Blanche Neige

XVI. La chute de l'ange

Coucou mes soleils!

Aujourd'hui, je vous offre un chapitre un peu spécial puisqu'il ne contient absolument aucun dialogue.

Je sais que ça peut être chiant à lire, mais il est très important!

Je me considère également comme une auteure très sadique et j'aime le suspense donc... Voilà! Je vous aime fort.

À la prochaine et bonne lecture!

Hunt x

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Rester loin des Matthews n’avait pas été très facile pour le biker. Il se sentait comme un papillon face à la lumière et il n’arrivait pas à résister à l’envie d’aller vers eux. Quand Ben était venu le voir – il cherchait d'ailleurs encore à savoir comment il l’avait trouvé – le lendemain de sa dispute avec Will, il n’avait voulu faire qu’à sa tête. Cependant, lorsqu’il avait vu Willow le soir venu au bar, il dut s’admettre à lui-même qu’elle avait bien besoin d’une petite pause.

Elle n’était pas dans un sale état, pas du tout. Willow avait l’air fatiguée tout au plus, pas sur le point de s'effondrer. Connaissant le personnage, il se disait qu’il était probablement impossible de la faire tomber. Willow respirait la force de survivre envers et contre tout.

Non, le problème était dans son regard vide. Habituellement, ses yeux étaient la définition même d’expressif. Ezra pouvait presque y lire chaque pensée, son regard orageux n’avait pas de filtre pour lui. Sauf que ce soir-là rien ne traversait les iris bleutés. Pas même la moindre petite étincelle. Juste rien.

Cela blessa le biker plus que de raison. Il savait qu’il n’était pas un homme bien. Il vendait de tout, de la drogue jusqu’aux êtres humains en passant par les armes à feux. Le sang qui tachait ses mains aurait pu remplir des rivières sans fin et il n’en ressentait aucune culpabilité, n'avait pas de conscience ou de sens moral. Il était cruel et sadique, le motard aimait faire souffrir. Ezra aimait entendre les cris de douleur de ses victimes pendant qu'il leur cassait les os ou entaillait leur chair pour en faire des lambeaux.

Il prenait son plaisir dans la souffrance des autres et ne s’en cachait pas. Il était respecté pour cela dans son milieu et il en était fier. Par contre, la douleur ou plutôt l’absence de douleur dans le regard de la noirâtre lui fit mal.

Il était mauvais en tant que personne et pour Will, il le savait. Il lui avait balancé des horreurs au visage par simple fierté, parce que son ego avait été piqué. Pourtant, il n’en pensait pas un seul mot, il avait simplement voulu être méchant sans vraiment se contrôler lui-même. D’ailleurs, même s’il regrettait ses paroles, il ne s'excuserait pas. Il avait beaucoup trop de fierté pour ça et le mot « pardon » ne fait pas partie de son vocabulaire. Il ne l’avait jamais dit de toute sa vie et je ne le dirais pas non plus maintenant.

Il continua tout de même à garder un œil sur elle en disparaissant de son environnement. Ezra lui laissa plusieurs mois pour respirer, il avait un bon paquet de problèmes à régler de tout façon. D’ailleurs, toutes les informations qu’il avait récolté sur Willow – qui n’existaient plus qu’en un unique exemplaire dans un document de son coffre-fort – le poussait davantage à prendre ses distances. Elle en avait vraiment baver et la noirâtre méritait bien une petite pause.

Alors qu’elle ne fut sa surprise lorsqu’il entendit Willow de l’autre côté de la porte de sa maison en lui faisant subir un piteux traitement. Il l’ouvrit en fronçant les sourcils se demandant bien ce qu’il se passait. Ses yeux s’ouvrirent grands lorsqu’il vit dans quel état elle était. Il ne put même pas ouvrir la bouche qu’elle lui lança une bombe qui lui fit rater un battement.

Il la fit entrer chez lui et la regarda quelques secondes. La fatigue creusait ses traits délicats plus qu’à l’habitude. Du sang rouge vif couvrait ses joues, son nez et son menton ainsi que de nombreuses éclaboussures un peu partout sur son visage et dans son cou. Elle en avait même un peu sur ses lèvres tremblantes. Le bandeau noir était sur le point de tomber au sol avec ses cheveux fins en bataille partant dans tous les sens. La totalité du devant de son uniforme constitué d’un pantalon bourgogne et un polo blanc aux manches de la même couleur que le bas était imbibé de sang. Le liquide sanguin couvrait tous les bras de la jeune femme. Elle aurait pu faire peur à voir si le motard n’avait pas à ce point l’habitude de voir couler ce liquide rouge.

Non, le pire de tout son apparence n’était même pas physique. C’était l’armure de Willow qui venait de voler en milles éclats. Le biker s’était toujours dit qu’il était impossible pour elle de s’effondrer, il réalisait à ce moment même qu’il avait eu tort.

Will tenait debout pour son fils, le point central de sa vie. Ben était son univers en entier. Sans lui, elle ne savait pas comment être forte et tenir le coup. Elle était à un fil de casser. L’expression sur son visage couvert de sang était de la pure détresse, elle venait de perdre la seule chose à laquelle elle s’accrochait.

Jamais de toute sa vie, Willow n’avait été aussi vulnérable et petite. Ezra ne pu s’empêcher de l’enlacer et de la serrer contre lui avec une force à lui broyer les os. La noirâtre empoignait son t-shirt tellement fort que ses jointures en blanchirent. Au creux des bras du biker, elle se laissa aller aux mêmes larmes et cris de douleur qu’au Carol’s. Sa vie venait de s’effondrer et elle aussi.