalies sont-elles majeures ?

— Et bien, cela dépend. Mais de manière générale, seule la santé paraît touchée.

— Dans ce cas, je vous autorise à déclencher l'opération. Faites un rapport détaillé pour que je puisse l'apporter aux membres supérieurs de l'Autorité.

L'homme quitte la pièce sans attendre de réponse. Il ne peut pas rester plus longtemps, ce qu'il voit dans leur regard pourrait le dégoûter de lui-même. L'apparence qu'il expose doit imposer le respect, d'ailleurs, c'est l'argument qui l'avait convaincu d'accepter. Aujourd'hui, il regrette amèrement son choix, mais cela lui a permit d'appartenir à la plus haute sphère atteignable dans ce monde.

Il chasse ses réflexions. Pour l'instant, il ne doit pas penser à lui. Son esprit est déjà bien trop occupé avec cette affaire qui se déroule sur Teriskos. Si seulement il y avait un moyen qu'aucun objet ne soit jamais dérobé, cela lui aurait ôté un poids considérable. À lui et au nouvel agent qui se retrouve affecté à cette mission dont la situation se dégrade plus qu'elle ne s'arrange.

~

La femme lâche le petit stylet qu'elle tenait dans sa main et hurle de joie. Peut-être est-ce plutôt de la peur face à ce qui l'attend ? Quoi qu'il en soit, elle s'élance dans la maison pour trouver son amoureux. Comment va-t-il réagir ? Et si ça ne lui faisait pas plaisir ? Elle tente d'ignorer ses doutes, puis elle décide de lui annoncer alors qu'il est encore dos à elle. Ce sera plus simple. Elle aurait bien voulu faire quelque chose de particulier pour ce moment, mais l'excitation et le besoin d'approbation surpasse amplement sa patience. Une inspiration. Une expiration. Courage.

— Chéri ? J'ai quelque chose d'important à te dire... Tu te souviens de petit pyjama que ma mère nous avait offert ? Et bien, le destin a voulu qu'un petit être vienne vite le prendre !

Il tourne la tête, des yeux arrondis par la stupeur. L'angoisse s'empare de la femme. Puis une lueur de bonheur éclaire le visage du futur papa.

— J'espère que tu es prêt à me voir toute ronde, elle s'exclame tandis qu'il la serre dans ses bras. 

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La suite arrive demain à 18 heures !