XIII. Grosse pointure

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Coucou mes rayons de soleil! J'espère que vous allez bien!

Un chapitre posté 6h trop tôt diriez-vous? Et bien oui! Je suis en plein déménagement et il fait trop chaud la journée pour faire des boîtes alors je me suis décalée haha!

Je compte donc dormir à midi chez moi, 18h00 pour la France à l'heure habituelle de publication. Alors je poste un peu avant.

Vous avez tous.tes beaucoup aimé la douceur d'Ezra... Il faudra donc vous souvenir aujourd'hui que je vous aimes très fort!

Bonne lecture et à mardi!

Hunt x

→ ☼ ←

Ezra glissa tendrement une mèche de cheveux noire derrière l'oreille de la femme avec la douceur à laquelle on s'approche d'un animal blessé. Malgré les larmes qui avaient coulé sur ses joues, Willow continuait de soutenir son regard de ses yeux rougis et qui avaient pris une teinte bleu pastel à cause de l'eau saline.

Elle restait fière et digne même lorsqu'elle était dans un état de grande faiblesse. Elle était forte même lorsqu'elle était vulnérable. Ça la rendait encore plus spéciale pour le biker. Il la voulait bien plus que seulement dans son lit.

— Pourquoi moi?

— Joker.

Un petit rire ironique se glissa d'entre les lèvres de Willow avant qu'elle ne renifle du nez.

— Les confessions c'est à sens unique c'est ça?

— J'ai nettement plus parler que toi, Will.

La surnommée ne pouvait pas réfuter ce qu'il disait. Pour lui, elle n'avait pratiquement rien dit. Cependant, il ne savait pas ce qu'il y en avait coûté à elle de parler autant.

— Mais ça me dérange pas. Je sais que d'ici moins d'une semaine je connaîtrai la moindre minute de ta vie que tu le veuilles ou non. C'était seulement plus agréable quand je l'entendais avec ta voix, avoua Ezra.

Jamais personne d'autre que ses parents n'avaient osé lever la main sur lui et il se souvenait très bien de chaque coup qui avait servi à son éducation. Cependant, la gifle que venait de lui mettre Willow le fit de suite bondir sur ses pieds, son corps prêt pour le combat. Le son sourd alla même jusqu'à réveiller Bea à l'étage qui entra dans le salon une arme chargée à la main.

— Il se passe quoi? demanda l'adolescente pas tout à fait réveillée.

Les deux adultes se fixaient en chiens de faïence debout l'un devant l'autre. Ezra la dominait par sa hauteur, mais la fureur dans les yeux de Will venait de loin compenser son manque de centimètres.

— Oses encore me frapper et tu le regretteras amèrement, la menaça-t-il.

— Et ils sont passés où tes discours sur ton désir enflammé de me protéger? le nargua Willow.

Elle avait raison et tous le savaient, même Beatrice. Le père refusa cependant de l'avouer, beaucoup trop orgueilleux. L'orgueil était un vilain vice, il poussait les gens à dire des choses qu'ils ne pensent pas simplement pour garder la face. Ezra ne faisait malheureusement pas exception à la loi universelle de ce péché capital.

— Je protège mes jouets et je décide ce que j'en fais. J'en ai rien à foutre de ce que tu veux, je ne suis pas à tes ordres joli cœur. Tu l'es aux miens alors si je veux te punir je vais le faire.

Sa voix était glaciale et sanglante.

— Pop! se choqua Beatrice par les propos de son paternel.

Willow remit très vite ses murs de protection autour d'elle pour faire face aux paroles très dures du biker. La colère et la rage étaient revenues à la vitesse de la lumière. Jamais personne n'avait réussi à mettre sa patience et son calme à si grandes épreuves. Elle voulait rentrer chez elle et se blottir contre son fils.

— Alors c'est ça. Tu aimes faire ton beau parleur et enjôler toutes les femmes avec ton caractère de tendre dur à cuir et de père aimant. Tu leur fais croire que tu en as quelque chose à faire de leur vie de merde et elles tombent toutes à genoux devant toi pour te sucer la queue. Tu aimes qu'on te craigne et qu'on s'incline devant toi. Tu penses pouvoir avoir tout ce que tu veux d'un claquement de doigts, tu te sens puissant. Mais laisse-moi te dire mon biquet, je me suis déjà frottée à bien pire que toi et je suis encore là aujourd'hui. Tu contrôles peut-être tout ton petit univers, mais moi j'en fais pas partie.

Le ton montait lentement, mais sûrement. Bientôt, ils se mettrait à se crier dessus et, à la vue de la colère qui animait ces deux personnes, la dispute n'était pas près de se terminer. Bea regardait cela totalement abasourdie. Personne n'osait défier son père de la sorte. Personne ne le faisait sortir de ses gonds à ce point. Juste personne.

— Tu crois encore avoir du pouvoir sur ta propre vie, mais c'est juste une illusion. Pour le pays en entier tu es à moi et pas la peine de hausse le sourcil comme ça, tu as juste à regarder les nouvelles de temps en temps. Si tu le faisais, tu aurais su que je fais pas que penser pouvoir avoir tout ce que je veux d'un claquement de doigts.

— Oh! tu dois être bien frustré alors de savoir que tu peux pas m'avoir moi d'un vulgaire mouvement de main.

Ils hurlaient à en réveiller le voisinage. Par chance que tout était très bien isolé chez le biker et les voisins assez éloignés. Ça aurait été le summum que la police vienne frapper à sa porte pour une plainte de la part de l'un d'entre eux. Beatrice, elle, passait son regard de l'un à l'autre. Il était presque 2h00 du matin et encore une grande partie des cellules de son cerveau somnolait.

— Tu viens de t'offrir à moi sur un plateau il y a même pas cinq minutes et c'est moi qui ai dit non, je te rappelle. Arrête de faire ta sainte-nitouche avec moi, ça marche pas.

— Tu l'as dit toi-même, je suis juste ton jouet, je suis rien du tout.

— Si tu l'as si bien compris, pourquoi tu t'obstines à vouloir être autre chose?

— T'inquiètes pas, j'ai très bien compris le genre de sous-merde que tu es.

Ezra était en colère comme il l'avait rarement été. Il empoigna donc avec force le bras de la jeune femme qui réagit sur le champ avec un pain bien placé dans l'abdomen. Il se plia légèrement sous le coup et la surprise. Il vit noir et leva la main pour frapper très fort. Le bras en l'air, son mouvement en suspens et la fureur déformant ses traits, il dévia la trajectoire de son poing pour l'enfoncer dans le mur derrière Will avec un cri de rage.

Willow n'avait pas bougé d'un cil. De peur ou de stupidité, il n'était pas très facile de le deviner. Tout ce qu'elle se disait était qu'elle venait de pleurer devant un homme qui la considérait plus comme un objet qu'une personne. Elle était totalement humiliée et ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même. Elle avait eu tort de croire qu'il pouvait y avoir du bon en cet homme.

— Je veux rentrer chez moi.

— Ta voiture est devant, fous le camp de chez moi.

La noirâtre ne se fit pas prier pour se diriger vers la sortie après avoir enfilé son sac à dos sur l'épaule. Elle ne se demanda pas comment sa voiture avait pu atterrir là alors qu'elle était la seule à en avoir les clés et monta dans son véhicule. Willow démarra immédiatement et roula jusqu'à chez elle, voulant mettre le plus de distance possible entre le biker et elle.

Dans la maison, Ezra poussa un cri de rage. Il essayait encore de calmer sa fureur pour ne pas la faire vivre à sa fille. Jamais la mère de Beatrice n'aurait accepté qu'il le fasse et il ne pourrait pas non plus se le pardonner à lui-même. Il resta donc dos à elle alors que sa respiration reprenait un rythme normal. Beatrice fût celle qui brisa le silence seulement habité par la respiration forte de son père.

— Je croyais que tu l'aimais bien!

— Tu as vu comment elle m'a manqué de respect!

— Tu te fiches de ma gueule là?

— Changes de ton jeune fille et retourne te coucher.

Blanche NeigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant