Ascendants

Chapitre 29: Dans la brume

Sirius n'arrivait plus à respirer. Il n'arrivait plus à penser. Tout autour de lui semblait flou et il était persuadé quil tanguait sous le choc que subissait actuellement son cerveau. Il était seul au milieu de ce couloir glacial, les yeux rivés sur ce qu'il y avait devant lui. Un cadavre. Celui d'Aurora McBreamy. Elle était allongée là, les yeux grands ouverts, fixant malgré elle le maraudeur comme s'il relevait du destin que ce soit lui qui retrouve sa dépouille. Son visage n'affichait aucune expression, comme si sa mort était arrivée trop vite pour que ses traits prennent une quelconque forme. Sirius ne sut pas combien de temps il resta là, à fixer la Serdaigle, figé face à la dure réalité qui s'imposait devant ses yeux. Il y avait un cadavre devant lui. Il dut y rester assez longtemps car au bout d'un moment il entendit des pas et des éclats de voix arriver. Cela semblait hors du temps. Les rires au loin, les exclamations joyeuses et entrainantes, le cerveau de Sirius ne les analysait pas, il était focalisé sur qu'une chose. Il y avait un cadavre devant lui. Sirius ne comprit pas non plus pourquoi les rires qui étaient désormais à deux pas de lui avaient brusquement cessé pour se transformer en cri de terreur. Il ne reconnut pas non plus la voix de James hurler à quelqu'un, qu'il sut plus tard être Rémus, d'aller chercher Dumbledore. Non, Sirius n'entendit rien de tout ça car une seule chose à ce moment-là retenait toute son attention. Il y avait un cadavre devant lui.

Sirius se réveilla brusquement que lorsque James lui attrapa le bras, le forçant alors à quitter des yeux le corps sans vie de la jeune Serdaigle.

-Viens Sirius, il ne faut pas qu'on reste là, Dumbledore va arriver, dit James d'une voix hachée en remontant d'une main tremblante ses lunettes sur son nez. Il était en tenue de Quidditch, couverte de boue et l'euphorie qu'il ressentait quelques minutes auparavant, causée par la victoire de son équipe face aux Serpentards venait brusquement de retomber, comme tout le monde.

-Elle est morte, lâcha Sirius qui semblait sur le point de défaillir.

James pour la première fois jeta un regard à McBreamy et retint un haut de coeur lorsqu'il croisa le regard bleu de la Serdaigle, qui n'était pas habité par cette lueur un peu folle.

-Je sais, se contenta de répondre James la bouche étrangement sèche. Il ferma les yeux pour espérer enlever cette dernière image de la jeune femme de son esprit même s'il savait que cette scène resterait dorénavant gravée à tout jamais dans sa mémoire.

Brusquement les sanglots et les cris diminuèrent pour devenir plus étouffés comme si quelque chose désormais les empêchait de s'effondrer, qu'il y avait peut-être une dernière raison d'espérer que l'affreuse réalité qui pourtant s'imposait devant eux n'était qu'un cruel cauchemar. Dumbledore venait darriver. Le directeur se fraya un passage parmi les élèves qui s'écartaient à son arrivée, lui jetant des regards désespérés, mais James savait que malgré toute la puissance de Dumbledore, il n'existait aucun sortilège pouvant faire revenir les morts à la vie. Oui, l'excentrique Aurora McBreamy était bien morte et probablement par le sortilège si tristement connu : l'avada kedavra. Lorsque Dumbledore arriva à la hauteur des deux maraudeurs, Rémus sur ses talons, il ne leur apporta pas plus de précision, son silence en disait bien assez sur la fatalité qui s'était produit peu de temps au coeur même de son école. Jamais Dumbledore n'avait paru aussi grave de sa vie. Au travers de ses lunettes demi-lunes, ses yeux n'affichaient plus aucun brin de malice ou d'amusement, mais contrairement à Sirius dont le regard était figé ou alors à celui de James qui comme la majorité était plutôt ébranlé, le regard du directeur trahissait qu'au-delà du choc de que la mort de son élève représentait, il réfléchissait déjà à comment une telle tragédie avait pu arriver et surtout qui avait bien pu la causer. Il quitta des yeux alors la Serdaigle pour les poser sur Sirius qui était encore plus pâle que le corps sans vie devant lui.