Lilia
Vincent était là, devant moi, nous nous disputions, comme d'habitude. Il criait, et je ne pouvais m'empêcher de penser combien ce garçon me brisais. Il me faisais plus de mal que de bien. Je ne savais même plus pourquoi nous nous disputions. À vrai dire, je n'avais pas eu le temps de le savoir. Je venais juste de rentrer, n'avais même pas eu le temps de retirer mon manteau, ni mon sac, ni mes chaussures.
Je le regardais mais je ne l'écoutais plus. Et c'était quand sa main s'est dirigée vers mon cou, que je suis revenue à la discussion. Mais c'était trop tard. Je me retrouvais plaquée contre le mur, mon cou toujours dans sa main. Je pouvais respirer mais c'était douloureux. Je tentais de me retirer de sa poigne, mais en vain.
— Tu me fais mal, la douleur n'est plus que physique mais aussi mental.
Il me lâchait et commençait à trembler en se rendant compte de ce qu'il venait de faire. Je quittais rapidement l'appartement. Je me rendais chez la seule personne sur qui je pouvais compter.
J'entrais dans l'immeuble, et accédait à la porte de son appartement. Il n'était pas là et la porte était fermer. Je prenais le double des clés du domicile et entrais. Je retirais mes chaussures, mon manteau, posais mon sac et allais m'asseoir sur son canapé.
Une heure plus tard, alors que mon téléphone que j'avais mis en silencieux, ne cesser de s'éclairer toutes les deux minutes, Nabil rentrait.
— Meuf, préviens la prochaine fois. J'ai cru qu'il y avait quelqu'un.
— Désolée.Il retirait son manteau et ses chaussures pour venir s'installer près de moi. Il embrassait ma joue et je soupirais d'aise. De la tendresse, cela faisait bien longtemps que je n'en n'avais pas eu.
— Qu'est-ce que tu fais là ?
— Je ne sais pas trop, mentais-je, honteuse.Il me regardait, et fronçait les sourcils. Il saisissait mon menton entre son pouce et son index, me faisait lever la tête.
— C'est quoi ça ? Demandait-il.
Il passait sa main autour de mon cou, touchant du bout des doigts la marque violacé faisait la longueur de mon cou.
— J'aime bien quand il m'étrangle, je mentais encore une fois.
— Tu me prends pour un con ?Nabil n'était pas dupe. Il savait reconnaître quand il y avait de la violence quelque part. Et surtout, il savait quand je mentais.
— Lilia. Parles-moi.
— Vincent a pété un plomb. Je crois que ses affaires tournent mal ou je sais pas...
— Putain, il frottait son visage.Je baissais la tête, éreintée par cette situation.
Nabil relevait les yeux vers moi et regardais de nouveau mon cou.
— Arrête de regarder, murmurais-je.
Vincent n'avait jamais été aussi violent. D'habitude, ce n'était que des cris, jamais de geste déplacé. Mais il n'y avait pas besoin de violence pour qu'une relation soit toxique.
Nabil soupirait, et après avoir repassé les bouts de ses doigts sur la ligne violacée, il y déposait quelques baisers. Mon cœur commençait à s'affoler. Il tapait si fort que j'avais peur qu'il sorte de sa cage. Nabil devait sentir à quel point mon cœur s'emballait. J'étais même sûre qu'il pouvait l'entendre.
— Nabil, je soupirais, ses baisers m'apaisais, me faisais beaucoup de bien.
Il continuait, et de sa main gauche, il tenait ma joue afin de déposer des baisers sur l'autre. Il s'amusait à remonter de mon cou à ma joue. Sa barbe me chatouillait et un rire passait la barrière de mes lèvres.
Sa main se dirigeait en bas de mon dos, et il me rapprochait un peu plus de lui. Il déposait de nombreux petits baisers sur mon cou, traçant la ligne violacée. Ça me faisais tellement de bien. Ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas eu un tel moment de tendresse.
— Comment ça ce fait que ça te fasses autant de bien ? Je t'ai juste embrasser sur la joue et tu réagis comme si que tu..., il cessait de parler, semblait réfléchir et fronçait les sourcils, ça fait combien de temps qu'il ne t'as pas toucher ?
— Tu veux dire qu'on a pas coucher ou juste toucher simplement ?
— Les deux.
— Plus de trois mois.
— Et poser ses mains sur toi ?
— Je viens de répondre à ta question.Nabil soufflait.
— C'est une blague ?
— Non. Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas eu de câlin, ou juste un baiser sur la joue.
— Comment tu fais pour tenir ?
— Je ne sais pas.Sa main rencontrait de nouveau ma joue dans une incroyable douceur. Je sentais de nouveau mon cœur battre à une vitesse folle. Nabil descendait doucement sa main jusqu'à ma poitrine. Il posait cette dernière à l'emplacement de mon cœur et j'avais l'impression qu'il pouvait sentir les battements.
— Trois mois ?
— Plus ou moins.Il secouait doucement la tête de gauche à droite.
Il cessait de me toucher, s'enfonçait dans le canapé et s'allumait une cigarette.
— Tu trouves ça minable de ma part ?
— Non. Pas du tout. C'est juste que je le comprends pas.
— Pourquoi ?Il reprenait une bouffée de nicotine et écrasait son mégot dans le cendrier.
— Regardes-toi. Je tiendrais pas trois mois.
— Tu tiendrais combien de temps ?
— J'vais mettre un terme à l'attente.Il se jetait sur mes lèvres, et je me sentais revivre. Ses mains se posaient sur mes joues, je faisais de même. Notre baiser devenait plus passionné et je soupirais d'aise. Cela faisait si longtemps que personne ne m'avait embrassé de cette façon. Et j'étais heureuse que ce soit Nabil qui le fasse après trois mois.
— Nabil, murmurais-je de bien-être.
Il s'éloignait et un sourire naissait sur ses lèvres.
— Tu me laisserais... ?
— Je te laisserais tout faire.Il rit et je souris, heureuse de le faire rire.
Et c'était ainsi que nous avions, le temps de quelques heures, atténuer notre solitude. Il m'avait aimé, chose que trois mois auparavant, on ne me faisait plus. Et j'avais la certitude, que cette phase n'allait plus en être une avec Nabil.