𝚃𝚘𝚐𝚎𝚝𝚑𝚎𝚛 𝚏𝚘𝚛𝚎𝚟𝚎𝚛 𝚊𝚗𝚍 𝚠𝚑𝚎𝚗𝚎𝚟𝚎𝚛

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"- Tu boudes ?

- Non.

- Si.

- Non je n'ai juste rien à dire.

- Oh.

- Pourquoi tu m'envoies des textos ? Je suis en face de toi...

- Tu ne me calculais plus depuis un moment.

- Excuse moi."

Il rangea son téléphone dans l'une des poches de son jean.

Gon était en face de lui, les bras sur le cadre de sa fenêtre.
Il le regardait, tout simplement.
Depuis la soirée d'hier, Kirua avait une sorte de malaise face à lui.
Pas dans le mauvais sens, il avait cette sensation étrange dans sa poitrine en croisant le regard doré de son petit ami.

Il ne savait plus comment agir avec lui.

Voilà, la raison de son malaise.

L'image de la lame maculée de sang ne voulait plus quitter son mental.
Au delà du mal-être évident de Gon, il se sentait nul d'avoir mal agi envers lui ce soir-là.

Et s'il faisait encore des gaffes pareilles dans le futur ?

S'il faisait du mal au garçon qu'il aimait sans s'en rendre compte ?

"- Tu m'ignore encore.

- Désolé.

- Et tu t'excuse encore.

- Je réfléchis trop. Pardon.

- Allons prendre l'air, ça te fera peut-être du bien."

Il referma sa fenêtre sous le regard mi-surpris, mi-triste de Kirua.
Ça y est, il venait de l'attrister.

Il referma aussi sa fenêtre et alla se changer.
Un simple sweat noir et un jean violet.
Les tons sombres lui allaient mieux, ils contrastaient avec sa chevelure et sa peau claires.

Ses baskets sombres enfilées, il rejoignit Gon en bas de son immeuble.

Lui aussi s'était changé, il portait un large pull vert bouteille qui lui retombait d'une épaule et un slim noir, basique.
Il n'avait qu'une boucle d'oreille, une tête de mort pendant dans le vide retenue par une perle noire.
Deux bagues vertes faisaient ressortir ses ongles maintenant peints en bleu.
Bleu comme ses yeux à lui.

Kurama ne pouvait pas venir.
Il n'y aura qu'eux.

Gon venait de prendre sa main sans prévenir.
Il l'entraîna de force vers le parc où se trouvait leur jardin secret.
Il était visiblement remonté.

Il arrêta enfin sa course quand ils arrivèrent face au banc qui trônait au milieu de l'espace vert, enfin orange.
L'automne avait déjà fait des ravages.

"- Pourquoi tu agis différemment avec moi ?"

Il ne s'en était pas rendu compte.
Pourtant, il pensait avoir agit naturellement avec lui.
Les salutations habituelles à la fenêtre, le concours de surnoms pourris, les projets futurs qu'ils envisageaient à deux....
Où avait-il merdé ?

"- Je suis toujours moi, tu sais. Je reste le même malgré tout ce qui s'est passé hier ou avant. Je t'aime.

- Moi aussi je t'aime. T'imagines pas à quel point. Et c'est ça qui me fait peur."

Le garçon aux cheveux blancs quitta le banc pour s'asseoir à même le sol face à l'un des nombreux buissons de fleurs qui poussaient un peu partout.
Ses feuilles étaient légèrement oranges, mais ses fleurs étaient encore intactes.

"- Je ne sais pas si je suis le bon pour toi. Avant toi, je n'avais jamais eu d'ami. Je suis ce qu'on appelle un handicapé social. J'ai toujours détester me rapprocher des autres, justement parce que c'étaient les autres. Je ne les connaissais pas, ni eux ni leurs intentions. L'homme est un loup pour l'homme disait Thomas Hobbes. J'ai toujours vécu selon ce principe et ai arrêté de chercher à me sociabiliser."

Il prit une des fleurs entre ses doigts.
Sa douceur et sa délicatesse lui donnèrent des frissons.
Elle était belle.
La couleur blanche de ses pétales lui rappelait ses propres cheveux, mais en plus clairs.

"- Mais toi, tu es arrivé dans ma vie comme un ouragan. Oui c'est affreusement cliché. J'ai pas trouvé d'autre phrase. Tout est allé beaucoup trop vite entre nous alors qu'il y a un mois à peine, je me demandais si j'allais te revoir. Je me suis mis à t'aimer plus que ma propre vie. Je ne sais pas si tu le réalise."

Il approcha la fleur de son nez.
Son parfum était semblable à celui du printemps, doux et frais avec une pointe fruitée.

"- La vérité c'est que je ne sais plus comment agir avec toi. J'ai peur de mal faire, de t'enfoncer. Je n'ai jamais connu ce genre de relation, si ce n'est dans les films. Alors oui tu vas me prendre pour un froussard fleur bleue, mais j'ai tellement peur de te faire du mal..."

Un nouveau parfum emplit ses narines.
Une odeur encore plus douce qu'il connaissait bien.
Il se laissa noyer dans cette effluve enivrante.
L'odeur d'une rose fraîchement cueillie, c'est ce que cette odeur lui inspirait.

"- Je t'aime aussi...

- On se le dit souvent non ?

- Orh tu gâches l'instant."

Il n'y avait pas plus belle vue que celle de son petit ami en train de sourire, allongé au milieu de pétales de fleurs multicolores.

Comment un être aussi magnifique pouvait-il se haïr autant ?

"- J'ai une idée."

Il vit Gon se relever à la vitesse de l'éclair et se diriger vers un tout petit arbuste d'où poussaient des fleurs pourpres.
Fleurs qu'il ne connaissait malheureusement pas.

Il revint avec deux fleurs, plaça une à son oreille gauche et l'autre à la sienne.

Que fait-il ?

"- Épouse moi.

- Euh...?"

Il n'avait trouvé rien d'autre à répondre.
Après tout que peut-on répondre à ce genre de demande si soudaine ?

"- Oui je sais Kiru. Ça va trop vite entre nous blablabla. Mais tu n'es pas le seul à avoir vécu dans la solitude. Je n'ai jamais eu de vrais amis moi non plus, à part toi. Je ne suis jamais tombé amoureux non plus. T'es mon premier en tout. Et même si c'est cliché, je voudrais que tu sois mon dernier. Oh et les fleurs, ce sont des pivoines."

Une demande en mariage authentique.

Kirua paniquait intérieurement.
Tout ces sentiments nouveaux qui le parcouraient le rendaient un peu perdu.
Oui il était perdu.

Cependant le regard de Gon l'aida à trouver la bonne réponse.

Se yeux dorés qui l'observaient comme la deuxième merveille du monde et le visage angélique de son copain finirent de l'achever.

Il voulait passer sa vie avec cet être de lumière.
Cet ange déchu et renié par les siens.
Ce garçon qui avait réussi à illuminé son quotidien si sombre.

Il voulait l'aimer à jamais.

"- Oui.

- Alors, par le pouvoir de toutes les fleurs de la planète je nous déclare mari et mari.

- Pff, si on m'avait dit un jour que je me marierai à quinze ans...

- Tais-toi rabat joie et embrasse moi."

Ils resteront ensemble pour toujours.
C'était ce qu'il se disait lorsque les lèvres de son petit ami se posèrent sur les siennes.
Kirua aimait Gon à en crever.

À en crever...

𝐋𝐨𝐯𝐞 𝐏𝐞𝐭𝐚𝐥𝐬 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant