𝗦𝗼𝘂𝘃𝗲𝗻𝗶𝗿𝘀 𝗲𝘅𝗽𝗹𝗼𝘀𝗶𝗳𝘀

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Le livre tremblait de plus en plus vite. De la lumière, d'une intensité telle qu'il en était impossible de deviner la couleur. Elena se décala vers la sortie, dans l'espoir de sortir de cette maudite pièce. Olivier, lui, ferma les yeux, trop ébloui pour faire quoi que ce soit. Le livre tremblait de plus en plus. La lumière ne perdait pas de son intensité, bien au contraire. Que se passait-il ?

-" Il faut sortir !" hurla Élena.

-" Comment ?!" articula Olivier.

Elena mit ses mains devant ses yeux et tenta de les ouvrir. Elle crut apercevoir des ombres dans la lumière. La première chose qui lui vint à l'esprit fut le yin et le yang. Ce symbole qui peut représenter la part d'ombre dans la lumière et la lumière dans la part d'ombre. Elle espérait juste que son frère soit assez fort pour laisser cette lumière briller le plus longtemps possible. À l'intérieur de la lumière, elle distinguait très nettement trois personnes et un... ours. Cet animal, elle l'avait dessiné pour son père étant enfant. Les larmes lui montèrent aux yeux dû à l'intensité de la lumière et avouons-le de l'émotion. Elle essaya tant bien que mal d'avancer vers celle-ci.

-" Que fais-tu ?" cria Olivier qui avait compris sa manœuvre. Elle ne répondit pas, elle était happée par un mutisme qui l'empêchait d'écouter ou bien même de répondre.  Elle voyait juste cet ours et ces trois silhouettes. Que faire . Avancer . Qui étaient ces silhouettes ? Était-ce dangereux? Une myriade de questions l'enveloppa. Trop de questions, pas de réponses et en grande impatiente cela frustrait Élena d'autant plus qu'il s'agissait de la vie de son petit frère. Sa mère était au courant. Pourquoi ne pas lui en avoir parlé ?

-" Elena! ATTENTION!"

À peine ces mots furent arrivés aux oreilles de la jeune femme, qu'elle fut projetée au sol. Olivier se trouvait au-dessus de la jeune femme et un bruit d'explosion suivi d'horribles acouphènes les surpris. Elena était complément perdu, elle ne savait plus où elle était ni même qui elle était. Des flash-back lui revinrent en mémoire;

-" Tu sais chéri, même la plus terrible des malédictions ne pourra J-A-M-A-I-S nous séparer. Elena observait par la serrure son père penché au-dessus du berceau.
-" Ne devient pas la bête qui sommeille au fond de toi, reste à jamais le petit bébé que j'ai créé et que j'aime." James gazouilla et l'homme eut un sourire nostalgique.
Condamner des jeunes hommes de 18 ans, quelles motivations étaient à ce point plus importantes que la vie d'êtres humain sur des siècles?

Se retrouver dans une Angleterre où les tensions régnaient. D'ailleurs, elle espérait qu'Olivier ne meurt pas à cause de celle-ci. Le pire dans tout ça était qu'elle ne pouvait rien lui dire... tiendrait-elle la promesse qu'elle avait faite à William? Pouvait-elle au moins lui laisser des indices ?? Toujours des questions, jamais de réponses, comme toujours. Encore et encore, elle ne voyait pas la fin de ce périple qui, hélas, venait à peine de commencer. D'autres flash-back lui revinrent en mémoire;

-" Papa?" Demanda la jeune Elena tout juste âgée de 4 ans.

-" Oui ma puce ?" Dit l'homme en se retournant sur son fauteuil.

Elena grimpa, comme à son habitude, sur ses genoux. Rien n'avait changé, l'odeur du bois crépitant dans la cheminée, le parfum de son père.

-" J'ai fais un caussemare."

-" Un caussemare?" Répéta l'homme avec un sourire attendri.

-" v'oui, z'ai vu des ours, beaucoup."
Les muscles de l'homme se tendirent.

-" Ah oui? Combien ?" Demanda-t-il d'une voix modérée.

-" Z'en ai compté 10 puis encore 7" dit la fillette en montrant avec ses mains un 10 et un 7 fière d'elle. Son père était nerveux, son sourire attendri s'était figé avant de disparaître. Il regardait Elena d'une manière étrange.

Tous ces flash-back lui revenaient en tête, son père faisait tellement d'allusion à cette malédiction!
Un espoir surgit soudain, et s'il n'était pas mort? Se pourrait-il qu'il soit lui aussi cherché à sauver son fils? Savait-il dans quoi il s'engageait lorsqu'il a épousé Loris .

Tellement de questions qui resteront sans doute sans réponses, le dicton de cette famille. Elena revint au présent. Le souffle coupé, elle regardait le mur de feu se dresser devant-elle. Elle ne parvenait plus à respirer. Mais où était Olivier bon sang ! Sa vue était embuée par les cendres qui lui tombaient dessus. Elle sentait ses poumons comme-ci ceux-ci se consumaient avec le bois qui au fur et à mesure partait en fumer...

~~

Dans une vallée au fin fond d'une montagne, il observait des moutons, qui, par troupeau, étaient occupés à débroussailler la vaste verdure. Plus que quelques jours et ce qui doit arriver, arrivera. Il regarda l'heure sur son téléphone dernier cri.

-" Survie, s'il te plaît Élena..." dit-il en murmurant en fixant la brûlure qu'il avait au poignet.

La chaleur, Élena ne la sentait presque plus, non elle avait l'impression d'être la chaleur. Ses yeux commencèrent à se fermer... elle a échoué, elle n'a pas sauvé son frère. Le feu ne l'avait pas encore touché qu'elle était déjà brulée. Sa main gauche, où ornait son grain de beauté, se leva entraînant son bras. Ses yeux se rouvrirent. Que se passait-il? Toujours guidée par sa main, elle se releva. Trouvant la force de par la dose d'adrénaline qui l'habitait.

Elle avait l'impression que sa main la guidait, comme si son instinct de survie se trouvait à l'intérieur de cette si simple petite tâche. Le feu continuait d'avancer et Élena n'avait qu'une seule inquiétude; Où était Olivier ? Ses jambes avancèrent seules, elle était comme une poupée désarticulée.

Dans son for intérieur, elle souhaitait rester et retrouver le jeune homme, mais son corps, lui, voulait impérativement sortir d'ici. Son instinct animal, peut-être, eu raison d'elle.

En un rien de temps et surtout sans savoir comment, elle se retrouva à l'extérieur faisant face au brasier géant. Elle chercha Olivier des yeux mais rien, pas une silhouette, pas même un indice laissant présager qu'il se serait enfui.

Elle voulait se montrer forte pour son frère, elle le voulait vraiment. Pour le moment, elle ressemblait plus à une jeune femme perdue et rongée par le désespoir, loin de l'image héroïque qu'elle se donnait il y a de cela quelques heures.

Les habitants du village commencèrent à sortir de leurs habitations. Un brouhaha commençait à arriver. Pourquoi la maison des Pawsey brûlait ? Elena passait totalement inaperçu face à la situation catastrophique qui se jouait sous les regards impuissants et affolés.

Elena avait face à elle deux choix;

premièrement, se présenter au villageois en prenant le risque de se faire traiter de pilleuse, voire de sorcière et donc se faire châtier ou pire... tuer !
Ou alors, courir loin et se cacher abandonnant ainsi Olivier. Et si c'était lui qui l'avait abandonné ? Non... impossible...

Après tout elle ne le connaissait que depuis quelques heures, donc pas du tout. Parfois, on pense connaître quelqu'un parce que ça d'air 20 ans qu'on se « connaît » mais parfois, on se rend compte qu'on ne le connaît pas. Comme si on avait croisé cet inconnu chaque jour pendant 20 ans. Devait-elle agir égoïstement?

Le risque était d'un côté trop grand pour elle. S'il était là, elle aurait vu. Les neurones aussi brûlants que la maison, elle fit son choix. Pieds-nus, elle prit le chemin qui menait tout droit au château. Après réflexions, ne prenait-elle pas plus de risques en allant directement à l'endroit où elle était susceptible de se faire tuer ?

Il était trop tard pour penser à cela. En effet, en relevant la tête, elle se trouvait devant les portes du château et pire, devant deux gardes, armés jusqu'aux dents....

La malédiction des HattawayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant