𝖣𝖾́𝖼𝖾𝗆𝖻𝗋𝖾

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Après avoir couru dans l'entièreté  du château, une jeune femme au teint d'albâtre et aux yeux couleurs jade s'arrêta pour reprendre son souffle. Ses longs cheveux bruns qui descendaient jusqu'à la courbure de ses fesses, touchèrent le sol en marbre lorsque la jeune femme se pencha pour reprendre son air. Elle plaça sa main sur sa poitrine. Sa main gauche portait l'héritage de la famille Hattaway. En effet, un grain de beauté en forme de cœur se plaçait pile poil sur le milieu de sa main.

Elena Hattaway, fille de Jason Hattaway et Loïs Hattaway, descendants d'une lignée de ducs et duchesses d'Angleterre . La beauté des femmes dans cette famille attisait la  jalousie des autres femmes et faisait tomber les hommes amoureux au premier regard. Elena  passa devant un énorme blason accroché au mur, il était protégé par une sorte de barrière en fer intégrée dans le sol . Le blason fut tricoté il y a 4 siècles  par ses ancêtres et représentait un ours. Son majordome, William, qui était présent depuis aussi longtemps qu'elle s'en souvienne et qui lui avait donné des cours depuis son plus jeune âge, lui avait expliqué que l'ours avait été choisi par la famille tout simplement parce que celui-ci était considéré comme le double de l'homme, un symbole de puissance, de renouveau, du passage des saisons, et même de royauté puisqu'il fut longtemps symboliquement le roi des animaux en Europe. Elena sourit en se remémorant le nombre de fois que William, son majordome qui était plus son ami qu'un simple domestique lui avait fait répéter cette phrase.

-" James ?" Cria-t-elle d'une voix douce.

Depuis quelques jours son frère l'évitait, ce que la jeune femme trouvait étrange. Tous les deux étaient très proches. En effet, le père d'Élena eut un enfant très tôt, elle, puis il eut James quelques années plus tard. Leurs différence d'âge n'était pas trop élevée. Lorsque celui-ci décéda de manière brutale, les deux enfants s'étaient rapprochés dans la douleur. Dans une semaine ce serait l'anniversaire de son frère et ils devaient le préparer ensemble. On n'a pas tous les jours dix-huit ans. Seulement il y a deux jours de cela, le jeune homme qui venait de terminer sa « scolarité » était sorti de son dernier cours l'air bouleversé. Elena avait mis ça sur le compte de l'émotion, enfin avoir fini avec toute cette discipline et ces textes à connaître. Seulement voilà deux jours maintenant qu'il se comportait de manière tout à fait étrange. Elena cria encore une fois le nom de son petit frère.

-" Il est dans la cour principale Élena." Résonna une voix.

Elle reconnut la voix de William. Normalement celui-ci devait l'appeler mademoiselle, ce qu'il faisait lorsque sa mère était présente mais Élena trouvait cela ridicule. Elle ne voyait pas le principe puisqu'elle connaissait cet homme depuis sa naissance.
Elle le remercia et descendit les quelques marches qui se trouvaient au bout du couloir. Elle souleva les pans de sa robe bleue turquoise et fit attention de ne pas glisser avec ses talons.Lorsqu'elle était petite cela l'amusait de pouvoir se déguiser avec de tels accoutrements, seulement avec le temps la jeune femme en eut assez de tout ce protocole et de ces fichues tenues. Elle arriva dans la cour du château, celui-ci était modeste mais il restait tout de même un beau château.  Elle se laissa surprendre par le froid de ce début de mois de décembre.

L'extérieur  était composée de deux étages, un avec des bancs et des tables en pierre, c'était souvent ici que se tenaient les banquets, et un autre plus bas réservé uniquement à la famille et à quelques invités d'exception comme la reine Elizabeth II. C'était un petit jardin à la française avec quelques petites fontaines magnifiquement ornées de fleurs.

Bien que petit le château employait tout de même 630 employés, sans compter l'orchestre que faisait venir sa mère les jours de fête. Elena connaissait tous les noms, protocole oblige.

Elle soupira en cherchant des yeux son petit frère.  Elle le trouva quelques secondes plus tard assis sur le banc la tête dans les mains.  Elle s'assit à côté de lui et celui-ci ne bougea même pas.

La malédiction des HattawayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant