Blanche Neige

XXIII. L'iceberg qui a tout détruit

Coucou mes petits rayons de soleil!

Je suis tellement débordée que j'ai à peine le temps de vous répondre, je ferais mon possible dans la journée promis!

Le mystère qui entoure Willow se dévoile légèrement aujourd'hui.

Bonne lecture et à samedi!

Hunt x

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Ben ne s'était pas encore réveillé, mais était sortie d'affaire. Il occupait le lit d'une des chambres à l'étage de la maison d'Ezra en compagnie de sa mère. Willow lui avait mis un jogging et un t-shirt appartenant à l'homme et maintenant elle guettait chacun de ses mouvements et respirations en lui caressant les cheveux.

Le médecin était parti après avoir reçu le paiement de ses services et Clark et Bea se trouvaient désormais dans le salon pour laisser le plus d'intimité possible à la petite famille. Ils en avaient vu de toutes les couleurs ces deux derniers jours et avaient bien besoin de se reposer ensemble.

Ezra venait de partir une brassée avec les couvertures et les vêtements que Ben avait rougis de son sang. Alors qu'il entrait dans le salon à son tour, sa fille lui fourra un bol rempli de chili dans les mains avec une cuillère. Il fronça les sourcils avant de remarquer que son meilleur ami assit sur le canapé avait presque fini sa portion.

— Willow m'a montré comment le faire. Elle m'a laissé cuisiner toute seule et me donnait juste les indications à suivre. On y a passé tout l'après-midi.

— Ch'est haiment hon! s'exclama Clark la bouche pleine.

— On avale avant de parler, tonton! le réprimanda la jeune fille. Allez, goûte pop!

L'adolescente était tout excitée à l'idée que son père goûte ce qu'elle avait préparé pour lui. Elle l'était toujours quand c'était une nouvelle recette. Elle le regarda avec attention prendre et savourer sa première bouchée. Ça faisait très longtemps que son ventre criait famine et le chili de sa fille était une pure merveille pour son appétit vorace.

— J'aime bien Will. Elle est vraiment gentille.

— Avec ce que je l'ai vu faire avec l'autre gars, elle a gagné tout mon respect.

Le blond regarda son frère de cœur avant de s'asseoir à côté de lui. Il commença à jouer avec sa cuillère dans son plat jusqu'à ce que le chauve lui pique son bol pour se mettre à dévorer avec appétit son chili ce qui lui valu une bonne claque derrière la tête. Sans même qu'il ait à le demander, sa fille lui tendit un autre bol. Elle était adorable, tout comme sa mère.

Ezra déposa alors le bol au sol sous les sourcils froncés de sa fille avant de prendre ses mains dans les siennes. Il scrutait chaque parcelle de son visage. Beatrice avait l'habitude que son père fasse cela. Excepté pour la chevelure blonde, l'adolescente était le portrait craché du grand amour du chef des bikers. Elle était tout ce qu'il restait à son père qui n'avait pas encore oublié cette nuit tragique.

— Aujourd'hui, te regarder me fait moins mal.

Clark s'arrêta aussitôt de manger pour lancer un regard choqué à son chef. Jamais il n'aurait un jour cru cela possible. Ezra Wise avait-il enfin commencé le deuil de sa femme morte depuis maintenant six ans? Celle qui se trouvait à l'étage avait-elle déclenché quelque chose en cet homme supposément sans cœur et sans pitié?

— C'est une bonne chose, pop.

— Je n'en suis pas si sûr...

— Maman voudrait que tu puisses être heureux même sans elle. C'est ça l'amour, pop. C'est vouloir plus que tout le bonheur de l'autre.

— Tu es experte en amour maintenant?

— Et comment! J'ai écouté tous les films et lu tous les livres traitant du sujet!

Le grand sourire de la jeune fille fit naître un plus timide sur le visage de son père. En revanche, Clark n'était pas plein d'entrain. Il était d'accord pour accorder son respect à cette femme et lui dire son vrai nom puisqu'elle avait la confiance de son patron, mais il n'était pas sûr de lui faire confiance pour le cœur de son presque frère.

Clarence avait vu à quel point Ezra avait eu de la difficulté à se remettre de la perte de Tessa, sa femme. Il avait été une coquille vide assoiffée de vengeance au point d'éliminer la totalité des membres d'un groupe de motards. Cette Willow n'avait d'ailleurs pas l'air très chaude à l'idée de lui faire une place dans sa vie et il ne voulait pas que ce refus soit un autre coup dur pour son patron.

Parce que les gens pouvaient bien parler autant qu'ils le voulaient, personne ne connaissait réellement Ezra à l'exception des deux personnes présentes dans la pièce. Il avait beau être un homme sadique qui aimait faire du mal aux gens pour son plaisir, il n'était pas que ça. Il gardait un grand cœur qu'il avait enfoui très loin pour supporter la charge que son paternel lui avait déposé sur les épaules en lui donnant les Iron Horsemen en héritage.

— Tu connais rien de cette fille, Wise. Tu lui as parlé en tout et pour tout, quoi, quatre jours en cinq mois?

— J'en sais beaucoup plus que tu le penses, Banks.

Ezra était irrité par la réaction de son ami. Clarence était le genre de personne qui n'aimait pas le changement et voulait que les choses restent telles qu'elles étaient.

— J'ai du respect pour ce qu'elle a fait aujourd'hui, mais rien ne prouve qu'on puisse lui faire confiance à ce point-là.

Au point que tu t'ouvres à elle comme tu ne l'avais fait que pour Tessa.

— L'important est qu'elle soit loyale, non? défendit la jeune fille.

— Qu'est-ce qui prouve qu'elle n'est pas le genre de personne à te poignarder dans le dos? contrecarra Clark.

— Parce que sa propre mère lui a volé son indemnisation pour les victimes de plus de 90 000$ pour se faire de la chirurgie esthétique. Willow était enceinte de sept mois à l'âge de 14 ans et elle est seulement partie sans même lui faire un procès simplement parce qu'elle restait sa mère, pour son principe de loyauté.

La nouvelle fit l'effet d'une bombe dans la pièce. Personne n'aurait pu s'attendre à cela. Même Ezra qui avait eu les preuves sous les yeux n'y croyait pas vraiment. Pourtant, c'était bien vrai.

— Sa mère est une putain de garce Clark, et elle ne lui en tient même pas rancœur.

Il ne fit même pas attention à ne pas jurer devant sa fille. Beatrice était constamment en contact avec des motards mal-élevés et ne jurait pas comme un grenadier pour autant.

— Mais il lui est arrivé quoi pour avoir une aussi grosse indemnisation? demanda le chauve, ne sachant pas quoi dire d'autre ni où se mettre.

— Elle est tombée enceinte de Ben à seulement treize ans. Réfléchis un peu, Banks. Tu crois vraiment que c'était consentant?

Un silence pesant flotta dans l'air. Ezra pouvait voir les larmes inonder les yeux de sa fille. Le pire de tout cela, c'était qu'il ne leur avait dit que la partie émergée de l'iceberg.