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Ashley

Il est dix-huit heures, et je suis totalement prête pour l'université.

Quand Ethan m'a déposé chez moi, j'ai croisé les doigts pour que mon père n'y soit pas. Malheureusement, il était assis dans le salon à regarder la télévision. Il ne m'a rien dit quand je suis montée dans ma chambre, et malgré sa promesse de me laisser tranquille, la peur d'être en face de lui est toujours présente. Je ne sais jamais quelle réaction il pourrait avoir vis-à-vis de moi, il est beaucoup trop imprévisible. Cela m'effraie tellement que je n'ose plus être moi-même quand je suis près de lui.
Quand je vois son visage, avec son faux sourire chaleureux, certains souvenirs remontent à la surface.

Mon père giflant mère parce qu'elle a eu une baisse de salaire.

Ces souvenirs ne s'effaceront jamais de ma mémoire. Ils sont désormais gravés en moi.

Ma mère cachée dans ma chambre, posant un doigt devant sa bouche pour me dire que je dois me taire.

Ces souvenirs qui m'empêcheront d'avoir une vie heureuse, une vie remplie de bonheur.

- Ashley ?

- Oui, maman ?

- Ne laisse aucun homme contrôler ta vie, que ce soit papa ou ton futur amoureux. Je sais, tu n'as que dix ans, mais retiens-le pour plus tard.

- D'accord, maman.

- Je t'aime, ma chérie.

- Je t'aime, maman.

Ces souvenirs qui m'empêchent d'aller de l'avant, d'avoir du caractère et d'avoir confiance en moi.

Les hématomes sur le corps de ma mère, soi-disant à cause de son dur travail à l'hôpital.

Malgré tous ces souvenirs, je reste forte au quotidien. Il le faut, sinon je vais devenir folle. Folle de tristesse et de colère.

Mais parfois, cette carapace qu'on enfile tous les jours pour être un minimum heureux tombe de notre dos, et on laisse danser nos démons au-dessus de notre tête.

De chaudes larmes coulent désormais sur mes joues, et je me laisse tomber sur le sol de ma chambre. Ma maman me manque tellement.
Mon père n'a jamais voulu me dire la raison de sa mort, mais c'est évident que c'est sous ses coups qu'elle a lâché son dernier souffle.
Je l'aimais beaucoup, elle ne voulait que mon bonheur. D'ailleurs, elle a réussi, son réconfort m'a permis de ne pas vraiment faire attention à la façon dont mon père la traitait.
Maintenant qu'elle n'est plus là, je suis de nouveau misérable face à mon triste passé.

J'essuie mon visage et respire un bon coup. Ce n'est pas le moment de faiblir, mais plutôt d'être prête à gouter à la liberté.

Je me lève, et regarde tous les cartons déposés sur mon lit. Il y en a quatre, et j'espère qu'Ethan aura assez de place dans le coffre de sa voiture.
J'ai emporté principalement des habits, mais aussi des affaires scolaires et des affaires personnelles comme des shampoings et du maquillage.
Je pense donc pouvoir dire que je suis prête.

Je passe devant mon miroir pour attraper ma veste qui est posée sur mon bureau, quand mon reflet dans celui-ci attire mon attention.
Je fais marche-arrière et m'observe de la tête aux pieds. Tout ce que je peux dire, c'est que je ne me reconnais absolument pas. Je suis toujours habillée avec le short, le collant et le tee-shirt court que j'avais décidé de porter pour la soirée de Noah.
Ce style vestimentaire n'est vraiment pas mon genre, et maintenant, je trouve cela ridicule d'avoir voulu montrer celle que je ne suis pas à cette fête.

Bad Love ( Fr )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant