C H A P I T R E 17

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Mes sens sont altérés et ma vision se trouble, ne laissant apparaître que quelques images de temps en temps. Je suis perdue. Mon corps entier est secoué de tremblements, mon front lui, est assaillit par de la fièvre. Comme si je venais de faire un voyage en bateau particulièrement mouvementé. J'essaye de m'appuyer contre le sol pour me relever mais un poids s'abat sur mes épaules, m'empêchant de bouger. 

Je sens mon crâne s'écraser au sol, ajoutant une douleur supplémentaire à mon état déjà pitoyable. Ma tête serait-elle devenue trop lourde pour que puisse la porter seule ? Non, ce n'est pas ça. Ce doit être à cause de la personne avachi sur mon dos. Je ne comprends pas. Je ne sais pas où je suis, ni même si je suis toujours. Mais ce que j'arrive à percevoir m'indique qu'on essaie de me bloquer par-terre alors que je ne suis même pas capable de penser correctement. 

Ridicule. Ils ont dû deviner que je me moquer d'eux parce que le coup que je prends sur la tête n'avait rien d'agréable. Au moins, il me permet de rejoindre le pays des rêves. En m'évanouissant, je repense à ce que je m'étais dit ce matin, que j'allais avoir le contrôle sur la situation. Ma vie est vraiment une succession de mauvaises blagues.

Mon réveil est glaciale. Le seau d'eau gelée que l'on vient de me renverser sur la tête n'étant pas innocent. J'observe la pièce à la recherche d'indice. Elle n'a pas de mur. Enfin ce n'est pas qu'elle en est dépourvu, c'est que quelque soit l'endroit où mes yeux se pose, ils se perdent dans l'infini. Comme si les murs de cet endroit existaient mais sans être défini à une place précise. J'arrête l'étude des lieux, sinon je vais devenir folle. 

Mon esprit est bien moins confus, et j'arrive enfin à saisir ce qu'il m'arrive. Quand je suis tombée assise sur le tabouret, la porte s'est ouverte ce qui m'a... téléporter ? Jusqu'ici. Sauf que j'avais déjà essayé cette porte et ça n'avait pas fonctionné... Peut-être qu'il fallait que je sois assise. De toute manière, il n'y a pas d'autres explications alors je considère que c'est ça. Il fallait que je m'assois. 

Mes rêveries sont interrompues par un raclement de gorge des plus disgracieux. Une femme s'avance et prend la parole. 

— Bonjour. Votre présence ici étant imprévue, les gardes ont dû réagir de manière assez violente. Nous nous doutons que vous ne comprenez rien à ce qu'il se passe, et je suis au regret de vous informer que nous n'allons pas répondre à vos questions mais plutôt effacer votre mémoire. Pour l'instant, vous devez tout de même être présentée à l'Autorité. Suivez moi.

Bien qu'elle formule ça comme une demande, les deux gardes qui s'emparent de mes bras pour me forcer à avancer me dévoilent qu'il s'agit en fait d'un ordre. Nous quittons ma prison temporaire par une petite issue qui apparaît quand la femme clique sur un bouton. Malgré ma position délicate, je ne peux m'empêcher d'être impressionnée. J'aimerais tellement en savoir plus. 

Nous atterrissons dans un couloir baignant dans la lumière alors qu'il n'y a aucune fenêtre. La lumière semble provenir des murs eux mêmes. Je sens que l'on me tire en avant mais je suis trop absorbée par ma contemplation pour y prêter attention. Le plafond est couvert de sublimes dessins qui représentent tous une histoire sans que je puisse en deviner la nature, avec des reliefs qui leur donne un aspect plus vivant. 

— Avant de vous envoyer dans la pièce, vous devez connaître quelques règles très importantes. Tout d'abord, pour vous présenter ou saluer, dites « Anhogi vra Autorité». N'oublie surtout pas c'est « Anhogi vra Autorité », elle répète en détachant chaque syllabe. Ensuite, ne parlez que si on vous pose une question,vous ne pouvez pas en poser. Pour finir, vous avez l'interdiction d'utiliser la gika en leur présence, mais je doute que vous en connaissiez l'existence donc ça devrait aller.

Le tricot de mamieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant