Première phrase de la 26e page d'un livre

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Alors, pour ce défi, on devait choisir un livre, lire la première phrase de la page 26 et raconter la suite.


« Maintenant que je n'étais plus nue, je me sentais un million de fois mieux. » NIL, de Lynne Matson, page 26


Franchement, quelle idée aussi de boire autant ! Je le sait en plus, que je ne tiens pas l'alcool ! Heureusement, Jake m'a assuré qu'à part avoir dansé nue sur la grande table de la salle à manger, je n'avait ni blesser quelqu'un, ni trahit de secret, ni couché avec personne... Je m'étais simplement effondré quelques minutes après mon strip-tease et on m'avait déposée dans une des chambres d'amis. Je venais donc de me réveiller, de faire ma toilette et de m'assommer d'aspirine avant de rejoindre les autres au salon.

Cette fête avait été une réussite, enfin en tout cas d'après mes quelques souvenirs... On s'étaient retrouvés à 8, entre potes de l'université, dans le manoir des parents d'Enola (une baraque immense, perdue en peine campagne, loin de tout, remplie d'objet bizarres rapportés de nombreux voyages, et je dois le dire, un peu creepy sur les bords...). Je vais vous faire rapidement les présentations, notre groupe se compose de ma propre personne Talia, mon demi-frère Tom, son copain Will, ma meilleure amie Laure, ainsi que de Jake, Nino, Astrid et Enola.

Hier soir, nous avons visité la maison en jouant à se faire peur tout en se moquant des objets loufoques qui prennent la poussière sur les étagères (perso, les masques africains m'ont fait froid dans le dos). Une fois la nuit tombé, on s'est raconté les potins du bahut avant de lancer la musique, de danser et... de boire, beaucoup... Après, je ne vous cache pas que la mémoire me fait défaut. Je suis d'ailleurs très reconnaissante à Jake, qui ma réveillé ce matin, de m'avoir mis au lit, avant que les autres n'aient eu le temps de me dessiner dessus ou autre !

Je rejoint donc la salle de séjour, pressée de retrouver mes amis après avoir déambulé dans les couloirs sombres tapissés de tentures anciennes masquant les fenêtres... creepy ! Quelle n'est donc pas ma surprise en découvrant le salon vide. La pièce, qui hier soir me paraissait chaleureuse et accueillante n'est plus qu'une pièce sans âme. La grande table de bois noir me semble avoir une forme austère avec ses chaises au dossier droit surmontés de pointes acérées, le tableau d'un duc mort depuis des lustres sembles m'observer de son regard mauvais pendant que je m'approche de la table. Moi qui croyais trouver des cadavres de bouteilles sur et sous le meuble, je ne vois rien sinon un étrange petit calice en argent. Je m'en saisis et l'observe. C'est une œuvre d'art finement ouvragée, très élégante, avec un je ne sais quoi de morbide et d'effrayant. Est-ce la figure grimaçante d'un des angelots sur le manche qui me dérange ? Ou bien les traces brunâtres qui semble s'être glissées dans les gravures de l'objet ? Je hausse les épaule, ce n'est qu'un objet de pacotille comme tant d'autre ici ! Je le repose brutalement et part en quête de mes amis.

Je passe par leurs chambres et les trouves curieusement rangées, immobiles, comme si personne n'était passé ici depuis plusieurs années. Les lits sont fait, de la poussière recouvre même les tables de nuits, sauf celle de Jake, je peux y distinguer une empreinte de mains. Je soupire, quelle mauvaise blague sérieusement ! Je les pensaient plus matures que ça ! Je suis interrompue dans mes jurons par un grincement. Je sursaute puis cours dans la direction du bruit, pensant ainsi prendre mes potes à leur propre jeux. Je ne me retourne même pas quand je fait tomber un calice d'argent dans la précipitation. J'ai finis par localiser l'endroit d'où m'était parvenu le grincement, il s'agit de la chambre d'Astrid si je ne m'abuse, oui, c'est bien ça. Sur l'un des murs se trouve un masque mortuaire du Bénin absolument terrifiant, sa bouche grimaçante laisse apercevoir une ranger de dents d'animaux, les yeux sont cachés par la paille qui entoure le masque de bois, seuls des sillons représentant d'horribles larmes sont visibles. Un frisson me parcours à la vue de la parure tribale et je manque de m'évanouir en entendant à nouveaux un grincement, juste derrière moi ! Je me retourne pour découvrir une porte auparavant cachée par une tapisserie du Moyen-Âge représentant un bûcher de sorcière, s'entrebâiller dans un bruit sinistre... Il me semble entendre des rires au bout du couloir que cachait la porte, j'appelle donc mes amis, dans l'espoir qu'ils arrêtent leur mauvaise plaisanterie. Mais rien y fait, je prend donc mon courage à deux mains et après être allé chercher une lampe torche, je descend vers la source des rires.

Au bout de quelques minutes à parcourir le passage secret (d'ailleurs comment peut il y avoir un couloir aussi long dans la maison sans qu'on ne s'en aperçoive?), je débouche dans une pièce sombre, sans fenêtres, au milieu de laquelle se trouve un calice d'argent... Le même que dans la salle à manger, avec ses traces rougeâtres et ses angelots grimaçants. Je m'en approche avec circonspection et le touche du bout de ma chaussure. Soudain, les rires que j'avais entendus reprirent, plus proches, ils n'avaient plus rien de joyeux et paraissaient seulement cruels et menaçants... Un bruit indéfinissable ramena mon attention vers la coupe. Elle s'était mise à trembler aux rythmes des ricanements, et surtout, elle commençait à se remplir, comme par magie... Le niveau montait jusqu'à ce que le calice déborde et qu'un liquide rouge carmin ne se mette à couler sur le sol. Je savais maintenant d'où provenaient les traces crasseuse dans les gravures et pourquoi les ages hurlaient de terreur, c'était du sang qui s'écoulait du calice en gros bouillons visqueux ! J'étais pétrifiée devant se spectacle terrifiant, mais on me ramena bien vite à la réalité... Une mains aux ongles noircis et aux doigts pâles empoigna avec brusquerie mon épaule pour me retourner. Et je me trouvais nez à nez devant un Jake au visage écorché, dont les joues étaient recouvertes de larmes sanglantes. Je hurlais, au comble de la panique et ne pu qu'apercevoir la lame qu'il dirigeait vers moi, puis tout devint noir...

Je me réveillais en sursaut, dans mon lit. Je ne pris même pas la peine de m'habiller et dévalais les escaliers enroulée dans mon drap. Je ne m'arrêtais qu'au seuil du salon du manoir des parents d'Enola pour découvrir mes amis, attablés joyeusement. Ils rient en me voyant si perdue et me racontèrent la fin de soirée de la vielle. Au bout de quelques minutes, je finis par demander : Mais où est Jake ?

Mon demi-frère me fit les gros yeux en me répondant :

- Jake ? C'est qui ça ? Devant ma mine effarée il continua dans un rire, La boisson ne te réussi vraiment pas choupette, tu devrais aller te recoucher !

Je me figeais puis, résignée, finis par lui obéir. Tous irait mieux quand ma gueule de bois serait passée ! Cependant, en sortant du salon, je ne pu que noter avec effrois l'angelot grimaçant sur le calice au milieu de la table...

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